Le président du Réseau des Organisations de la Société Civile de l’Afrique de l’Ouest (ROSCAO), Paul Coovi ADAHOU peint en vert la lutte contre la corruption, la paix et la démocratie en République du Bénin. Il salue la gouvernance Talon et fait des observations en la matière pour la préservation de la paix en Afrique de l’Ouest. Il est contre les coups d’Etat dans la sous-région et appelle à plus de responsabilité.
Bonjour Monsieur. Merci de vous présenter à nos lecteurs
Je suis Paul Coovi ADAHOU, président du Réseau des Organisations de la Société Civile de l’Afrique de l’Ouest (ROSCAO). Après avoir assuré l’intérim du président Mohamed malheureusement décédé au cours de son mandat, j’ai été réélu président le 05 juin 2021 à Lomé pour un mandat de cinq ans.
Paul Adahou, vous avez été brillamment réélu au Togo Président ROSCAO. Dites-nous, ça n’a certainement pas été facile ?
Oui ça n’a pas été facile mais mon bilan a certainement milité en ma faveur. Diriger une organisation comme le ROSCAO qui regroupe des organisations de divers horizons n’est pas chose aisée. Ma candidature reposait sur 5 engagements principaux. Défendre et promouvoir la démocratie dans les pays membres, œuvrer pour la paix sociale au sein des pays membres, mener des actions auprès des pouvoirs publics pour la prise en compte des intérêts réels de la population, faire des propositions afin de repousser loin les murs de la pauvreté et promouvoir l’accès de tous à l’éducation et à l’insertion. Ces engagements pris ont certainement rassuré les membres qui face à un challenger de taille qu’est le Sierra Léonais Théodore BAZOUME m’ont préféré. Et c’est une fierté pour moi et pour mon pays de savoir que 590 membres sur 895 m’ont fait confiance.
Quels sont les Objectifs, les attributions et la mission du Roscao ?
Le Réseau des Organisations de la Société Civile de l’Afrique de l’Ouest (ROSCAO) est une association des organismes sans but lucratif (ASBL), active principalement en Afrique et plus précisément en Afrique de l’Ouest. En fonction de ses objectifs, ses activités s’étendent dans la sous-région. Le ROSCAO est constitué d’une Assemblée Générale (tous les membres), d’un Conseil d’Administration, d’un Commissariat aux comptes, d’une Direction Exécutive et d’un Secrétariat Permanent. Une centaine de membres y mènent des activités de sensibilisation et de collecte de fonds visant à soutenir nos actions en Afrique. Ils effectuent également le relai auprès de nos partenaires et bailleurs de fonds. Sur le terrain, une équipe d’éducateurs, enseignants, personnel de santé, agents techniques, bénévoles et superviseurs de site travaillent dans le but de mener à bien les différents objectifs. En somme, le ROSCAO a pour objectifs de promouvoir la paix et le bien-être social en Afrique, d’œuvrer pour la bonne gouvernance en Afrique, pour la Protection de l’environnement et promouvoir les droits des enfants et des personnes handicapées.
Quelle est la devise du ROSCAO ?
Notre devise est Solidarité, protection et développement. Nos valeurs sont l’efficacité, le dynamisme et l’intégrité. Nos actions se basent sur la prise en compte des particularités socio-économiques et les exigences du milieu des communautés cibles, le suivi des politiques des gouvernements. Nous nous basons sur une plus grande implication des bénéficiaires et l’intégration de leurs réelles préoccupations au cœur de nos actions afin d’assurer la réussite et la durabilité de nos interventions.
Combien de pays sont-ils membres de ce réseau panafricain ?
Le ROSCAO comme cela s’entend est une association des organisations de la société civile de l’Afrique de l’Ouest donc regroupe tous les 16 pays de l’Afrique de l’Ouest avec plus de 800 membres.
Quand serez-vous installé et quelles sont vos attentes ?
Mon installation pour le nouveau mandat se passera le 30 Octobre prochain. Ce sera le début d’une nouvelle ère. Mes attentes, c’est travailler à une société civile responsable qui œuvre pour la paix et l’enracinement de la démocratie et de la bonne gouvernance dans les pays membres et dans toute l’Afrique.
Vous venez d’affirmer tout à l’heure que ROSCAO prône la paix, la démocratie et la bonne gouvernance en Afrique de l’Ouest. Faites-nous un bref bilan de ce que vous avez fait au cours de votre premier mandat dans ce sens.
