Wilfried Léandre Houngbédji à propos de la réforme sur la décentralisation: «Le Gouvernement veut séparer les fonctions politiques des fonctions techniques»
Publié le lundi 11 octobre 2021 | L`événement Précis
La réforme sur la décentralisation et celle sur la protection de la femme au Bénin étaient au cœur de la troisième session de l’émission « Rendez-vous avec le Porte-parole » de ce vendredi 8 octobre 2021. D’entrée, le Porte-parole du Gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji a souligné que depuis environ 20 ans que la décentralisation est en cours au Bénin, le bilan dans le sens de la capacité des communes à apporter des solutions aux problèmes des populations n’est pas reluisant, mais tout n’a pas été négatif non plus. « Il y a eu quelques petits progrès mais globalement nous sommes d’avis que la décentralisation peine encore à produire les résultats escomptés, peine à créer dans nos différentes communes les conditions d’un bien-être et d’un mieux-vivre au profit de l’ensemble de nos concitoyens », a-t-il fait savoir. Fort de ce diagnostic, le Gouvernement, sous l’impulsion du Président Patrice Talon, a décidé d’engager une réforme structurelle du secteur de la décentralisation. C’est une réforme ambitieuse qui doit pouvoir être porteuse de solutions pour faire de la décentralisation une solution au sous-développement, selon le Porte-parole de l’Exécutif. Pour ce faire, plusieurs innovations sont introduites dans ladite réforme en examen à l’Assemblée nationale. Il s’agit de la suppression du poste du secrétaire général dans les mairies pour instaurer un poste de secrétaire exécutif qui est l’ordonnateur du budget de la commune en lieu et place du maire et l’institution du conseil de supervision émanant du conseil communal. Pour Wilfried Léandre Houngbédji, la séparation des fonctions politiques et celles administratives est un principe cardinal de la réforme.
De la procédure de désignation des secrétaires exécutifs et autres cadres techniques
A propos de la désignation des cadres de la commune, le Porte-parole du Gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji a expliqué qu’après le vote de la loi et les décrets d’application, un appel à candidatures sera lancé pour tous ceux qui ont le profil défini par les textes et qui voudraient servir dans les communes comme secrétaire exécutif. Ceux-ci vont déposer leurs dossiers et leur étude sera faite afin de voir ceux qui en règle et ceux qui ne le sont pas. Ensuite, ceux qui sont en règle seront soumis à un test dont la publication des résultats sera suivie d’une enquête de moralité en bonne et due forme. Et c’est ceux qui auront passé tous ces étapes qui vont se retrouver dans le fichier national. Le Porte-parole de l’Exécutif a par ailleurs indiqué qu’il y en a de même pour les responsables financiers des communes, les responsables de la planification et du développement, les responsables des affaires domaniales, et ceux des systèmes du service d’information. Une fois le fichier conçu, chaque maire va faire le tirage de qui sera le secrétaire exécutif ou occupera les autres fonctions techniques au sein de la mairie. A le croire, l’ultime objectif de la réforme est de faire en sorte que les fonctions administratives et politiques soient séparées des fonctions techniques et opérationnelles. Wilfried Léandre Houngbédji a rassuré qu’il s’agit d’un processus bien objective, transparente et apolitique parce que le Gouvernement veut mettre en œuvre le développement et cela voudrait qu’il y ait de l’objectivité et de la transparence dans la façon de sélectionner les cadres qui vont servir dans les communes. Cette disposition va favorise le brassage interculturel dans le pays au détriment du régionalisme ou de l’égocentrisme qui constitue un frein au développement, a renseigné le Porte-parole du Gouvernement. Il a saisi l’occasion pour insister que le secrétaire exécutif est un agent de la mairie et reste sous l’autorité du maire. « Le maire est le premier responsable politique et administratif de la mairie. C’est lui qui va prendre un arrêté pour consacrer la nomination du secrétaire exécutif qu’il aura à tirer au sort. Donc le Secrétaire exécutif ne sur-plante pas le maire. Il ne peut pas avoir une double administration », a-t-il clarifié.
La répression des infractions à raison du genre
La deuxième thématique abordée par le Porte-parole du Gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji est la loi sur la protection de la femme. A ce propos, il a expliqué que la nouvelle loi ne prend pas uniquement en compte les violences faites aux femmes, mais elle prend aussi en compte les violences faites aux hommes qui sont sanctionnées. A le croire, l’Exécutif béninois a fait le pari d’améliorer le sort de la femme. C’est ainsi que le Chef de l’Etat Patrice Talon a mis en place l’Institut national de la femme et institué cette réforme pour renforcer la protection de la femme. Les mécanismes juridiques et judiciaires existent toujours et ne sont pas remis en cause par la loi. Ainsi, cette dernière permet aussi à tout homme victime des violences d’aller se plaindre et d’obtenir réparation. « Ce que nous faisons, c’est juste pour protéger nos femmes et nos filles. Ce n’est pas pour encourager les déviances », a-t-il laissé entendre.