Lorsque les motifs d’indignation et de frustration des jeunes vont atteindre des niveaux incontrôlables, le contexte social risquerait de basculer dans une sorte de tension populaire... Et tout porte à le démontrer au regard du climat socioéconomique du pays qui ne fait que se dégrader de jour en jour. Les actes d’injustice, la corruption, le détournement des deniers publics, et autres dont sont imprégnées au quotidien les populations se multiplient. Ce tableau sombre pourrait générer des tensions.
Des tensions provenant de plusieurs corps sociaux pourraient s’éclater à tout moment dans le pays, à l’allure où évoluent les insatisfactions populaires face à l’interminable suite de sujets d’indignation qui suscitent du mépris. Que ce soit, la mauvaise gestion des fonds devant servir à la construction du nouveau siège de l’Assemblée nationale ou les nombreuses injustices démasquées au niveau du concours de recrutement des Ape au bénéfice du ministère des finances, ou encore les dossier Icc-Services, machines agricoles pour ne citer que ceux-là, le tableau n’est pas reluisant. Cette situation qui pourrait à tout moment engendrer des insurrections agacent plus d’un dans le pays. L’autre chose qui cloche également est l’interdiction des marches de protestation. Depuis quelques moments, une telle entreprise est réprimée sous toutes ses formes si les organisateurs persistent. Au même moment, le nombre des sans emplois qui ne savent même plus où donner de la tête et qui sont désespérément à la recherche de leur pitance quotidienne croit de façon exponentielle. Telle l’explosion d’un ballon gonflé exagérément, tels, les jeunes vont s’en prendre aux gouvernants qui, de part leur gestion des affaires, ne font que s’écarter des normes tolérables. Toute chose dont les retombées constituent un lourd tribut à payer par les populations. Tous ces actes peu scrupuleux montent la tension populaire et continuent malheureusement de présenter périodiquement leurs différents épisodes de désolation.
Au Maghreb en 2011, il y avait eu des soulèvements populaires que d’aucuns qualifiaient de printemps arabe. Il faut dire que cette situation inédite à l’époque était illustrative de l’énurésie des populations de ces pays qui veulent cesser de supporter malgré elles les insubordinations d’un régime. Aujourd’hui, certes le calme n’est pas pour autant revenu, mais, l’assurance que l’ordre, le respect des textes fondamentaux seront au moins de mise, prévaut.
Mais, est-on obligé pour le cas de notre pays d’aller à un tel extrême pour espérer que les choses changent ? Ou les populations doivent-elles laisser tomber leur rage et croire en un dieu de la providence ? Quoique l’on le prenne, il faut d’abord remarquer la situation politique et socioéconomique du pays qui est très critique. Et cela se voit depuis un certain temps, où les mouvements de protestation dans tel ou tel autre corps de la société se multiplient de jour en jour. Après la présumée tentative d’empoisonnement du chef de l’Etat en octobre dernier, c’est à une affaire de tentative de putsch qu’on assiste ces derniers jours, toujours contre le Président Boni Yayi. On y voit que la sûreté intérieure de l’Etat est menacée.
Malgré cette avalanche de crises, si le niveau des insatisfactions populaires atteint le seuil incontrôlable, le pays risquerait bien de céder aux tensions populaires.