Romuald Wadagni, ministre d’Etat en charge de l’économie et des finances
Pas de complaisance. Sacrifices et efforts de tous, de la base au sommet afin que la relève de demain n’endure pas nos peines d’aujourd’hui. Ainsi, après la dure réalité qui verra les maires privés de leur droit d’ordonnateur du budget communal dans la perspective d’une bonne gouvernance des ressources communautaires, la mise en œuvre d’une autre réforme à la faveur du dernier Conseil des ministres retient l’attention. Mais déjà, il est à souligner qu’à travers le décret N° 2021-401 du 29 juillet 2021, il a été décidé de la fusion de la Direction de l’administration et des finances et de celle de la Planification et de la prospective dans les ministères. Et cela donne la DPAF à savoir la Direction de la planification, de l’administration et des finances. Ceci dit, au Ministère de l’enseignement secondaire et de la formation professionnelle, l’adhésion à la nouvelle formule s’est concrétisée avec la nomination du tout premier DPAF. Sans doute, les autres ministères ne tarderont pas à lui emboîter le pas et épouser aussi une réforme structurelle voulue pour, entre autres, réduire les charges de l’Etat.
Adidjath Mathys, ministre du travail
Dans un contexte socioéconomique et sanitaire difficile et donc où les ressources financières se raréfient, quoi de mieux qu’une panoplie de stratégies pour alléger les dépenses publiques ? En effet, avec les deux Directions résumées en une seule, c’est des économies réalisées en dotations, en primes et autres avantages liés au poste. Quoi qu’on dise, cette réforme est un indicateur que la Rupture ne se limitera pas à faire serrer les ceintures uniquement aux citoyens lambda. Alors, il va sans dire que le partage des peines de l’heure n’épargnera pas non plus les cadres notamment ceux-là qui prétendent aux nominations politiques. D’ailleurs, mieux que quiconque, le régime en place depuis avril 2016 sait qu’il est bien possible à un seul cadre et avec les mêmes moyens, de convenablement servir à la DPAF sans qu’il y ait un impact sur la célérité et la qualité du travail. Sinon, qui ne sait pas que le mal qui mine l’administration béninoise, c’est le laxisme et des solutions de facilité. Cela suppose que tant que le suivi du travail des fonctionnaires sera permanent, le résultat sera toujours au rendez-vous.
Dans l’ensemble, il est à noter une nouvelle dynamique axée sur la réduction méthodique des charges de l’Etat sans toutefois créer des dommages à la performance. Pour rappel, le président Patrice Talon à son avènement au pouvoir avait souhaité avoir une équipe gouvernementale réduite. Il est vrai que ce vœu s’est heurté aux contingences politiques. A présent qu’il roule sur le boulevard de son deuxième et dernier mandat, il peut se permettre d’activer les réformes difficiles à avaler essentiellement par les courtisans mais salvatrices pour les finances publiques. L’essentiel, c’est d’aller à un resserrement de la facture sociale et à l’abolition de la République des privilégiés au détriment de celle des masses laborieuses. En somme, il est à souhaiter qu’au-delà de la mise en œuvre de la réforme DPAF, le nettoyage au niveau de l’administration et de l’appareil d’Etat se poursuive en profondeur dans l’optique de complètement dégager toutes les futilités qui pèsent sur les ressources publiques. Enfin, quand c’est possible et que c’est pour la bonne cause, il n’y a pas à regarder derrière. N’est-ce pas Rupture avons-nous dit ?