Nous avons fortement travaillé pour l’enracinement de la paix. Le ROSCAO a été une pièce maitresse dans la résolution de la crise gambienne, pour que cela ne dégénère pas. C’est le lieu de rendre un vibrant hommage à l’ancien président de la commission de la CEDEAO feu Marcel DE SOUZA qui nous avait fortement soutenu. Au Togo, nous intervenons fortement pour que la paix règne dans ce pays. Nous avons travaillé pour la lutte contre le blanchiment d’argent et la lutte contre le terrorisme. Tous les pays de la sous-région ont été impactés par nos actions pour que règne la paix.
Avec ce nouveau mandat qu’entendez-vous mener comme actions phares ?
Pour ce nouveau mandat, notre action phare sera de travailler à la préservation de la paix dans toute l’Afrique de l’Ouest, rappeler aux gouvernants leur responsabilité à résorber le chômage des jeunes. Car pour nous, une jeunesse occupée au travail c’est moins de vices et moins de déviances.
Puisque vous prônez la paix en Afrique de l’Ouest, quelle est votre appréciation de la rencontre entre le Chef de l’Etat béninois et l’ancien président Yayi Boni
C’est une très bonne initiative. Deux personnalités autour desquelles se retrouvent plusieurs acteurs politiques. Les tensions politiques observées ces derniers temps ne rassuraient pas pour l’avenir de notre pays qui, pendant longtemps a été un modèle de démocratie et de paix en Afrique et dans le monde. Patrice Talon et Boni Yayi ensemble, c’est une bonne image qui va taire les querelles politiques. Maintenant, il va falloir travailler pour qu’après cette rencontre les engagements pris soient respectés pour le dégel de la crise. Il faut que le président Patrice TALON travaille à réunir tous les acteurs car, c’est ensemble que nous travaillerons pour le développement de notre pays.
Voulez-vous nous dire qu’il est souhaitable que l’ancien Président Dieudonné Soglo aille également à la rencontre du président Talon pour une décrispation totale de la crise politique au Bénin ?
Bien évidemment. Si le président Patrice Talon a pu rencontrer son prédécesseur Boni Yayi, je crois que rien ne l’empêchera de faire la même démarche à l’endroit de l’ancien président Nicéphore SOGLO. Comme je le disais, c’est ensemble que nous construirons ce pays. Et cette démarche participe de façon considérable à la décrispation de la crise politique.
La démocratie, c’est la pluralité des opinions. Votre pays le Bénin fait-il votre fierté dans ce sens à l’international ?
Chaque pays avec ses spécificités. Et justement c’est pour la pluralité des opinions dans la paix que nous travaillons. S’il est vrai que nous travaillons pour la paix, nous nous battons que soient organisées des élections inclusives transparentes. Ce que nous avons suivi ces derniers temps ne nous honore pas mais nous n’allons pas nous attarder sur le passé. Comment faire pour que l’avenir soit meilleur reste notre combat et nous y veillerons pour que chaque acteur ait droit à la parole.
Parlez-nous un peu de la bonne gouvernance, de la lutte farouche contre la corruption au Bénin et dans la sous-région ?
J’applaudis des deux mains ce qui se passe sous Patrice Talon en matière de bonne gouvernance. On peut tout reprocher à ce président béninois mais sur le terrain de la lutte contre la corruption, je crois qu’honnêtement il fait ce qu’il faut pour l’assainissement des finances publiques. Aujourd’hui, la peur du gendarme calme les ardeurs et décourage les éventuels fraudeurs même si certains résistent encore. Mais nous sommes rassurés qu’avec le rythme imprimé pour cette lutte, les détournements ont baissé et la mauvaise gouvernance a baissé également. En somme, on peut tout reprocher à Patrice Talon sauf sa lutte farouche contre la corruption. La bonne gouvernance est son cheval de bataille. Et nous au ROSCAO, nous soutenons toute action de lutte contre la corruption, la promotion de la bonne gouvernance et la préservation de la paix. La création de la cour de répression des infractions économiques et du terrorisme CRIET est également une grande avancée dans la lutte contre la corruption. La même dynamique s’observe dans plusieurs autres pays de la sous-Région notamment la Côte-d’Ivoire, la Centrafrique et le Niger par exemple.
