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Libération de la zone balnéaire de la Route des pêches : Pahou pour accueillir les délogés de Fiyégnon 1

Publié le mercredi 15 septembre 2021  |  Le Matinal
Alain
© Autre presse par DR
Alain Orounla, préfet du Littoral
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Les occupants illégaux dégagés du quartier Fiyégnon 1 à Cotonou pourraient être relogés sur un site d’accueil à Pahou. C’est une solution alternative des autorités étatiques pour éviter que des gens se retrouvent dans la nature après l’opération de libération intervenue dans la journée du lundi 13 Septembre 2021. Mais, apprend-on, il y a des résistances.

Les désormais anciens habitants du quartier Fiyégnon 1 ne sont pas abandonnés par l’Etat. D’après des échanges que nous avons eus avec Alain Orounla, Préfet du Littoral, « il y a une solution qu’on leur propose du côté de Pahou ». Mais, précise l’autorité préfectorale, « Il y a cette solution qui ne s’imposait d’ailleurs pas ». Selon ses explications, les personnes dégagées de ce domaine n’en sont pas du tout propriétaires et rien n’obligeait l’Etat à leur trouver un autre emplacement. « Vous imaginez par exemple, le propriétaire d’un terrain, on ne demande pas son avis ; on s’installe sur ce terrain. Il décide de faire déguerpir les occupants et on lui dit que la solution pour déguerpir, c’est d’abord de reloger. Ça n’a pas de sens. On encourage l’illégalité. Ça n’a aucun sens. Cependant, on a pensé à des solutions alternatives ; car il s’agit après tout, des Béninois. Mais, les gens mélangent tout », a confié le Préfet à votre journal. Si le gouvernement s’est vu obligé de déployer les engins après plusieurs avertissements sans que les occupants illégaux ne se soient exécutés, c’est parce que leurs représentants qui sont en contact avec les autorités ont résisté aux possibilités qui se présentaient à eux. Sur le terrain, “Le Matinal” a questionné une femme déguerpie qui a répondu en toute honnêteté : à vrai dire, nous avons été plusieurs fois avertis. Et cela fait longtemps déjà qu’on aurait été chassés d’ici. Mais, nos interlocuteurs nous ont tout le temps, rassurés. A notre grande surprise, eux-mêmes avaient déjà ramassé leurs effets plusieurs jours avant que les bulldozers ne viennent nous surprendre ». Et une autre d’ajouter : « Je veux aussi voir, comme dans d’autres pays, la zone balnéaire aménagée. En toute honnêteté, le gouvernement n’a rien fait de mauvais. Mais, il nous faut une solution ».

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Interrogé sur la préoccupation de ces dames, Alain Orounla a répondu : « Le gouvernement a toujours été soucieux de recaser les gens, même quand ils sont dans une situation illégale. Ces modalités de relogement se négocient, se discutent avec les populations que nous voulons déplacer. Mais, quand vous avez des gens qui sont dans une posture de refus, c’est difficile. Les coopératives représentatives des associations ont été sourdes à toutes les propositions. Aujourd’hui, qu’ils ont compris qu’on n’a plus le choix, ils ont tendu l’oreille ».

Des occupants têtus

L’opération menée à Fiyégnon 1 lundi a suscité une indignation générale de certains Béninois. Sur les réseaux sociaux, des images de personnes exposées sous la pluie après la libération font le tour. Des commentaires d’indignation suivaient. Mais pour le Préfet du Littoral, les gens ont tort. Leurs indignations n’émeuvent pas le gouvernement et ne feront pas arrêter cette opération qui ne vise que, selon lui, le bonheur des mêmes populations. « Nous, sur le terrain, on travaille. Les réseaux sociaux trouvent toujours à redire. D’abord, il s’agit d’une opération de libération du domaine public. Ce n’est pas une expropriation d’utilité publique ; encore qu’on aurait eu le droit de libérer depuis très longtemps que c’est occupé par des gens sans droit, ni titre. La décision de déguerpissement a été confortée et régulièrement annoncée aux occupants. Nous avons fait des sommations. Le gouvernement a fait des communiqués pour que ce domaine soit libéré. J’ai personnellement rencontré les collectifs et les associations représentatives de ces occupants qui étaient dans une seule logique, celle du maintien. Nous leur avons proposé des solutions alternatives de relogement. Ils n’ont pas voulu l’entendre. Donc, les formalités ont été régulièrement faites: sommation, sensibilisation, mis en demeure, préavis ; le tout devrait conduire à la libération du domaine public le 1er septembre au plus tard. Peu de gens ont bougé. On a continué la sensibilisation. Il faut qu’à un moment donné, on passe à l’action. On est passé à l’action sous une fine pluie. Si on l’avait fait au soleil, on nous l’aurait reproché. Nous ne sommes pas maîtres de la météo. Donc, cela s’est fait. Il n’y a pas eu mort d’homme. Je crois que les populations déguerpies ont compris que l’Etat était dans ce droit et que l’Etat a le droit d’être ferme dans ses décisions ». Des propos du Préfet Orounla qui expliquent la bonne foi du gouvernement.

Pas de résistance

Au dire de l’autorité préfectorale, tout s’est déroulé sans résistance, même s’il n’y a pas eu de coopération à proprement parler. « On ne peut pas demander aux récalcitrants de coopérer. Ceux qui ont du respect pour l’Etat et pour l’autorité de l’Etat, sont partis quand on leur a demandé de s’en aller. D’autres qui ont voulu s’entêter parce qu’on a été habitué au Bénin à la complaisance, se sont dits qu’ils attendent de nous voir à l’œuvre pour croire. D’une manière générale, nous avons constaté que la plupart des occupations, précaires d’ailleurs, étaient vidés. Donc, ça veut dire que quelque part, ils étaient préparés et donc ils ont vidé. Il y avait une minorité. Donc, je ne peux pas parler de coopération. Ce que je peux dire, c’est que cela s’est déroulé sans incident. Nous avons su prendre les gens et on a posé des actes à droits, humains, humanitaires et sociaux.
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