Les nouvelles ne sont pas bonnes pour les familles Sagbohan et de Souza, encore moins pour l’ensemble du monde culturel béninois. Trois de ses acteurs et non des moindres vivent des moments douloureux actuellement. L’un d’eux, en l’occurrence Djibril Sagbohan a déjà tourné dos à la scène, tandis que les deux autres tentent d’y revenir.
Par Josué F. MEHOUENOU
L’artiste Sagbohan Danialou en réanimation au centre hospitalier Hubert Koutoucou Maga de Cotonou, son fils décédé et déposé à la morgue et l’animateur El Pidio de Souza aux urgences dans le même centre. C’est le drame que vit depuis l’après-midi d’hier, jeudi 12 décembre, le monde culturel béninois, ainsi que les familles de Souza et Sagbohan. Pour l’instant, il est difficile de dire avec précision les causes du drame.
Certaines sources s’accordent à dire qu’il s’agit d’une «intoxication alimentaire».
Cette thèse serait priorisée parce que, selon les recoupements, ces trois acteurs culturels, qui, du moins ne se lâchent pas à l’occasion des prestations artistiques, seraient tous ensemble sur une manifestation. Laquelle ? Difficile de répondre.
Mais selon certains témoignages, la date du 11 décembre dernier était le jour anniversaire de naissance de Danialou Sagbohan. Il y avait-il eu alors une fête ? Oui, répondent des amis et proches du regretté Djibril qui déclarent qu’ils devaient y être aussi, mais empêchés pour des raisons professionnelles. Où cette fête a-t-elle alors eu lieu ? Que s’est-il passé alors sur les lieux? Qu’ont-ils mangé ?
A ces interrogations, aucune réponse. Si non, le vacarme provoqué par la mort de Djibril Sagbohan et les vies sans conscience de son géniteur Danialou et de l'animateur El Pidio de Souza.
Une autre cause est aussi évoquée à ce drame et fait état de ce que le regretté Djribril qui se plaignait des maux de ventre se serait vu servi une tisane. Tisane à laquelle aurait goûté son père avant de le lui donner, ainsi que son ami El Pidio qui se trouvait avec eux.
Daouda Sagbohan, le frère de l’artiste avec qui nous avons échangé devant le service de réanimation était sans voix et s’en remettait à la prière, tout comme les autres membres de la famille, mobilisés autour du père, en attendant de pleurer après le fils.
En somme, l’ambiance était douloureuse et difficile et comme il fallait s’y attendre, les plus émotifs n’ont pas pu retenir leurs larmes.
Il ressort des informations que le père qui visiblement ne sentait aucun malaise avait conduit son fils qui lui se plaignait de douleurs abdominales dans un centre de santé de Porto-Novo avant d’être pris plus tard lui-même par les mêmes douleurs. Il sera donc conduit au Centre hospitalier départemental de l’Ouémé-Plateau avant d’être évacué au CNHU, face à la gravité de son cas, alors que son fils lui avait déjà rendu l’âme.
Tristes, perdus, sans voix, angoissés et en larmes pour la plupart, les artistes et responsables d’artistes rencontrés hier au CNHU, à l’instar du président de la Fédération des Associations d’artistes du Bénin (FAABEN), Richmir Totah n’ont pas pu se prononcer, tétanisés qu’ils étaient face à la douleur.
Idem pour certains cadres du ministère en charge de la Culture rencontrés sur les lieux. Tola Koukoui qui a partagé ces derniers jours, la plupart des scènes de Sagbohan Danialou a salué la prompte réaction qu’il y a eu autour de l'artiste.
Le moral à terre et très abattu par ce nouveau drame qui vient en rajouter aux malheurs précédents qui a frappé le monde culturel béninois, a jeté peur et effroi au sein de la population.