L’administration Ouattara s’est engagée publiquement à lutter contre la corruption. Elle a pris à cet égard, un certain nombre de mesures. En 2010, le gouvernement ivoirien a émis un décret visant à renforcer les compétences du Secrétariat national à la gouvernance et au renforcement des capacités afin de mieux répartir les ressources dédiées à la lutte contre la corruption. Un « plan national pour la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption » est lancé en 2013 et un certain nombre d’institutions sont mises en place, telles que la Brigade de Lutte contre la Corruption en 2012, la Haute Autorité pour la bonne gouvernance en 2014 et l’Unité de Lutte contre le Racket en 2012, destinée à mettre fin à la corruption dans les barrages routiers. Des dispositifs ont été établis pour permettre aux citoyens de signaler les cas de corruption, avec notamment la possibilité de dénoncer les rackets des policiers. Des cellules spécialisées ont été mises en place au sein de l’appareil judiciaire et des magistrats spécialement affectés à l’instruction des affaires de corruption. D’ailleurs, le modèle béninois de création de la CRIET a inspiré la Côte-d’Ivoire. A l’instar du Bénin qui a créé en 2018, la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), la Côte d’Ivoire a procédé à la création dans son dispositif juridictionnel, d’un pôle pénal, économique et financier. La création de cette juridiction vise à mettre dans le cadre institutionnel, la répression de la corruption et des infractions assimilées, du blanchiment des capitaux, du financement du terrorisme et des infractions financières connexes en cohérence avec les engagements internationaux de la Côte d’Ivoire, notamment la Convention des Nations Unies contre la corruption et les divers autres instruments régionaux et sous régionaux. Les prérogatives de cette juridiction correspondent à celles attribuées à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) au Bénin créée depuis 2018 où le régime du Président Patrice Talon, après un état des lieux, a jugé utile sa création pour connaître des crimes économiques et le terrorisme. Pour nous, c’est des actions fortes à encourager. Ce qu’il faut également mettre à l’actif du Président Talon en matière de lutte contre la corruption est la disponibilité du numéro vert pour dénoncer les rackets des policiers, le renforcement de l’arsenal juridique en matière de passation des marchés publics et les audits répétés dans les ministères, directions, sociétés publiques et parapubliques.
En Centrafrique, par exemple, le Comité national de lutte contre la corruption (CNLC) a relancé la lutte contre la corruption avec une nouvelle loi. Les membres de ce comité ont validé le mercredi 30 juin 2021 à Bangui, un avant-projet de loi. Et cette loi, si elle est adoptée par le parlement centrafricain, permettra de mieux lutter contre la corruption dans ce pays qui dispose de plusieurs ressources minières mais peine à se développer. Cette nouvelle loi prévoit des peines de prison allant de 0 à 10 ans et de lourdes amendes pour les auteurs et co-auteurs de délits de corruption. Une initiative d’ailleurs saluée par la société civile centrafricaine.
Au Niger, la lutte contre la corruption a de beaux jours devant elle. C’est du moins ce qu’on peut espérer du régime Bazoum. Dans son discours d’investiture le 02 avril 2021, Mohamed Bazoum a affiché sa détermination à mener une lutte implacable contre la corruption. Le Niger est réputé comme un pays de corruption. En août 2019, un rapport du Fonds monétaire international (FMI) a conclu que « la corruption est répandue et enracinée au Niger ». En 2020, l’Indice de perception de la corruption (IPC) de Transparency International classe le pays 123è sur 180. Sur les 5 dernières années, « le Niger a fait un net recul en matière de lutte contre la corruption », selon plusieurs organisations internationales. Cette image du Niger ne laisse pas indifférent le nouveau chef d’Etat. Lors de son discours d’investiture à la présidence, Mohamed Bazoum a exprimé sa volonté de combattre la corruption au Niger. Il a clairement précisé qu’il sera implacable contre les délinquants parce qu’il a conscience du tort que porte la corruption au développement de son pays. Elle constitue par ailleurs selon lui une grave source de discrédit pour un régime et comme telle, elle est un grand facteur d’insécurité. Autant de volonté politique que le ROSCAO encourage et accompagnera dans ces pays.
Monsieur le Président du ROSCAO, quelle est votre appréciation des coups d’Etat dans la sous-région ?
Vous avez bien dit coup d’Etat, ce n’est pas une bonne chose. Ce qui se passe est du fait de l’entêtement de certains chefs d’Etat. Des coups de force constitutionnels ont dressé le terrain pour des coups d’Etat militaires. C’est pourquoi nous devons travailler à rappeler aux gouvernants la nécessité de respecter la Constitution de leur pays. La soif effrénée de se maintenir au pouvoir est un mal qui ronge l’Afrique. Si à certains endroits, le coup d’Etat a été sans effusion de sang, il y a eu des morts dans d’autres pays. Et c’est pourquoi nous condamnons cet état de chose. Un coup d’Etat ne rassure pas quant à l’avenir d’un pays. Mais comme je le dis, il faut que les présidents respectent la Constitution de leur pays. C’est un préalable pour être à l’abri des coups d’Etat. Il faut reconnaitre que dans certains pays tout se passe pour une alternance crédible. Le dernier exemple que nous pouvons citer si fièrement est le cas du Niger avec l’ancien président Mahamadu Issoufou qui, au terme de ses deux mandats, a passé le témoin après l’organisation des élections dans son pays. Ces exemples nous rassurent que c’est bien possible de bien faire en Afrique. Et le ROSCAO veille au grain pour que cela soit ainsi désormais dans tous les pays. Puisque pour nous, il n’est pas souhaitable d’en arriver aux coups d’Etat avant que le pouvoir ne change de main. Il nous faut travailler davantage aux respects des textes et des mandats constitutionnels sans en avoir à modifier les constitutions.
