A l’occasion de la commémoration de la journée internationale des droits de l’homme, des experts se sont prononcés le lundi dernier sur la question du mariage forcé. C’était à la faveur d’une séance de sensibilisation organisée par le Psi à l’intention des étudiants de l’Université d’Abomey-Calavi.
Innocentia Akpovo, commissaire de police
La thématique choisi c’est le mariage forcé. Je dirai tout simplement que c’est un acte qui porte atteinte aux droits humains. Et le Bénin étant un Etat de droit, dans la constitution du 11 décembre 1990 et en ses articles 7 à 11, il est clairement précisé que tout être humain à droit a son plein épanouissement, développement et à son intégrité physique. Et parallèlement à ça il faut signaler que depuis le 9 janvier 2012, le Bénin à l’instar des autres pays de la sous région a sorti une loi, la loi 2011-26 du 9 janvier 2012 portant prévention et répression des violences faites aux femmes. Et les dispositions de l’article 31 de ce texte de loi stipule clairement que toute personne qui se rendra coupable ou complice du mariage forcé sera puni d’une peine allant d’1 an à 3 ans d’emprisonnement ferme et d’une amende de 500 000 à 2 000 000 de F Cfa. Je disais que c’est des faits parce que le mariage forcé comme le terme le dit est contre le consentement de l’intéressé. Nous avons notre code des personnes et de la famille qui en son article 119 stipule que la célébration d’un mariage nécessite le consentement des deux parties au mariage. Dès lors que c’est sorti, ça viole les droits d’une partie et souvent c’est la femme, c’est la jeune fille et quand elle se fait sans le consentement, elle expose la victime à bon nombre de violation. C’est-à-dire par exemple les violes, l’agression sexuelle, l’agression physique, parce qu’elle peut être en train de s’opposer à l’acte sexuel, et on peut la battre, les violences physique, les violences morales au quotidien, la séparation difficile avec les parents parce que le mariage est un processus qui se passe entre les deux familles, mais l’enlèvement également, la séquestration, la privation de la liberté d’aller et de venir, la privation de la liberté d’expression. C’est un acte qui met en cause la jouissance de plusieurs autres droits humains et ça nécessite aujourd’hui que tous les acteurs à divers niveau se penchent sur la question.
Olivia Diogo, Expert en santé de la reproduction et droit sexuel à l’ambassade des pays bas
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Le mariage forcé est un fléau que nous devons combattre, parce que c’est sans le consentement de la fille. On parle de mariage forcé si c’est moins de 18 ans. Si la fille elle-même, elle le veut c’est autre chose, là on peut la conseillé, mais si c’est les parents qui la force à aller, c’est encore un autre problème.
Une fille de dix ans qu’on mari, on n’a pas à expliquer ça. Sa santé n’est pas prête pour accueillir un bébé. On ne va pas l’a marié a dix ans pour la mettre dans la chambre et la regardé comme des fauteuils. On l’a mari pour qu’elle participe aux devoirs conjugaux, je veux parler de l’acte sexuel. Une enfant de dix ans sous le toit d’un homme, imaginé. Elle n’a aucune idée de ce que sait que la sexualité, elle n’a aucune notion de comment s’entretenir elle-même, aucune notion de l’hygiène. Si elle tombe enceinte, difficilement elle pourra accoucher, son utérus n’est pas encore prêt pour pouvoir accueillir un bébé. Comment garder le bébé, elle n’a pas les conseils qu’il faut. Elle n’a pas sa maman a côté. Dans certain coutume la maman, n’a pas le droit de venir dans la maison. Qu’est ce qu’elle va faire, elle va porter la grossesse jusqu’à terme. Peut-être la grossesse n’ira pas à terme, des complications peuvent subvenir, elle peut en mourir. Où soit elle garde la grossesse jusqu’à terme. Elle va sur la table d’accouchement, ce n’est pas facile de faire accoucher un enfant de dix ans, le bassin n’est pas large. On va dire qu’on va faire la césarienne. Peut être c’est dans une clinique pas trop compétente, on l’a laisse poussé.