Une guerre sans merci est déclenchée contre les conducteurs de Tokpa-Tokpa pour chargements hors parc et stationnements fantaisistes dans la commune d’Abomey-Calavi. Un acte qui porte les griffes du maire Angelo Ahouandjinou qui n’est pas sans conséquence. Seulement quarante-huit heures de répression et les commerçants, étudiants et autres passagers de minibus sont essoufflés. Ainsi d’une part, des voix s’élèvent pour condamner la démarche du maire et d’autre part, la décision de cette autorité est applaudie et fortement soutenue. Mais, de nombreuses propositions ont été formulées pour améliorer cette décision qui entre dans le cadre de la lutte contre les accidents de circulation et du paiement de certaines taxes en vigueur. En réalité, il y a des lustres, que les autorités municipales d’Abomey-Calavi ont interdit aux conducteurs des transports en commun des chargements hors parcs et des stationnements brusques et fantaisistes. Une campagne de sensibilisation a été initiée par le maire mais les conducteurs de minibus ont toujours balayé du revers de la main ladite décision. Et tout comme ce qui se passe dans les communes de Bohicon et d’Abomey où la fermeté de ces maires a permis la sagesse des conducteurs de taxi, l’autorité municipale d’Abomey-Calavi est décidée à mettre fin à la pagaille. S’opposant au désordre organisé par ces conducteurs de minibus qui défient sa décision, le maire d’Abomey-Calavi a lancé la machine à répression. Ainsi, le lundi 18 octobre 2021, jour de la commémoration de la fête de Maouloud, les services techniques de la mairie d’Abomey-Calavi ont mis sur pied une brigade routière civile appuyée par la Police Républicaine. C’est alors que plusieurs véhicules taxi en l’occurrence des Tokpa-Tokpa ont été pris en flagrant délit de chargements hors parc et de stationnements anarchiques, ne respectant aucune norme du code de la route. Le scénario ayant abouti à leur retrait de la circulation a été simple. Des agents membres de cette brigade routière se pointent sur les axes routiers et se font passer pour des passagers. Une fois le minibus « stationné avec vitesse », ils y entrent comme des clients ordinaires, s’asseyent confortablement avant d’exhiber au conducteur du véhicule leur carte professionnelle et de lui expliquer la mission qui leur est dévolue. Ce dernier est ensuite contraint de les conduire au lieu indiqué et retenu pour la circonstance. C’est ainsi que les autorités municipales ont réussi à mettre en application leur décision. Une répression inédite dans une douceur effroyable qui amène les conducteurs de minibus à observer vingt-quatre heures de grève en guise de soutien aux victimes. Cette grève a consisté à cesser leur activité, c’est-à-dire à ne pas circuler pendant toute la journée d’hier, pénalisant ainsi les étudiants, commerçants et commerçantes et autres usagers de leur moyen de transport. Des lamentations et des cris de détresse ont été enregistrés. Beaucoup expriment leur mécontentement à dépenser plus qu’ils en avaient l’habitude pour leur déplacement. Car, il faut d’abord débourser une somme pour les conducteurs de taxi-moto pour se rendre dans un parking de transport en commun avant de prendre le départ pour la destination indiquée. En effet, il est clairement énoncé dans la décision du maire que les conducteurs de taxi doivent faire les chargements et déchargements dans un parc. Ce qui suppose que les passagers doivent se rendre inéluctablement dans un parc de transport en commun avant de prendre le départ. Il n’y a donc plus de descente en cours de route ou d’arrêt pour prendre un client. C’est pourquoi, plusieurs personnes dépendant de ces moyens de transport moins chers n’ont pas pu effectuer leurs courses dans la journée d’hier. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, les conducteurs de taxi-moto communément appelés Zémidjan en ont profité pour faire de bons chiffres d’affaires. Des surenchères ont été même observées.
Les négociations à l’endroit du maire
Les responsables de conducteurs de minibus se sont rapprochés du maire d’Abomey-Calavi Angelo Ahouandjinou pour plaider leur situation. Payer en moyenne cent mille francs (100.000) Cfa pour retirer son véhicule parait trop élevé, selon leurs dires. Ils promettent au maire de respecter ses injonctions pour réduire les accidents de la circulation. Une proposition appréciée par la première autorité de la commune d’Abomey-Calavi qui a donné des instructions à ses services compétents afin de revoir à la baisse le prix à payer.
Insuffisance de parcs à Abomey-Calavi
Au nombre des limites de la décision du maire d’Abomey-Calavi, figure bel et bien l’insuffisance des parcs pour abriter les véhicules de transport en commun. Certes, la décision est salutaire au regard de son intérêt social mais Abomey-Calavi ne dispose pas d’infrastructures nécessaires pour sa mise en application. Il est donc urgent que le maire Angelo Ahouandjinou revoie sa copie pour mieux gérer la situation. Dossier à suivre.