Un mot sur votre souhait pour la Côte d’Ivoire et la Centrafrique ?
La Côte-d’Ivoire et la Centrafrique ont amorcé un chemin pour la paix. Nous avons vu la rencontre entre l’ancien président Laurent GBAGBO et son successeur Alassane OUATTARA. Après cette rencontre des prisonniers politiques libérés et des exilés politiques rentrent déjà dans leur pays. En Centrafrique, le président Faustin Archange TOUADERA travaille pour un véritable développement de son pays et pour la paix. C’est des initiatives à encourager et le ROSCAO s’y attèlera.
Votre appel de paix sur le Mali et la Guinée Conakry
De la même manière que nous condamnons les coups d’Etat au Mali et en Guinée Conakry, notre souhait c’est qu’après ces transitions nous retournions à l’ordre normal des choses avec des constitutions fortes et des gouvernements qui travaillent véritablement pour le bien des populations et non au service des individus. Le ROSCAO veille au grain et c’est notre prochain combat pour une Afrique forte.
Quel sera le défi majeur tout au long de votre second mandat ?
Je l’avais dit, notre action phare sera de travailler à la préservation de la paix en Afrique. Dans ce cadre nous travaillerons à renforcer les capacités d’intervention des acteurs de la société civile pour des actions concrètes dans le cadre de la préservation de la paix.
Au nombre de vos collaborateurs, il y a le ministre chargé de la mobilisation des ressources que vous avez installé il y a quelques jours. Dites-nous, les attributions et mission de ce ministre.
Le Ministre plénipotentiaire chargé de la mobilisation et de la coopération économique et politique avec les institutions sous régionales et internationales est chargé d’animer les commissions nationales et sous-régionales de politique de développement, de susciter la participation des bailleurs de fonds aux financements des projets de développement nationaux et communautaires en Afrique de l’Ouest, de coordonner le dialogue avec les États et les institutions représentatives de la sous-région et internationales, de solliciter l’intervention des institutions représentatives dans le cadre de l’apaisement et la résolution des crises, d’enregistrer, compiler et résumer toutes les constatations liées aux programmes de gouvernance dans les membres en vue de leur examen par le Conseil d’Administration et enfin de contribuer à l’élaboration et de la mise en œuvre des politiques visant le développement des associations et des ONG membres et non membres du ROSCAO.
Peut-on espérer qu’il soit à la hauteur de la tâche ?
Ah oui, ce choix n’a pas été fait au hasard. Sur la multitude de candidatures, son profil est celui qui nous a le plus convaincu. Au regard de ses qualifications académiques et de son expérience professionnelle, il ne fait aucun doute qu’il sera à la hauteur des tâches qui désormais sont les siennes. Le conseil d’administration sait qu’il est compétent. Mais on attend également de lui, en plus de sa compétence, fidélité aux engagements du ROSCAO et à ceux qui l’incarnent, loyauté et engagement pour la cause des populations.
Parlons à présent de la maladie du Coronavirus, comment appréciez-vous la lutte contre cette pandémie au Bénin et dans la sous-région ?
Le coronavirus a été et est un véritable obstacle pour le développement de beaucoup de pays. Les conséquences de cette pandémie sont énormes pour les pays. Les chefs d’Etat de la sous-région font ce qu’ils peuvent face à cette maladie. Mais nous aurions souhaité plus d’actions notamment l’accompagnement de certains secteurs pour soulager les peines des populations qui désespèrent. Il faut donc plus d’actions pour faciliter la tâche aux populations qui n’ont pas d’autres issues. Au Togo par exemple la gratuité de l’enseignement a été décrétée en raison des effets de la Covid-19 sur les ménages. La tranche sociale des factures d’électricité et d’eau a été prise en charge par l’Etat. C’est autant de bonnes actions que salue le ROSCAO. Et nous aurons souhaité que de telles initiatives soient prises dans tous les pays vu la souffrance des populations qui désespèrent car voyant leurs revenus s’amenuiser au jour le jour. Le gouvernement béninois a certes pris des initiatives par le passé mais nous estimons que ça ne suffit pas. La prise en charge des artisans régulièrement enregistrés ne suffit pas. La suspension des manifestations festives et culturelles, la fermeture des discothèques et assimilés constituent également un coup dur pour certains corps de métier.
