Lors de sa dernière sortie médiatique jeudi dernier sur Crystal News, le président du parti Les Démocrates, a déclaré ne pas trouver d’inconvénient à la rencontre entre le président Talon et son prédécesseur Boni Yayi. Ce qui fait réagir bien des observateurs qui pensent qu’en admettant aujourd’hui le principe d’un rapprochement avec le pouvoir de la rupture, au regard de la visite de Boni Yayi à Patrice Talon, les Démocrates embouchent finalement la même trompette qu’Iréné Agossa. Selon eux le parti ainsi pris à son propre piège doit présenter ses excuses aux Béninois et au président du parti RLC.
Le président du parti Restaurer la Confiance ( RLC) devrait crier victoire. C’est du moins ce que pensent bien des Béninois après l’intervention du président du parti Les Démocrates jeudi dernier sur Crystal News. Eric Houndété y a déclaré ne trouver aucune objection à la rencontre entre Patrice Talon et Boni Yayi. Le président des Démocrates ,sans condamner la rencontre entre les deux hommes d’État, pense plutôt que celle-ci ne signifie en rien que le parti est inféodé au pouvoir en place.
Des observateurs expriment leur regret et et pensent que Cette déclaration du président des Démocrates est la preuve que les faits donnent aujourd’hui entièrement raison à Iréné Agossa. << Que lui reprochait on et que fait-on aujourd’hui ? >> . En son temps, rappellent-ils, Agossa avait juste suggèré à l’opposition, qu’elle accepte de négocier avec les députés de la mouvance afin d’obtenir les parrainages nécessaires pour pouvoir prendre part à l’élection présidentielle. Mais en réponse, celui-ci avait été la cible de toutes les attaques et traité de tous les noms. Mais quelques mois après, que constatons nous ? C’est le président d’honneur de la même formation politique qui choisit d’aller rencontrer le chef du pouvoir de la rupture, sans que ses.camarades du parti n’y trouvent aucun inconvénient.
Ces observateurs vont plus loin en accusant les Démocrates d’être de ce fait les premiers responsables de l’emprisonnement de plusieurs responsables politiques et de l’éxil de nombreux autres, de par leur égoïsme et leur manque d’humilité et de réalisme politique. << S’ils avaient écouté Iréné Agossa on n’en serait peut-être pas là. Rekyath Madougou, Joël Aïvo et tous les autres ne seraient certainement pas en prison. L’opposition aurait utilisé la propre ruse de Talon pour lui arracher le pouvoir>> regrettent ces derniers qui poursuivent en ces termes : << Nous comprenons enfin pourquoi l’opposition refusait à l’époque d’entreprendre la moindre démarche en direction du pouvoir. C’était simplement parce ce que la proposition venait d’Agossa>>. On en déduit donc que, pour ceux qui prennent fait et cause pour le président du RLC, négocier avec un pouvoir, fut-on de l’opposition ne veut par dire qu’on se soumet à lui. C’est simplement du réalisme politique.
Au regard de ce qui précède, il y a lieu de faire remarquer que les adversaires de Patrice Talon sont en fin de compte la cause de leur propre malheur. Ils auraient pu bien s’écouter, se concerter et analyser les propositions des uns et des autres plutôt que de se laisser emporter par les problèmes de personnes. L’opposition béninoise doit s’asseoir et dresser le bilan de sa lutte. C’est le moment surtout pour le parti Les Démocrates de repenser sa stratégie politique, tout en veillant à reconnaître ses erreurs, et au besoin présenter ses excuses à qui de droit. Ceci, afin de repartir sur de bonnes bases plutôt que d’évoluer en rangs dispersés comme c’est malheureusement le cas aujourd’hui.