Gith Houénou, la fille de l’opposant Loth Houénou, arrêté, il y a plus de 30 mois, crie au secours. Elle ne pourra pas repartir à l’école faute de moyens. Alors elle adresse une lettre au président Patrice Talon sur la situation que traversent les enfants des détenus politiques. Ci-dessous la lettre qu’elle a adressée au Président Talon.
Excellence monsieur le président de la République.
Chaque enfant qu’on enseigne est un homme qu’on gagne. (Victor Hugo)
Je rappelle cette citation de ce brillant écrivain, en disant que l’on ne peut gagner aucun homme lorsque son enseignement manque de la présence de son père et de sa mère ou l’un des deux parents.
Un enseignement pointu et réussi dépend d’abord du premier lieu de l’enseignement (nos maisons).
Et quand la maison connaît l’absence des parents pendant une longue durée, cela peut créer un drame social.
En effet, depuis près de 30 mois nous vivons l’absence douloureuse de notre papa Loth Houénou.
Pour ces opinions, il a été retenu dans un premier temps dans les liens de la détention pendant plus de 14 mois.( du 16 Octobre 2018 au 19 Décembre 2019).
Nous avions retrouvé à peine notre joie de vivre, quand juste après quelques mois Loth Houénou est de nouveau mis aux arrêts (26 Juin 2020 à ce jours).
Depuis bientôt 15 mois encore papa est toujours gardé à la prison civile de Cotonou, toujours pour ses prises de positions. Plusieurs Béninois sont d’ailleurs dans cette situation.
Excellence monsieur le président de la république,
Vous êtes mon grand-père, par ailleurs le père de la nation.
Papa de tous les Béninois, pardonnez ceux qui vous ont offensé certainement dans l’inattention.
Nous, les enfants des prisonniers politiques souffrons beaucoup. Nous ne sommes même pas sûrs de reprendre l’école. Car, même si l’école était gratuite, nous n’avons aucun moyen pour nous procurer les fournitures. Nous mangeons difficilement.
L’emprisonnement de nos parents peut créer d’autres problèmes de sociétés ; car un enfant qui n’a pas les moyens d’aller à l’école peut se livrer aux actes délictueux.
Pépé président Patrice Talon, comme l’a dit la Bible, le pardon doit être sincère et surtout illimité !
Nous, vos petits-enfants, saisissons votre main tendue en nous prosternant à vos pieds.
Vous êtes le premier magistrat du Bénin, nous vous prions, donnez les ordres afin que tous les détenus politiques soient libérés.
Je sais que vous avez un cœur pour aimer et une intelligence pour comprendre.
Merci beaucoup d’avance pour la libération de tous les détenus politiques au Bénin et le retour de tous les exilés. Car c’est ensemble que nous allons construire la République.