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Projet de loi relative à la santé sexuelle et reproductive : Le plaidoyer de la société civile devant la Commission des lois

Publié le mercredi 13 octobre 2021  |  Fraternité
Judith
© Autre presse par DR
Judith Maffon Gbèhinto, présidente nationale de l’ABPF (
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La Commission des lois, de l’administration et des droits de l’homme présidée par le député Orden Alladatin, a reçu hier mardi 12 octobre 2021, la société civile représentée par l’Association béninoise pour la promotion de la famille (ABPF) et le Collectif des gynécologues-obstétriciens du Bénin. Ceci, dans le cadre de l’étude en commission d’un certain nombre de projets de lois transmis à l’Assemblée nationale par le gouvernement dont notamment le projet de loi portant modification de la loi n 2003-04 du 03 mars 2003 relative à la santé sexuelle et la reproduction. Après la séance d’échanges avec les membres de la Commission des lois du Parlement, la présidente nationale de l’ABPF, Judith Maffon Gbèhinto et le porte-parole du Collège des gynécologues-obstétriciens se sont prêtés aux questions de la presse parlementaire.

(Lire ci-dessous les déclarations du Dr Raphaël Totongnon et de Judith Maffon Gbèhinto)
Dr Raphaël Totongnon, Membre du Collège des gynécologues-obstétriciens du Bénin

« Le président de la Commission des lois de l’Assemblée nationale nous a fait le plaisir de nous inviter au débat général en tant qu’organisation de la société civile et précisément le Collège des gynécologues-obstétriciens du Bénin et l’ABPF à l’occasion de l’étude du projet de loi modifiant et complétant la loi 2003-04 du 03 mars 2003 relative à la santé sexuelle et de reproduction en République du Bénin. Cette loi introduite par le gouvernement est une opportunité pour nous les Béninois. Le Parlement qui est chargé de légiférer nous a permis de donner notre point de vue. Cette loi est une opportunité, disais-je, sur deux plans. D’abord dans le contexte international, notre pays le Bénin est un un peu en retard par rapport au défi de la réduction de la mortalité maternelle pour des causes évitables (...) Dans le monde en général, il y a 800 décès maternels par jour pour des causes liées à la grossesse et à l’accouchement. Chez nous en République du Bénin, nous perdons par an 1500 femmes qui meurent au cours de l’accouchement ou après l’accouchement. Nous avons 200 femmes qui meurent par an pour des causes d’avortement. Cela voudra dire que si nous voulons réduire la mortalité maternelle, il faut que tous les besoins en planification familiale soient couverts. La démarche du gouvernement qui consiste à modifier la loi sur la santé sexuelle et de reproduction est une chance pour les Béninois et nous devons la saisir (...) L’avortement constitue la troisième cause de la mortalité maternelle au Bénin après les hémorragies liées à l’accouchement et l’eclampsie. Le gouvernement ayant déjà agi sur les deux premières causes à travers le renforcement du plateau technique, le renforcement des capacités du personnel, la mise en place des Soins obstétricaux d’urgence, il est temps d’agir sur la troisième cause qui est l’avortement. Il n’est pas rare qu’un médecin de garde, qu’il soit gynécologue ou généraliste reçoive des cas de jeunes filles de 16 ans déposées par un taxi et dès qu’on les met sur la table de consultation, on découvre un pagne complètement imbibé dû à l’avortement clandestin (...) Nous félicitons le gouvernement pour sa démarche. En matière d’innovations apportées par cette loi en attendant son adoption, on note que désormais, la fille ou toute femme en âge de procréer qui est dans le besoin d’avoir une santé sexuelle et de reproduction connaîtra à quelle structure s’adresser pour être orientée. L’autre innovation dans cette loi et qui est déjà en train d’être mise en œuvre par le ministère de la santé, c’est la gratuité des produits contraceptifs sur toute l’étendue du territoire national... »

Judith Maffon Gbèhinto, présidente nationale de l’ABPF

« …Au passage, nous remercions le président de la Commission des lois qui nous fait appel pour que nous puissions prendre part au débat général en commission. C’est avec une grande joie que nous avons accueilli la nouvelle de la transmission au Parlement du projet de loi modifiant et complétant la loi portant santé sexuelle et de reproduction en République du Bénin. Depuis 2007, nous avons déjà constaté le complément qu’il faut apporter à cette loi. En 2011, nous avions organisé une conférence pour échanger avec les corps concernés (...) Il fallait prendre en considération la partie de la population béninoise qui était marginalisée par cette loi. Si nous aujourd’hui nous sommes en train de parler encore de cette loi aux parlementaires, c’est un début de succès. Nous demandons à nos parlementaires d’essayer d’aller dans le même sens que nous. Lorsqu’on prend la loi en question en l’état, nous constatons qu’il y a impossibilité pour une frange de jeunes filles ou de femmes qui, pour une raison ou une autre, ne désirent pas garder leur grossesse quand elles tombent enceinte alors que la solution pour elle est d’avorter. La conséquence est que n’ayant pas le droit d’avorter, on assiste à des avortements clandestins et c’est la mort qui s’en suit. Dans notre plaidoyer, nous demandons à l’Assemblée nationale de sauver la vie de ces nombreuses femmes (...) Nous appelons toutes les structures qui ont mené la lutte avec nous à continuer la sensibilisation pour que les décideurs nous entendent enfin... »
Propos recueillis par Karim Oscar ANONRIN
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