Boni Yayi élevé au grade de Docteur honoris causa : le président de la République a reçu, hier jeudi 12 décembre à Istanbul, le titre de Docteur honoris causa de l’Université de Fatih.
Après Paul Kagamé du Rwanda et Jakaya Kikwete de la Tanzanie, Boni Yayi est le troisième chef d’Etat africain à être élevé au grade de docteur honoris causa de l’Université de Fatih, à Istanbul, la capitale économique de la Turquie. Cette distinction que lui décerne cette institution académique de renommée internationale est une reconnaissance des autorités rectorales du parcours du président de la République, ses efforts de modernisation du Bénin ainsi que son engagement pour le devenir du continent africain, témoigne le professeur Serif Ali Tekalan, recteur de l’Université de Fatih.
Par Gnona AFANGBEDJI
Il indique la volonté de son université de nouer des relations de partenariat avec les universités sœurs du Bénin. Ce partenariat, assure-t-il, pourrait se présenter sous la forme d’échanges d’expérience entre les enseignants, des missions d’enseignement réciproques ainsi que l’octroi de bourses d’excellence aux étudiants béninois.
Comme le veut la pratique universitaire, le président de la République a présenté son cours inaugural sur le thème relatif aux défis du partenariat entre la Turquie et l’Afrique. D’entrée, Boni Yayi indique que les relations entre l’Afrique et la Turquie ont pris une nouvelle dimension depuis le sommet Turquie-Afrique d’Istanbul en 2008. Ce rapprochement a induit un accroissement significatif des échanges commerciaux entre le pays d’Atatürk et le continent africain.
L’expansion économique actuelle de l’Afrique, poursuit-il, ouvre de nouvelles perspectives pour ce partenariat.
Mais encore faudra-t-il relever un certain nombre de défis. Le premier, soutient le président de la République, touche les questions de paix, de stabilité et de sécurité en Afrique. «Nous sommes en train de créer les conditions d’un retour à la paix, à travers la meilleure gouvernance des pays, la promotion des principes d’obligation de résultats et de reddition de compte», souligne-t-il.
Le fossé technologique qui existe entre le continent et les autres régions du monde mérite d’être gommé tout comme les problèmes d’infrastructures pour lesquels les pays du continent concoctent des projets intégrateurs.
Passé ces écueils, l’Afrique, soutient le chef de l’Etat, se positionne comme un continent prometteur. «L’Afrique est manifestement le continent du futur, la clé de la prospérité dans le monde. Elle offre pour les prochaines décennies les perspectives sûres de croissance et de développement, une zone stratégique de coopération du 21è siècle», affirme-t-il. Pour lui, le partenariat stratégique qu’il entreprend avec la Turquie devra se traduire par la mutualisation des forces et des richesses des deux parties, dans un esprit de solidarité et dans une démarche réciproquement avantageuse.
La qualité du système éducatif africain interpelle, poursuit-il. «Nous devons nous inspirer de l’organisation et de la qualité de la formation en Turquie», insiste Boni Yayi, indiquant que son gouvernement est prêt à asseoir un partenariat avec l’Université de Fatih et les universités béninoises.
Située dans la banlieue d’Istanbul, l’Université de Fatih compte un effectif d’environ 14 000 étudiants dont 1500 étrangers provenant de 110 pays.
Si le turc et l’anglais constituent les principales langues d’enseignement, l’établissement est davantage ouvert sur le monde grâce à certains enseignements dispensés en français, en arabe, en chinois, en allemand, en espagnol et en russe....