L’ancien Chef d’Arrondissement d’Akassato Noël Toffon séjourne depuis hier mardi 28 septembre en prison. Il s’est rendu de lui-même à la Brigade criminelle le lundi soir pour être conduit dans une maison d’arrêt ou prison civile suite au verdict de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) le condamnant à cinq ans de prison dont deux fermes et trois assortis de sursis. Après quelques jours de réflexion, Noël Toffon, acteur politique et élu conseiller du Bloc Républicain s’est prêté aux injonctions de la Criet. Il décide ainsi de purger ses peines tout comme l’ancien maire d’Abomey-Calavi condamné à six ans d’emprisonnement ferme. Par contre, l’ex Chef d’Arrondissement de Godomey, Léon Kpobli continue de courir. Il a abandonné la gestion des affaires courantes de son arrondissement ainsi que sa femme et ses enfants et s’est volatilisé dans la nature. Malheureusement, il ne courra pas longtemps. Car, un mandat d’Arrêt international est décerné contre lui. Pour rappel, le dossier de trente-neuf hectares fait partie des plus grosses mafias foncières à Abomey-Calavi. Une rocambolesque affaire qui a amené plusieurs conseillers municipaux, cadres et personnalités en prison. Selon le verdict, les inculpés sont condamnés de deux à dix ans d’emprisonnement ferme et des millions d’amendes à verser à l’Etat Béninois. Toujours dans ce dossier, l’ancien ministre de la décentralisation, Barnabé Dassigli cité, doit comparaître devant la Haute Cour de Justice.
Il faut signaler que cette mafia foncière qui a rattrapé des conseillers communaux des troisième et quatrième mandatures est née de la plainte d’une dame membre d’une collectivité qui réclamait à la première mandature du conseil communal d’Abomey-Calavi, trente-neuf hectares de parcelles comme sa propriété dans la coopérative de la zone des palmeraies (ZOPA). Et pour avoir gain de cause, elle mettait une pression terrible sur l’ancienne équipe de la mairie présidée par Liamidi Houénou de Dravo pour son dédommagement. Mais ce dernier n’a pas cédé. Ainsi, au cours de la deuxième mandature du conseil communal d’Abomey-Calavi, le maire Patrice Hounsou-Guèdè a saisi d’une plainte un juge d’instruction qui, par la suite, a rendu une ordonnance interdisant ce dédommagement en attendant d’y voir clair. Mais contre toute attente, la troisième mandature du conseil communal a autorisé le morcellement des réserves administratives pour dédommager ladite collectivité dans la ZOPA, défiant ainsi une décision de justice. Un acte jugé très grave par les autorités judiciaires. En effet, l’organe exécutif présidé par le Maire Georges Bada avait envoyé une lettre de retrait de plainte de Patrice Hounsou-Guèdè visant à empêcher la poursuite de l’instruction du dossier et à dédommager la famille. C’est ainsi que la voie a été ouverte au morcellement et au partage des réserves administratives.