L’Union fait la Nation (UN) a donné hier mardi 10 décembre sa position sur l’actualité sociopolitique et économique nationale. C’était au cours d’une conférence de presse à la faveur de laquelle la principale formation politique de l’Opposition béninoise a dit tout le mal qu’elle pense de la gestion du Bénin avant de faire de nouvelles propositions pour sortir le pays de sa situation actuelle.
Par Thibaud C. NAGNONHOU
L’Union fait la Nation n’entend plus s’asseoir avec le camp présidentiel pour un dialogue national sur la situation que traverse le Bénin depuis un certain temps. Elle estime que ce dernier a dépassé les bornes pouvant favoriser l’organisation de cette table ronde politique d’échanges et de discussions francs sur les problèmes auxquels est confronté le pays. L’UN renonce ainsi à sa proposition faite en juillet 2012 invitant le chef de l’Etat à organiser un dialogue national pour sortir le Bénin des sentiers battus.
La principale formation politique de l’Opposition a martelé sa nouvelle position hier mardi 10 décembre, au cours d’une conférence de presse qu’elle a animée au siège national de l’UN à Cotonou. «Nous en avions appelé à un dialogue politique national. La question aujourd’hui qu’il faut se poser gravement, c’est l’utilité d’un tel dialogue dans l’état actuel de la situation de notre pays», a souligné le coordonnateur général adjoint de l’UN, Théophile Montcho.
Selon lui, l’une des conditions du succès de ce dialogue national était que le gouvernement se dispose à arrêter immédiatement «la destruction des emplois, la destabilisation des bases de l’économie béninoise, les atteintes aux libertés, le double langage et les changements incessants de décisions, puis la dilapidation de l’argent public».
Analysant cette revendication, l’UN fait remarquer que depuis juillet 2012 à ce jour, il n’y a eu aucune volonté politique du gouvernement pour faire cesser ces dérives pour rendre le dialogue national fructueux. Bien au contraire, l’Exécutif s’est enfoncé davantage, relève l’ancien ministre.
«Le gouvernement a démontré à la face du monde qu’il n’est pas capable de faire amende honorable plongeant le Bénin dans une insécurité juridico-économique», poursuit Théophile Montcho. Or, note-t-il, aucun pays ne se développe dans une telle atmosphère. Pour l’UN, l’heure n’est plus à l’exigence de l’organisation d’un quelconque dialogue national.
Le plus urgent, révèle le coordonnateur général adjoint, est l’accélération de la création des conditions d’une alternative véritable pour restaurer la crédibilité du Bénin, sa démocratie, la sécurité des personnes et des biens, la confiance des institutions de la République.
Les assises nationales
En retour, l’UN soutient l’idée des «Assises nationales» lancée par le Front citoyen pour la sauvegarde des acquis de la démocratie. Les «Assises nationales» doivent permettre aux forces sociales et politiques ne soutenant pas les actions du chef de l’Etat, de se concerter et de projeter un «programme patriotique de restauration de la démocratie, de l’Etat de droit, des libertés publiques, de la liberté d’entreprise et de sauvegarde des principes républicains de l’égalité de tous et du respect de la dignité humaine et créer les conditions minimales pour la paix, la stabilité et une véritable prospérité partagée», a précisé le président de l’UN, Bruno Amoussou.
Celui-ci a par ailleurs insisté sur l’organisation sans délai des élections locales, communales et municipales, exigences constitutionnelles, avec une liste alternative à la Liste électorale permanente informatisée (LEPI). Et ensuite à l’accès équitable de tous les partis politiques, des Organisations de la Société civile et des citoyens aux organes de presse de service public. «En tout état de cause, l’UN continue patiemment, résolument et avec esprit de suite, son édification, comme une force d’Opposition et d’alternance.
Il nous faut poursuivre avec conviction la formation de nos militants, le quadrillage du territoire national et des différentes couches sociales, y compris la diaspora», a conclu Bruno Amoussou.
Il faut noter que la conférence de presse de l’UN a enregistré hier la participation de certaines personnalités critiques du gouvernement dont Célestine Zanou, Amissétou Affo Djobo, Robert Antoine Détchénou, Rafiatou Karimou, Joseph Djogbénou, Orden Alladatin et les députés Candide Azannaï et Bani Samari....