L’Union fait la Nation (Un) a décidé de rompre le dialogue avec le Chef de l’Etat. Dans le même temps, elle propose l’organisation des assises nationales pour sortir le Bénin de la crise sociopolitique qu’il traverse actuellement. Même si la démarche est opportune en soi, il y a des difficultés dans la réalisation de cette ambition.
L’Union fait la Nation (Un) ne croit plus à la main tendue du Chef de l’Etat. Elle estime qu’il n’est plus question de croire à la volonté des autorités actuelles du pays de calmer la tension politique. Pour ce faire, l’Un a décidé de rompre le dialogue avec le Président Yayi Boni. A l’analyse, cette manière de procéder est sans nul doute la radicalisation des positions contre le Chef de l’Etat. Une question se pose : est-il opportun à l’heure actuelle de radicaliser les positions contre le Président Yayi Boni ? Non certainement. Pour plusieurs observateurs de la vie politique nationale, l’essentiel serait de chercher par tous les moyens la voie du dialogue, car c’est de la discussion que jaillit la lumière. Pour y arriver, l’opposition doit elle aussi créer les conditions de ce dialogue. Le contexte de l’échec avéré de la révision de la Constitution du 11 décembre 1990 s’y prête bien, puisque la porte de sortie est déjà grandement ouverte au Chef de l’Etat. Il faut donc nécessaire de jouer toutes les cartes pour l’aider à trouver des solutions concrètes aux problèmes dans le pays. La bonne gouvernance et la préservation des acquis de la démocratie doivent désormais être les préoccupations des uns et des autres. Et sans dialogue, personne ne peut y arriver.
Assises
A défaut du dialogue avec le gouvernement, les responsables de l’Union fait la Nation proposent les assises nationales. Pour eux, c’est la meilleure solution de sortie de crise. Peuvent-ils atteindre leur objectif sans dialoguer avec le Chef de l’Etat ? Non. Il faut la rencontre de toutes les forces vives de la Nation avant de parler d’assises nationales.
D’où, la nécessité de voir l’opposition et la mouvance assises autour de la même table. De ce fait, l’Union fait la Nation sera contrainte de dialoguer avec le Président Yayi Boni, si elle prend la responsabilité d’organiser de telles assises. Sans quoi, elle n’aura qu’une partie de la classe politique nationale à cette rencontre. Si c’est le gouvernement qui décide de le faire, le Président de la République sera également obligé de tendre la main à l’opposition dans sa globalité. Dans tous les cas de figures, il n’y aura pas d’assises nationales sans dialogue avec les différents protagonistes.
L’histoire est tue. Il y a eu des échanges préalables entre les différentes forces politiques avant l’ouverture de la conférence nationale de février 1990. Si par miracle, les assises nationales étaient convoquées, pourraient-elles aboutir à des solutions pour une porte de sortie de crise ? C’est encore là la grande question. A première vue, ce serait difficile parce que la crise semble atteindre son paroxysme. Mais, si les différentes parties font table rase du passé, les échanges pourront aboutir à des solutions concrètes. C’est là où le génie béninois va encore étonner le monde.