Urgence signalée. Situation très préoccupante en République du Bénin. La montée vertigineuse des eaux préoccupe les gouvernants. Des champs, des maisons, des routes, des ponts, des structures étatiques et privées sont pris d’assaut par les eaux en furie issues du débordement des fleuves. La situation dépasse l’entendement tant bien au Sud, au Centre et qu’au Nord du Bénin. Si dans les départements de l’Ouémé et des Collines, les populations appellent à l’aide, celles du Mono en particulier comptent déjà une quarantaine de villages sous l’eau avec un mort par noyade, un adolescent de 13 ans qui a trouvé la mort au niveau du pont de l’Ecole primaire publique de Madebui. A Kalalé, dans le Nord du pays, deux habitants surpris par la furie des eaux, y ont laissé leur vie. Les dégâts sont donc énormes. Pour preuve, la semaine dernière par exemple, la crue du fleuve Mono a atteint environs 8,3 mètres de hauteur à Madebui, un village populeux de l’arrondissement de Dédekpoè dans la commune d’Athiémé. Les lâchers d’eau de Nangbeto en rajoutent au sinistre et le préfet du département du Mono est au four et au moulin. Un peu plus loin, en remontant dans les Collines, à Kilibo, dans le département des Collines, les populations circulent la peur au ventre du fait de l’effondrement du pont « Kilibo-odo » qui relie cet arrondissement à Ouèssè à cause de la montée des eaux.
Les champs sous l’eau, vers la cherté des produits agricoles
A l’étape actuelle des choses, des hectares d’exploitations agricoles sont immergées. Les champs de maïs, de mil, de manioc, d’arachide, de haricot et des produits maraichers sont inondés. Plus rien n’est à espérer comme récolte. Si des agriculteurs sont à la recherche d’un refuge pour échapper aux affres des crues, il va sans dire qu’ils délaissent les champs. Conséquence, les produits agricoles deviendront encore rares et chers dans les tout prochains mois. Car, l’offre sera inférieure à la demande. Donc, le Bénin sera à nouveau face à une nouvelle augmentation des produits de première nécessité. Une autre équation difficile à résoudre. En effet, il ressort que le débit d’eau est subitement élevé à un niveau supérieur, au point où des hectares d’exploitations agricoles sont envahis par les eaux fluviales. Faut-il le souligner, près de trois cents hectares de culture sont emportés par l’eau dans le Mono. Une destruction de la production agricole à conséquences multiples. En réalité, une descente à Athiémé-Centre, a permis de déplorer que le Centre de promotion sociale d’Athiémé, la Cellule communale du secteur agricole, les champs situés de part et d’autre de la voie intercommunale Lokossa-Athiémé à l’entrée d’Athiémé-Centre, la rue faisant corps avec la mairie de la localité, le domicile du maire, le bar restaurant « les délices de la berge du fleuve Mono » et la voie inter-Etats Athiémé-Frontière Togo à Agomèglozoun au niveau du village Lokossavi sur plus d’un kilomètre sont sous l’eau. D’où l’urgence de trouver des solutions à la taille des dégâts. Un exercice auquel s’attellent les autorités locales, communales et préfectorales.
Le cri de détresse des populations et les actions urgentes des autorités
Face aux affres de la crue, les populations sont préoccupées par leur relogement. Elles invitent les autorités compétentes à la réfection et à la construction des magasins de stockage de produits agricoles pour réduire les pertes de cultures inondées et la mise en place des forêts galeries au niveau des berges lagunaires pour limiter l’érosion. Des préoccupations qui font courir le gouvernement et des autorités locales et communales. Déjà, plusieurs lieux publics et/ou privés sont identifiés pour accueillir les sinistrés. Il faut noter qu’un travail préalable a été effectué par le gouvernement, il y a quelques mois au niveau de l’embouchure. Ce qui a quand même permis aujourd’hui de limiter les dégâts. « Un travail anticipé a été fait. C’est surtout au niveau de l’embouchure, ‘’La Bouche du roi’’ par rapport à ce qui s’est passé il y a deux mois à Ouidah, Kpomassè et Comè. L’embouchure avait été libérée. Cette action a fait que malgré le débit très fort qui est envoyé, l’eau n’a pas pu faire des dégâts qu’on attendait. Sinon, avec un niveau de 8.4, vous devriez avoir de l’eau ici à l’arrondissement », précise un habitant d’Athiémé qui a remercié le gouvernement pour ses efforts.
Une situation sous-régionale
Tout porte à croire qu’il s’agit d’une situation généralisée sur le continent. Au Tchad et au Soudan, c’est le sauve-qui-peut. Les inondations consécutives nées de fortes pluies ont fait plus de 80 morts au Soudan et détruisent des milliers de maisons, a affirmé lundi 13 septembre 2021 un responsable soudanais. Au Togo tout près, plusieurs villages frontaliers du Bénin sont également inondés et des Togolais souhaitent même rallier le Bénin. Il s’agit entre autres des habitants des villages Kamina et Badin qui sont enclavés et pendant cette période de crue du fleuve Mono, ils ne savent plus à quel saint se vouer. Face à ce bilan lugubre des crues et inondations en Afrique de l’Ouest, on est en droit de réclamer des actions hardies à mener par les pouvoirs publics pour rassurer les sinistrés.