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Inhumation de Rosine Soglo : Témoignages

Publié le mardi 14 septembre 2021  |  La Nation
Inhumation
© Autre presse par DR
Inhumation de Rosine Soglo : Témoignages
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Par Maryse ASSOGBADJO,

Feue Rosine Soglo, ancienne première dame, présidente de l’association Vidolé et du parti ‘’Renaissance du Bénin (Rb)’’ a été conduite à sa dernière demeure ce samedi 11 septembre. Son souvenir de femme exceptionnelle marque les esprits des Béninoises. Témoignages !

BOURIANA-DAGUIA-AKADIRI

Une combattante de la liberté et de la libération de la femme dans toute la plénitude du mot a tiré sa révérence. Une amazone contemporaine, une militante chevronnée, protectrice des enfants et de la femme s’en est allée. Que pouvons-nous face à l’œuvre de Dieu ? Nous résigner et accepter ce verdict qui attend chacun de nous. Ses bienfaits et surtout les œuvres accomplies selon la position de chaque personne resteront gravés dans nos mémoires qui parfois oublient les bienfaiteurs. Rosine Soglo s’en est allée. La roue de l’histoire tourne. L’essentiel est que son passage sur terre serve d’exemple pour les futures générations. Il faut savoir que seule l’audace pour défendre ses idéaux compte sur terre afin de mériter des hommages dignes du nom. Bonne mère, épouse fidèle très attachée aux valeurs de compassion et d’amour, nous te tirons un grand coup de chapeau. Que Dieu nous comble d’autres Rosine Soglo pour le bonheur du peuple béninois. Rosine, va te reposer en paix, immortel nom gravé dans la mémoire individuelle et collective.

Huguette Bokpè Gnacadja, secrétaire exécutive de l’Institut national de la femme

Rosine Soglo est une dame qui valait son pesant d’or. Il lui arrivait d’être dans tous ses états pour la cause des femmes. Nos chemins se sont croisés quelques années avant que son mari devienne président de la République. J’ai été le témoin oculaire du genre de colère quelle pouvait piquer quand elle se retrouvait dans une situation où la femme était l’objet de discrimination, de rabaissement. Lors d’une réunion relative à l’amendement des statuts d’une association, le rédacteur du draft avait commis la maladresse de consacrer un paragraphe aux couches vulnérables à savoir les femmes. Quand elle a entendu ça, elle a piqué une colère royale en réagissant en ces termes: « Qui vous a dit que les femmes faisaient partie des couches vulnérables ? Qu’est-ce que vous appelez couche vulnérable? ». Le rédacteur a dû corriger cela rapidement. J’étais une spectatrice intriguée de la scène. C’est comme si elle avait eu une réaction allergique à la phrase. Je me suis demandé qui était cette dame dont la colère est à fleur de peau sur la question de la vulnérabilité des femmes. C’est comme si elle m’avait contaminée, en semant une graine en moi. C’est ainsi que ma relation avec elle a continué. Ce n’était pas des relations familières, mais chaque rencontre avec elle était particulière en ce sens qu’on partageait nos passions communes pour la défense des droits des femmes.
La deuxième chose qui m’a marquée, c’est que chaque rencontre avec elle était comme un rendez-vous de l’encouragement à travers ces termes : « Allez, ma petite, fonce ! Je t’encourage. Vas-y, c’est bien ». Nous avons eu ce genre de relation pendant des années. C’est en 2018 que nous nous sommes véritablement parlé à l’occasion d’un séminaire parlementaire sur la représentation des femmes au sein du parlement. Une fois de plus, elle était si désabusée que c’était compliqué au sein du parlement d’avoir un débat sur les mesures temporaires spéciales permettant aux femmes à compétence égale de pouvoir bénéficier des mêmes opportunités que les hommes. J’ai appris que quelqu’un écrit un livre sur elle. J’appelle de tous mes vœux la parution de ce chef-d’oeuvre. Que les belles choses qu’elle a faites soient gravées en lettres d’or, ainsi que les belles choses qu’elle a dites dans son langage cru, dans son intégrité à l’état brut, dans ses indignations spectaculaires, mais pleines d’enseignements.

