Fin du rêve. Le Bénin ne bénéficiera pas du second compact du Millénium Challenge Account. Il vient d'en être exclu comme la Sierra Leone.
In fine, la note de 11/20 pour la lutte anti-corruption obtenu au moment de l'éligibilité pour le 2ème compact du MCA, n'aura pas suffit. Les raisons du refus de l'organisation américaine sont certes de plusieurs ordres, mais le plus notable reste la faible moyenne obtenue par le Bénin au niveau de l'indicateur relatif à la corruption et la mauvaise gouvernance au sommet de l'Etat.
A la fin de l'exécution du premier compact du Millénium Challenge Account en octobre 2011, le Bénin avait été déclaré éligible pour le second compact avec une note de 11/20 à la fin de l'évaluation. Mais la persistance d'un certains nombre de pratiques de mauvaise gestion dans le pays ont conduit l'organisation américaine qui à recaler le Bénin.
Lors de sa session trimestrielle tenue ce mardi 10 décembre 2013 à Washington, le Conseil d'administration du Millenium Challenge Corporation (Mcc) a rejeté la candidature du Bénin et de la Sierra Léone pour le compte du second compact. " Nous sommes très inquiets quand un pays ne valide pas l'indicateur de la corruption ", a déclaré Daniel W. Yohannes, président du Conseil d'Administration du Mcc qui poursuit : (…) nous reconnaissons les efforts que les gouvernements du Bénin et de la Sierra Leone ont fait en matière de lutte contre la corruption, et je peux les assurer que le Mcc est engagé à les aider afin que ces efforts aboutissent".
Bénin out !
Il est reproché donc au Bénin de n'avoir pas accompagné à sa politique, la lute contre la corruption. Il ne pouvait pas en être autrement, puisque pendant longtemps le régime de Yayi a toujours prôné la lutte contre la corruption mais sans jamais passer aux actions. Le désœuvrement de l'Agence nationale de lutte contre la corruption est un bel indice. Mieux, les résultats du classement 2013 de Transparency International qui classent le Bénin 94è sur 177 pays n'en dit pas moins sur le niveau de corruption dans le pays.
Par ailleurs, l'échec du Bénin peut être justifié par la mauvaise gouvernance au plan politique sous le régime en place, la misère faite ces derniers temps aux opérateurs économiques, notamment dans le bras-de-fer engagé avec Patrice Talon et surtout l'exil politique demandé aux Etats-Unis par le juge béninois Angelo Houssou. D'ailleurs, le gouvernement ne devrait espérer mieux, puisque l'avis désapprobation avait déjà été notifié au Chef de l'Etat en octobre 2012, pour la simple raison que les réalisations du 1er compact du Mca n'ont pas été bien suivies.
Perte énorme
Comme pour prouver que le Bénin s'attendait déjà à la désapprobation des Etats-Unis, des voix s'élevaient déjà pour avancer de faux arguments qui pourraient motiver le désaccord du Mca. Il s'agit en effet, de l'affaire dite " Vianou " et portant sur quatre milliards de F. CFA dans un contrat de commercialisation de riz. Mais, de l'avais des spécialistes des questions de droit et de diplomatie, cette raison ne saurait être valable, vu qu'il n'est pas possible qu'un différend entre des privées soit mêlé à des relations entre l'Etat fédéral et un autre Etat de manière technique.
En 2005, le Bénin a bénéficié du fonds de développement mis en place par les Etats-Unis. Il s'agit d'un fonds octroyé sous forme de dons à plusieurs pays en voie de développement, dans le monde, en suivant un critère de sélection très rigoureux. Par ce gain, les Etats Unis ont investi plus de 300 milliards de F. CFA au Bénin dans plusieurs domaines tels que l'accès au foncier, à la justice, au marché et au service.
Etant éligible au deuxième compacte du MCA, le gouvernement béninois a entrepris des démarches pour répondre aux vingt critères auxquels il faut satisfaire pour bénéficier de ce deuxième compact. Mais malheureusement, pour des raisons bien connues, l'organisation décide de lui retirer sa confiance.