La plus grande alliance politique de l’opposition, Union fait la Nation (Un) veut changer de méthodes d’action face à la pourriture de la situation sociopolitique nationale. Hier mardi 10 décembre 2013, elle a déclaré à son siège soutenir l’idée des « assises nationales » lancée par le Front citoyen pour la sauvegarde des acquis de la démocratie.
L’Un compte désormais assister les populations béninoises autrement. Elle veut des résultats et n’entend point tergiverser. Hier à la faveur de la conférence de presse animée à son siège sous les auspices de son président, Bruno Amoussou, l’Union a renoncé au dialogue politique national qu’elle avait proposé au gouvernement. Selon ses membres, la pratique du gouvernement lui enlève toute crédibilité pour discuter et rechercher des solutions à la misère des populations.
En lieu et place de cette proposition, les « unionistes » ont déclaré soutenir l’idée des « assises nationales » soumise par le Front citoyen pour la sauvegarde de la démocratie. Selon l’Un, ces assisses devront être un moment important de réflexion et de confrontation des idées afin de poser les balises idéologiques, politiques, programmatiques et méthodologiques d’une alternance pacifique au sommet de l’Etat.
« Les assises nationales doivent permettre que les forces sociales et politiques opposées aux errements de l’Etat Fcbe et de ses alliés osent se concentrer et projeter un programme patriotique de restauration de la démocratie, de l’Etat de droit et des libertés publiques », a fait savoir le Coordonateur général adjoint de l’Un, Théophile Montcho. L’alliance politique a également appelé les jeunes, les femmes et les travailleurs de tous ordres « à faire des semaines et des mois à venir, un moment d’éveil et d’organisation pour mener avec succès les combats qui s’imposent ».
« Yayi Boni relève désormais du passé »
Face à ses militants et soutenue par plusieurs formations politiques, des organisations de la société civile, des syndicats et le Front citoyen pour la sauvegarde de la démocratie, l’Un a appelé à la mobilisation autour des revendications essentielles. « Yayi relève désormais du passé. Il s’agit aujourd’hui d’accélérer la création des conditions d’une alternative véritable pour restaurer la crédibilité de notre pays, sa démocratie, la sécurité des personnes et des biens, la confiance dans nos institutions », a informé Théophile Montcho. Pour l’Union, le gouvernement doit rendre des comptes sur l’état des dossiers d’assassinats survenus depuis huit ans à Ouidah et à Adja-Ouèrè.
Le gouvernement doit également mettre fin à toutes les persécutions à l’encontre des citoyens béninois contraints à l’exil ou emprisonnés sans jugement et organiser sans délai les élections locales communales et municipales avec une liste alternative à la Lépi. Hier, journée mondiale des droits de l’homme, les membres de l’Union ont aussi exigé que cessent les tentatives de liquidation de l’opposition et des libertés ainsi que les tentatives de « décrédibilisation » de l’appareil judiciaire et d’instrumentalisation des institutions de la République.
Allégresse Sassé
L’Un sonne la mobilisation contre les dérives de Yayi
L’opposition s’est enfin réveillée. A tout le moins, c’est la remarque qui se dégage de la Conférence de presse tenue hier au siège de l’Union fait la Nation (Un). La majorité des forces politiques et sociales farouchement critiques à l’endroit du régime de Yayi Boni étaient présentes.
Le Front citoyen pour la sauvegarde des acquis de la démocratie, le mouvement Alternative citoyenne que préside Me Joseph Djogbénou, l’Alliance pour un Bénin triomphant (Abt), le mouvement Dynamique du Changement pour un Bénin debout que conduit Célestine Zanou, les organisations syndicales, la Société civile et des personnalités politiques à l’instar du député Candide Azannaï ont répondu à l’appel de l’Union. Selon certains observateurs, cette forte mobilisation témoigne de ce que les choses bougent désormais du côté de l’opposition. L’Un a même posé un acte fort en faisant sienne l’une des propositions du Front citoyen : les « assises nationales ».
Elle a accepté œuvrer pour la concrétisation de l’initiative et promis de se battre davantage contre les dérives du pouvoir Yayi. Certes, il existe encore des non-radicaux dans le rang de l’opposition, mais on peut affirmer que les opposants prennent de plus en plus conscience de la pourriture de la situation sociopolitique nationale et des risques énormes et dangereux que court le Bénin sous Yayi Boni. Et pour cela, il faut la mobilisation. Il faut une union d’actions pour solutionner les grands maux qui minent la République.
Longtemps réclamée par les militants des partis de l’opposition, la mobilisation générale se dessine enfin. En tout cas, les opposants et les déçus du pouvoir Yayi y croient. Comme l’a confié un membre influent du Front citoyen, cela peut durer, mais face aux dérives de Yayi Boni, le grand rassemblement de l’opposition, qui reste une nécessite, finira par se réaliser. L’évènement d’hier est certainement le signe annonciateur d’un bouleversement. Le réveil de l’opposition.