Pauline Hountondji Salanon, professeure de biologie à la retraite

Feue Rosine Soglo avait voulu créer un orphelinat au profit des enfants malnutris. A défaut, elle nous a aidées à mettre en place l’association des femmes veuves et démunies en 1994. Son soutien ne nous a pas manqué. Grâce à elle, et à feu Mgr Isidore de Souza, nous avons eu d’autres financements, qui malheureusement ont été détournés. Sans elle, personne ne connaîtra notre association. Plus tard, notre creuset s’est agrandi et est devenu ‘’Union des femmes actives pour le développement (Ufad)’’. Elle existe encore aujourd’hui et accorde de petits crédits aux femmes veuves. Paix à son âme !

Lamadokou Kossi, ministre togolais de la Culture et du Tourisme : « Ses œuvres, ses actions vont au-delà du territoire béninois… »
Nous avons été dépêchés par le président Faure Gnassingbé à la tête d’une délégation pour venir apporter le soutien, la solidarité, la compassion de l’ensemble du peuple togolais à notre distingué et grand neveu, le président Nicéphore Dieudonné Soglo dans cette épreuve.
Le sentiment qui nous anime est le même qu’au départ, celui du regret d’une si grande perte pour le Bénin et l’Afrique, parce que la personnalité de Mme Rosine Soglo est très connue de nous tous, et ses œuvres, ses actions vont au-delà du territoire béninois. J’invite le peuple béninois à la solidarité, à la cohésion nationale.


«C’est un jour inoubliable pour tout le Bénin… »


Nazaire Sado, député

L’ancienne première dame, l’honorable Rosine Soglo est l’épouse de l’ancien président Nicéphore Dieudonné Soglo qui est de Bohicon et je suis un élu de la 23e circonscription. Je me dois d’être là aujourd’hui, un jour inoubliable pour tout le Bénin. Avec cette dame, j’ai passé 8 ans à l’Assemblée nationale. Elle a été présidente de mon groupe parlementaire pendant 8 ans. Je n’ai pas pu passer signer le livre de condoléances et j’ai donc tenu à venir lui rendre un dernier hommage. J’en suis très content. Et je voudrais demander à notre Dieu de nous donner d’avoir une aussi longue vie que l’honorable Rosine Vieyra Soglo.



« Rosine Vieyra Soglo, c’est la détermination, l’opiniâtreté, l’abnégation et l’engagement »


Ganiou Soglo, fils de la défunte

Ma mère, Rosine Vieyra Soglo, restera dans la mémoire collective comme une œuvre. Ce n’est pas un hasard que ce soit dans mes bras qu’elle a choisi de s’éteindre 25 juillet 2021, il était 15 h 43 min. Elle restera aux yeux de tous une femme de conviction avec un franc-parler, une éthique, une honnêteté, pratiquement sans égal dans le monde politique, aussi loin que mon esprit voyage dans notre passé commun.
Je revois cette femme hors-norme, intrépide et déterminée, ne sacrifiant rien ou presque à ses principes et valeurs. Parfois rude ou blessante, il est vrai, contre la simple vérité aux autres, mais aussi douce et câline au détour d’une phrase, d’un regard ou d’un geste, si espiègle et si plein d’humour. L’humilité, la dignité, le respect de l’autre, la générosité, l’amour du travail et l’excellence. Le caractère sacré de la famille et de l’amitié, tels sont les codes qui ont cimenté ses convictions profondes jusqu’à la fin, dans la maladie et la souffrance.
Quelle fierté, maman, d’être ton fils et entendre les éloges prononcés à ton égard sur toute l’étendue du territoire national et partout dans le monde. J’ai encore vivace à l’esprit cet hommage pour ton courage et bravoure du président Boni Yayi qui, malgré vos divergences politiques, n’a jamais oublié les liens qui vous unissaient : «Elle n’a raté personne et c’est ça qui est intéressant. Même son mari, elle l’a cogné. Elle a cogné le président Kérékou et dans un grand éclat de rire, il finira par dire : Elle m’a cogné, elle m’a cogné’ ». Rosine Vieyra Soglo, c’est la détermination, l’opiniâtreté, l’abnégation et l’engagement. Une amazone s’en est allée. Que dis-je ? Une reine.
Maman, tu es parti en paix avec un léger repas chez toi, comme tu l’avais toujours désiré et exigé, libre et légère comme un dimanche matin. Je te souhaite une traversée paisible dans ta nouvelle odyssée. Quant à moi, maman, je n’aurais pas été là aujourd’hui, si tu n’avais pris la bonne décision pour me faire évacuer à Paris, merci. Ne t’inquiète pas, papa est en de bonnes mains. Comme tu me l’as dit, je veillerai sur lui avec conviction, amour, nul ne lui fera de mal. Je serai à ses côtés, je veillerai sur ton prince.
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