Depuis quelques jours, certaines formations politiques enregistrent des démissions en leur sein. Ceci, au profit d’autres. Loin d’être une situation extraordinaire, cette pratique a toujours caractérisé le gotha politique béninois, à quelques encablures des joutes électorales. Seulement, là où le bât blesse, c’est au niveau des réformes politiques qui étaient pour les gouvernants actuels une poudre magique contre cette routine désobligeante. Lesquelles réformes à l’arrivée, sont loin d’être une panacée.
Les législatives prochaines sont prévues pour 2023. À quelques mois de cette échéance, ça bouge déjà dans le paysage politique. Puisque s’il n’y a rien apparemment à signaler dans certaines formations politiques, c’est le grand bruit par contre chez d’autres à savoir : la Force cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) ou encore l’Union progressiste (Up). En témoignent en effet les vagues de démissions que ces deux formations, en attendant d’autres certainement, ont enregistré ces dernières semaines. En quittant leurs partis, les démissionnaires ont comme raison, la même chanson. Celle relative à leur non considération voire la gestion frustrante, de leurs leaders respectifs. Tout cela, dans la seule intention de rejoindre d’autres formations politiques. Alors que cette actualité semble émouvoir certains, il est quand-même à rappeler qu’il n’y a pas événement. En ce sens que, cette pratique n’est pas nouvelle, vu donc la période. Tellement les béninois sont habitués à des séries de démissions à quelques mois des différentes élections qu’ils en sont habitués. L’intention des différents démissionnaires est par conséquent claire. S’assurer d’un bon positionnement pour les prochaines joutes électorales, au sein des nouvelles formations politiques qu’ils tenteront ou tentent déjà de rejoindre. Si depuis l’avènement du renouveau démocratique, le fait de se pavaner de partis en partis a toujours caractérisé certains acteurs politiques béninois incertains d’être ou de bien être positionnés sur les listes électorales, 2023 ne dérogera pas à la tradition, à l’aune des agissements déjà constatés. Et, c’est d’ailleurs cette messe qui a commencé par être dite, au sein de ces partis politiques en question.
Les réformes politiques, loin d’une panacée…
L’un des plus gros défis auxquels est confronté l’univers politique béninois demeure cette transhumance de ses acteurs. En menant à tort ou à raison des réformes dites majeures sur le plan politique, notamment à travers la Constitution, la charte des partis politiques ou encore le code électoral, Patrice Talon et les siens pensaient pouvoir régler ce “fléau”. En rassurant qui voulait les croire, c’était sans compter sur la ténacité et le fondamentalisme de certains hommes et femmes politiques du pays. Avec cette transhumance politique qui refait surface à la veille de chaque élection, nonobstant ces réformes, il est à penser que la pratique à la peau dure. Car, le problème demeure encore entier. La quête permanente des positionnements électifs continue de voler la vedette au militantisme à la base, voulu par cette série de refontes. Et ce, au grand dam donc de ceux qui pensent tout régler par des lois.