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Première audience de Joël AÏVO devant la chambre d’instruction: La difficile mission des juges d’instruction

Publié le lundi 11 octobre 2021  |  Matin libre
Joël
© aCotonou.com par Didier ASSOGBA
Joël Aïvo,constitutionnaliste, professeur des universités et homme politique béninois membre de L`opposition lors de lancement du Front pour la restauration de la démocratie collective
Cotonou, le 13 janvier 2021, la coalition de l`opposition ``Front pour la restauration de la démocratie collective `` mis sur les fonds baptismaux. Se regroupement vise le retour aux acquis de la Conférence nationale des forces vives de février 1990.
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Six mois après son arrestation, l’opposant comparaît aujourd’hui pour la première fois dans une audience sur le fond. Selon des sources proches du dossier, la tâche de la commission d’instruction s’annonce compliquée, tant les éléments de preuve restent difficiles à réunir.



C’est un jour très attendu pour l’opposant Joël Aïvo, ses co-accusés et ses partisans. La première audience sur le fond du dossier s’ouvre ce matin à Porto-Novo devant la commission d’instruction de la CRIET. Elle se déroulera dans le secret de la salle de la commission d’instruction devant laquelle le procureur spécial avait fait renvoyer le dossier le 05 août dernier à l’issue de la deuxième journée du procès. Mario Mètonou estimait en effet que les faits dont il était question étaient suffisamment graves pour nécessiter une instruction plus profonde ainsi que le maintien en détention de Joël Aïvo et de ses co-accusés. Le constitutionnaliste dont la candidature n’avait pas été retenue pour la dernière élection présidentielle au Bénin, et qui été arrêté quatre jours après le scrutin, « en flagrant délit d’atteinte à la sûreté de l’Etat et de blanchiment d’argent » selon le procureur, aura donc dû attendre six mois derrière les barreaux pour prendre enfin connaissance des éléments de preuve réunis contre lui.

Techniquement, le professeur Aïvo et ses co-accusés devraient être interrogés aujourd’hui sur chaque preuve réunie contre eux, afin de permettre aux magistrats instructeurs de déterminer si les crimes ont été réellement commis, et le cas échéant, le degré d’implication de chacun des accusés. Peu de chose ayant fuité sur cette instruction, on ignore pour l’instant ce que l’accusation a réuni comme preuve contre le professeur Aïvo et ses co-accusés. Mais selon plusieurs sources proches de l’affaire, la tâche s’annonce difficile pour les magistrats puisque, estiment-ils, le dossier est resté étonnamment vide six mois après son ouverture.

Le 15 avril 2021 autour de 16h, le professeur Joël Aïvo qui revenait d’un cours sur le campus d’Abomey-Calavi, avait été arrêté en pleine circulation par un détachement de la police républicaine et conduit à la brigade économique et financière où il a subi un interrogatoire de quelques heures. Son mandataire financier, Alain Gnonlonfoun qui était à la BEF toute la nuit de l’interrogatoire de l’universitaire, sera arrêté à son tour le lendemain matin. Les deux ainsi que deux autres personnes, un militaire à la retraite et un autre en service à l’hôpital d’instruction des armées, seront présentés le soir même au procureur spécial de la CRIET qui ordonnera leur placement en détention. Lors de l’audience de flagrant délit qui s’ouvrait le 15 juillet, soit 3 mois après leur arrestation, le procureur spécial demanda à la cour de se déclarer incompétente et de renvoyer le dossier en instruction. Scandalisés par la stratégie du procureur, les avocats avaient alors dénoncé un détournement de procédure et formulé une demande de libération conditionnelle. Une demande rejetée par la chambre des libertés et de la détention le 05 août dernier, en dépit d’une vibrante auto-plaidoirie du professeur. L’opposant avait alors déclaré qu’il n’était pas « un lâche qui se cacherait pour organiser un complot » et qu’il n’avait été arrêté que parce qu’il avait « osé présenter un projet présidentiel au vu et au su de tous ».

Cette audience devant la chambre d’instruction s’ouvre moins de trois semaines après un tête-à-tête historique entre le président Patrice Talon et son prédécesseur. Une audience au cours de laquelle Boni Yayi avait demandé la libération des détenus politiques et le retour des exilés. Même si plusieurs figures du régime ont rappelé au cours de ces derniers jours à quel point l’indépendance de la justice devrait être préservée de l’immixtion du politique, l’audience de ce jour donnera certainement quelques indications sur la suite à donner à ce dossier.

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