Le top est donné. C’est parti pour neuf longs mois de labeur pour les apprenants, les enseignants et les parents d’élèves. Mais hier, dès les premiers pas de ce beau monde pour les salles de classes ou les administrations des établissements, les fortunes ont été diverses. ‘‘J’ai dû négocier pour l’inscription de mon enfant’’, a confié Pamphile, un parent d’élève. Jean, un autre est marqué par l’augmentation des frais de scolarité de son enfant. ‘‘10000 F à payer de plus par rapport à l’année dernière en ces temps de galère, c’est trop. Les factures normalisées sont de parfaits prétextes pour les établissements’’. Mais avant ce 20 septembre, il fallait que les élèves disposent de toutes leurs fournitures scolaires. A ce niveau, tous les parents n’ont pas eu les mêmes chances. ‘‘Je n’ai pas pu encore acheter un cahier. J’attends un prêt pour pouvoir le faire’’, confesse un parent d’élève également aspirant au métier d’enseignant. Pendant ce temps, c’est dans la grande sérénité que les apprenants dont les parents sont prévoyants ou aisés ont démarré les cours. Cependant, les multiples exigences tout au long de l’année scolaire ne font que commencer. ‘‘A peine les classes ont repris que ma fille me parle déjà de photocopie. Etre parent d’élève, ce n’est pas une mince affaire’’, avoue Claude, un menuisier qui a trois enfants scolarisés.
Du côté des enseignants, les classes ont repris avec tout ce que cela contient de tracasseries et de fatigue. ‘‘Dans les établissements privés, ça ne badine pas. J’ai fait cours de 8h à midi et de 14h à 19h. Là, je sens le coup. Le rythme viendra au fil des jours’’, laisse entendre Eric, un professeur de français. Tout comme lui, beaucoup d’enseignants surtout ceux qui sont en charge des classes d’examen n’ont pas perdu du temps pour délivrer leur matière aux candidats. Même dans les établissements publics, la relative ambiance amicale faite juste de prise de contact le premier jour a, dans la plupart des cas, changé. ‘‘Les Inspecteurs sont attentifs à tous les détails. Il est impossible de leur faire admettre qu’en deux heures, l’enseignant n’a fait que la prise de contact qui normalement ne peut excéder 30 minutes’’, a confié un responsable d’établissement à Cotonou.
Dans cette ambiance, les apprenants, les plus conscients ne rêvent que d’avoir des conditions favorables pour donner le meilleur d’eux-mêmes durant l’année scolaire. Et pour garantir leur réussite, il y a deux facteurs essentiels : l’implication des parents d’élèves dans tous les domaines et la disponibilité du corps enseignant à donner le savoir aux enfants à leur charge. Ce n’est qu’après tout ceci qu’il serait légitime de dire que la balle est dans le camp des apprenants. Autant d’équations à résoudre dans un contexte économique difficile sans oublier celui sanitaire qui apparemment, est pour l’instant, le cadet des soucis des acteurs du monde scolaire. Mais, pas la peine de se lamenter, le train de la rentrée 2021-2022 s’est ébranlé et le compte des passagers autorisés à changer de wagon se fera à la prochaine gare. Alors, pour Armelle, une élève en classe de troisième, il n’y a pas de doute et sa certitude se décline ainsi : ‘‘en fin d’année, j’aurais mon Bepc, s’il plait à Dieu et je donnerai le meilleur de moi-même pour y arriver’’.