Le poste de secrétaire exécutif semblait être l’épouvantail dans le champ de la réforme du processus de décentralisation amorcée. Mais avec les explications, point d’inquiétudes à propos des innovations qui sont porteuses d’énormes avantages pour un développement efficient des collectivités territoriales.
La réforme du processus de décentralisation initiée par le gouvernement sera source de profonds bouleversements dans la gouvernance locale. Alors que la création du poste de secrétaire exécutif reste la principale inquiétude pour les acteurs de la décentralisation, des voix s’élèvent pour clarifier les contours de cette innovation et apaiser même les plus sceptiques.
Dans son rendez-vous périodique avec les internautes sur sa page facebook, Wilfried Léandre Houngbédji, secrétaire général adjoint et porte-parole du gouvernement, s’est fait assez clair et précis sur ce qu’il faudra retenir du processus devant conduire au choix du secrétaire exécutif et des autres responsables de l’administration communale. Il a particulièrement insisté sur la position administrative du secrétaire exécutif.
Avec force, Wilfried Léandre Houngbédji confirme que les communes ne seront pas des monstres à deux ou trois têtes. Le maire, le conseil de supervision et le secrétaire exécutif ne sont pas sur un pied d’égalité, a-t-il fait savoir. « Le maire est la première autorité administrative et politique de la commune. Le secrétaire exécutif est un agent de la mairie et reste sous l’autorité du maire », indique le porte-parole du gouvernement. Sur le plan fonctionnel, le secrétaire exécutif est donc le bras opérationnel de la vision et de la politique du maire et de son conseil communal.
C’est l’occasion pour le secrétaire général adjoint du gouvernement de rappeler le processus de nomination du secrétaire exécutif qui sera l’ordonnateur du budget dans l’administration communale. « Après le vote de la loi et tout le processus devant suivre, il sera lancé un appel à candidatures pour tous ceux qui ont le profil défini par les textes et qui voudraient servir dans les communes comme secrétaires exécutifs », a mentionné Wilfried Léandre Houngbédji. Cette étape sera suivie de celles de l’étude des dossiers, du test écrit et de l’enquête de moralité sur les personnes retenues. C’est parmi ces dernières qui constitueront le fichier national que les maires choisiront par tirage au sort ceux qui seront leurs secrétaires exécutifs.
Des avantages
Les réflexions concernant la réforme du processus de la décentralisation ont évolué. Selon le porte-parole du gouvernement, « les secrétaires administratifs d’arrondissement ne seront pas dans un fichier national » mais des critères seront fixés par la loi pour leur nomination. Par contre, les responsables des Affaires financières, de la planification, des Affaires foncières et des systèmes informatiques suivront le même processus que le secrétaire exécutif. C’est la stratégie trouvée pour que le développement à la base devienne réalité; car ce mode opératoire, à en croire Wilfried Léandre
Houngbédji, laisse « moins de place au clientélisme politique et à l’affairisme ». Toutes choses qui ont jalonné les 18 années d’expérience de décentralisation et ne lui ont pas permis d’atteindre ses objectifs de départ.
Par ailleurs, le choix par tirage au sort dans le fichier national porte en lui un avantage important. «Le tirage au sort dans un fichier national favorise le brassage interculturel », estime le secrétaire général adjoint du gouvernement. Le secrétaire exécutif ne servira donc pas forcément dans sa commune d’origine.
Les relations entre les administrations communales occupent également une place de choix dans la réforme proposée. «La réforme favorise l’intercommunalité… Mieux, elle a prévu un conseil de supervision intercommunal, car on sait qu’il y a des ressources partagées entre des communes », relève Wilfried Léandre Houngbédji.
A travers le nouveau format proposé pour la décentralisation, les collectivités territoriales devraient avoir un nouveau visage, car la réforme vise à montrer toute la pertinence de la décentralisation. « Quand les réformes vont entrer en vigueur, elles donneront un nouveau dynamisme aux communes », rassure le porte-parole?