Pensez-vous alors que ce qui se fait au Bénin n’est pas encore suffisant pour soulager les populations ?
Oui, au ROSCAO nous pensons qu’on peut gérer cette crise autrement et mieux faire pour les populations Béninoises. 70 milliards ont été débloqués l’année passée pour faire face à la crise au Bénin. Le recensement a été fait cette année encore et j’ose croire que la cagnotte de cette année dépassera celle de l’année passée et beaucoup plus de béninois seront impactés. Parce que ceux qui sont le plus touchés par cette situation ne sont pas les élites mais la grande masse des populations. C’est pourquoi, il faut plus d’actions susceptibles de permettre aux populations de ne pas trop subir le choc. De toute façon aux vues de ce que nous observons dans certains pays de la sous-région, nous avons foi que le Bénin fera mieux cette année. Tel est notre souhait et là encore nous nous rendrons disponible pour rappeler aux gouvernants ce qu’il faut faire véritablement.
Est-il véritablement important de se faire vacciner contre la Covid 19 ?
L’organisation mondiale de la santé recommande la vaccination pour se protéger et protéger les autres et notamment se mettre à l’abri des formes graves. Je reste convaincu que cette organisation mondiale ne fera pas quelque chose pour un suicide collectif. Nous avons vu beaucoup de chefs d’Etat se faire vacciner notamment nos dirigeants ici au Bénin. Je pense donc qu’en l’absence de thérapie sûre, il vaut mieux pour les populations de se faire vacciner. D’ailleurs, en dehors des dons de vaccin par l’OMS à travers le système Covax et les milliards débloqués par certains Etats pour acquérir le vaccin, nous avons la certitude que les gouvernants se battent pour le bien-être de leurs populations. Une fois les vaccins acquis, il faut les utiliser car ça a une durée de vie. Nous en appelons à une conscience collective pour se faire vacciner du moment où le produit est disponible gratuitement. Les milliards injectés pour acquérir l’oxygène afin de faire face aux formes graves, on peut s’en passer si le maximum de personnes se faisait vacciner. De toute façon, c’est le lieu pour nous au ROSCAO de féliciter tous les Chefs d’Etat de la sous-région qui ont consenti assez d’efforts pour faire face à cette crise qui a ébranlé même les grandes puissances de ce monde.
Le ROSCAO n’a-t-il pas un projet de lutte contre la Covid en Afrique de l’Ouest ?
Naturellement nous avons mené beaucoup d’actions pour sensibiliser et travailler à rendre disponibles les masques pour les populations et nous continuons de le faire. L’école a rouvert ses portes et dans les prochaines semaines nous serons dans certaines écoles non seulement pour sensibiliser mais également mettre à la disposition des apprenants des masques. C’est notre prochain combat. Et cette initiative sera implémentée dans tous les pays membres du ROSCAO. Déjà les ONG membres du ROSCAO font beaucoup d’efforts dans ce sens dans les pays comme la Côte-d’Ivoire, le Bénin, le Burkina-Faso, le Togo et autres. Au Bénin nous pouvons citer par exemple Foyer d’Amour Ong qui fait beaucoup pour mobiliser les masques à l’endroit des couches vulnérables. Tout récemment, les membres de cette Ong ont été reçus par l’Ambassadeur de la Chine près le Bénin qui leur a gracieusement offert des masques et des gels hydro-alcooliques. C’est pareil pour l’Ong Joie de Vivre et l’Ong POHU. Elles font beaucoup pour accompagner les initiatives de l’Etat car seul, l’Etat ne pourra tout faire. Très bientôt le ROSCAO lancera un grand projet d’envergure pour impacter toutes les populations de la sous-région dans la riposte contre la Covid-19.
Les Ong membres du Roscao peuvent alors beaucoup attendre de vous en matière de lutte contre la Covid ?
Oui les moyens ne manquent pas et le ROSCAO s’appuyant sur ses partenaires reste toujours disponible pour accompagner les organisations membres. Donc, l’accompagnement des organisations dans la lutte contre cette pandémie ne fera pas défaut. Je viens de le dire, le ROSCAO lancera bientôt un projet d’envergure sous-régionale dans la riposte contre la covid-19 .C’est un défi personnel et je sais que nous y arriverons.
Propos recueillis par Adrien TCHOMAKOU