La couche d’ozone est en voie de reconstitution grâce au protocole de Montréal mis en place par les Etats. Le Bénin signataire de ce protocole a entrepris plusieurs actions s’inscrivant dans ce sens afin de lutter contre les substances qui appauvrissent la couche d’ozone.
Le protocole de Montréal est un mécanisme visant à protéger et à restaurer la couche d’ozone. Il a prouvé son efficacité au fil des trente dernières années. Dans son message, à l’occasion de la 34e journée mondiale de la préservation de la couche d’ozone, Antonio Guterres, secrétaire général des Nations Unies, a reconnu que la couche d’ozone est en voie de reconstitution.
Le protocole de Montréal est, à l’en croire, plus qu’un simple exemple de la façon dont le multilatéralisme doit fonctionner. C’est un outil actif qui aide l’homme à réaliser sa vision du développement durable à l’échelle mondiale. En vertu de l’amendement de Kigali au protocole, poursuit-il, les pays se sont engagés pour éliminer progressivement les hydrofluorocarbones. « S’il est pleinement mis en œuvre, l’amendement de Kigali pourra empêcher un réchauffement de la planète de 0,4°C pendant ce siècle. De plus, les préparatifs du sommet sur les systèmes alimentaires, ce mois-ci, nous rappellent que l’amendement de Kigali peut également nous aider à accroitre la sécurité alimentaire», explique-t-il. Antonio Guterres indique que la réduction des hydrofluorocarbones, l’augmentation de l’efficacité énergétique et la création de technologies plus respectueuses de la couche d’ozone et du climat au titre de l’amendement de Kigali peuvent permettre à des millions de personnes d’accéder à des services durables de refroidissement essentiel. Ces services permettraient, selon lui, de réduire les pertes de nourriture dans les pays en développement où les aliments pourrissent souvent avant d’atteindre les marchés. « L’acheminement des produits agricoles là où ils sont nécessaires contribuerait à réduire la faim, la pauvreté et les incidences du secteur agricole sur l’environnement », note-t-il. Un autre avantage important de l’élargissement des moyens de refroidissement est, appuie-t-il, le stockage des médicaments et des vaccins comme ceux qui sont nécessaires pour mettre fin à la pandémie de Covid-19.
Actions au Bénin
Le Bénin mène plusieurs actions afin de réduire le trou observé au niveau de la couche d’ozone. Martin Pépin Aïna, directeur de l’Environnement et du Climat, relève que le Bénin a fait des pas de géant après la ratification du protocole de Montréal en juillet 1993. Premièrement, le Bénin a toujours participé aux différentes conférences de parties et pris part aux décisions prises au niveau international. Ceci lui a permis de mobiliser des ressources pour renforcer les capacités des artisans de froid, de climatisation, des techniciens, des ingénieurs et même des professeurs des universités. En dehors de ce renforcement de capacités, précise-t-il, le ministère du Cadre de vie et du Développement durable met des équipements à disposition de ces derniers pour leur permettre non seulement de détecter les faux fluides frigorigènes mais aussi de se mettre au pas au niveau des nouvelles technologies dans le domaine du froid et de la climatisation. Le directeur de l’Environnement et du Climat fait savoir que le Bénin œuvre aussi pour que les apprenants qui sortent des lycées techniques soient mieux équipés, mieux formés. « Ce qui nous a permis de faire une réduction des incidents que nous constatons par rapport à la manipulation des faux fluides frigorigènes. Il s’agit d’une réduction de pratiquement
85 %. Aujourd’hui, ces artisans et jeunes qui arrivent de nos villages et contrées ne sont plus brûlés parce qu’ils sont en train de remplir des bouteilles de gaz», se félicite-t-il.
L’autre élément, selon Martin Pépin Aïna, c’est que le Bénin arrive à conserver les produits alimentaires, les vaccins ainsi que les produits pharmaceutiques. Ces actions participent énormément, à l’en croire, à la réduction de l’insécurité alimentaire et permettent aux populations de consommer des produits sains.