Tuer le ‘‘moi’’ pour que vive le ‘‘nous’’. Clairement, c’est l’objectif d’une bonne gouvernance et depuis l’avènement du régime du Nouveau départ, de grands pas sont en train d’être posés dans ce sens. Du moins, à coup de réformes sociopolitiques, il est désormais question de la redéfinition du vivre-ensemble des Béninois et du coup, du recadrage des ambitions des acteurs politiques. Si la réforme du système partisan n’a pas totalement réussi à tuer dans l’œuf les égos et les guéguerres de positionnement sur la liste des partis politiques à cause des intérêts que les uns et les autres en tiraient, les derniers ajustements opérés en ce qui concerne la gouvernance locale, devraient un tant soit peu calmer des ardeurs. Car, dès lors que le sens de responsabilité et de sacrifice au service des populations primera sur les avantages antérieurement liés au poste, les choix des personnalités à positionner seront plus aisés puisque la bousculade qui s’observe à l’occasion n’aura plus sa raison d’être.
Ce qui est sûr, avec les nombreuses réformes politiques notamment la limitation du mandat des députés, il va sans dire que le renouvellement de la classe politique se fera à un rythme plus rapide. Par ailleurs, au vu du privilège d’ordonnateur de budget enlevé au maire, les velléités de s’accrocher le plus longtemps possible à la tête des communes baisseront. En un mot, dans l’intérêt d’une bonne gouvernance, à défaut de parler de la banalisation du métier de politicien, il serait judicieux qu’il ne soit plus lié au moyen le plus rapide de s’en mettre plein les poches. C’est pourquoi de la base au sommet de l’Etat, les failles favorisant la gabegie et l’abus d’autorité de hautes personnalités doivent forcément être fermées. Et sans aucun doute, cela passe par l’actualisation des textes de lois c’est-à-dire par des réformes essentielles. Dans cette optique, pour les gouvernants actuels, il n’y a pas à avoir peur de casser des œufs afin de faire des omelettes. C’est à ce seul prix que le visage du Bénin de demain sera plus radieux. D’ailleurs, le peuple longtemps lésé par les compromissions politiques ne peut que se réjouir d’une révolution qui oblige les dirigeants à une large concertation et à l’unanimité dans la gestion des ressources des contribuables. Cependant, plus ces différentes réformes saluées à juste titre seront transversales, mieux ça vaudra. Malheureusement, nous en sommes encore un peu loin. Mais, à force de poser des pas précieux, le chemin de l’objectivité pour éclipser la subjectivité se réduira. Alors, lentement mais inexorablement, il faut aller au bout. C’est tout le mal qu’il faut souhaiter au Bénin.