Le président de la République a bouclé son séjour turc par une visite dans la ville portuaire d’Izmir au sud de la Turquie. Boni Yayi s’est notamment rendu à la zone franche d’Egée, l’un des parcs industriels leaders de la Turquie qui dessert l’Union européenne et les marchés des pays en voie de développement.
D’Izmir, Gnona AFANGBEDJI
La région d’Izmir rappelle à la chrétienté, la période préislamique avec notamment l’évangélisation des apôtres dans ce qui était considéré comme l’Asie mineure.
Elle recèle encore de nombreux vestiges du début de l’ère chrétienne, à l’instar de la tombe de la Vierge Marie qui aurait passé ses derniers jours à Ephèse. Mais Boni Yayi n’y est pas allé pour faire du tourisme, mais pour « rechercher la croissance ». Le chef de l’Etat s’est ainsi rendu à la zone franche d’Egée, l’une des neuf zones industrielles de la région d’Izmir. Créé en 1990, ce parc industriel s’est positionné comme l’un des leaders dans les secteurs de l’automobile, de l’aviation et des textiles en Turquie.
Avec un volume commercial estimé à 5 milliards dollars par an, la zone franche égéenne enregistre plus de 300 compagnies qui emploient environ 20 500 personnes, estime Kaya Tuncer, président de l’ESBAS, l’Agence de gestion de la zone. Des entreprises qui y louent des «usines clé en main» ou construisent leurs propres unités de production, bénéficient des avantages fiscaux importants.
Elles sont exonérées d’impôts directs sur leurs revenus, tout comme ceux de leurs employés, de TVA sur les services et marchandises turcs. Les bénéficiaires du régime de la zone franche égéenne ne paient pas de taxes douanières sur les marchandises et machines importées, ajoute Kaya Tuncer.
Le président de la République, après avoir longuement échangé avec les responsables d’ESBAS, a fait le tour des installations de la zone qui abrite également un musée dédié aux voitures du début du 20è siècle. La principale retombée de cette visite a été la signature, samedi 14 décembre dernier, d’un mémorandum d’entente entre le gouvernement et ESBAS pour un partenariat entre la zone franche d’Egée et la zone franche industrielle de Sèmè-Podji.
Accroître les échanges !
« Le partenariat stratégique entre la Turquie et le Bénin peut être assimilé à un bébé qui est né avec des dents et qui a grandi en un temps record », affirme le président de la République, convaincu qu’Izmir tient déjà et tiendra encore une bonne place dans l’animation de ce partenariat. Pour lui, la courbe ascendante des échanges commerciaux qui se dessine depuis une dizaine d’années doit se poursuivre résolument.
Boni Yayi indique son ambition de jeter les bases d’un rapprochement entre le monde des affaires béninois et turc, en mettant en place un environnement plus attrayant. « Le miracle turc, je l’attends au Bénin. Je suis en quête de croissance pour régler la question de la pauvreté, résorber le problème de chômage et de sous-emploi. La recette qui a permis de mettre la Turquie à l’abri de la crise économique et financière internationale, c’est cette recette que je suis venu chercher », souligne-t-il. Le chef de l’Etat indique qu’au-delà de l’accord signé avec le gouvernement turc sur la suppression de visa pour les détenteurs de passeport diplomatique, le Bénin prendra les dispositions afin que les hommes d’affaires de ce pays soient également exemptés de visa pour l’intérêt de l’économie béninoise.
Il annonce d’ailleurs l’avis favorable des autorités turques à sa requête de voir s’ouvrir en 2014, une mission diplomatique turque à Cotonou. «En un temps record, nous avons ouvert l’ambassade du Bénin à Ankara. Par mesure de réciprocité, il y aura une ambassade de la Turquie à Cotonou dès l’année prochaine. Nous avons signé avec la Turquie, l’accord de promotion et de protection des investissements. C’est des pas que nous jetons pour que le monde des affaires de la Turquie soit à l’aise», insiste-t-il, rappelant au passage les engagements pris par son gouvernement lors de la tenue à Istanbul, la veille, du forum du commerce et des investissements Turquie-Bénin.