Les inscriptions sur les listes électorales dans le cadre des élections consulaires ont pris fin jeudi dernier. Mais déjà, semble-t-il, de graves irrégularités ont émaillé le processus.
Les nouvelles listes électorales devant servir aux élections des membres de la prochaine assemblée consulaire sont loin d’être crédibles. Leur confection a été entachée de fraudes massives faites essentiellement d’inscriptions fantaisistes, de délivrance de cartes d’électeurs fictifs faites sur la base de fausses cartes de commerçants, de remplissage abondant des listes électorales sans la présentation de documents requis.
Les localités de prédilection de ces fraudes enregistrées seraient le Mono/Couffo où les fraudes ont été constatées par un huissier qui a été empêché de faire son travail par l’une des autorités administratives en charge de ces départements ; A Cotonou, c’est la catastrophe. Les agents recenseurs ont juste attendu la fermeture officielle des postes pour se mettre aux ordres des commanditaires de ces grossières et honteuses manœuvres frauduleuses. Les listes électorales ont été reprises et remplies de noms sans cartes de commerçants ou d’importateurs.
Le poste où la supercherie a été flagrante est celui situé à proximité de l’ex CABOMA où les opérations ont été dirigées par un ancien élu consulaire et vice-président du bureau exécutif de la CCIB. A Sèmè Kpodji, c’est à un scénario digne d’un western qu’on a assisté. Le coordonnateur du poste a été injustement accusé de tentative de fraude, éconduit et gardé à vue quelques heures avant d’être blanchi et relaxé. A son retour, la fiche d’inscription qui ne comportait que deux inscrits est miraculeusement passée à une centaine d’inscrits, alors que tout le monde s’est bien rendu compte qu’il n’y a pas eu autant d’engouement pour ces élections.
Quand à Avrankou, zone de prédilection de l’informel et Dangbo où il n’y a pratiquement pas d’entreprises, ces opérateurs économiques qui ne sont vertueux qu’au détour d’un discours, ont réussi à inscrire plusieurs dizaines de personnes sur les listes électorales. Ces cas de fraudes majeures ne présagent pas d’une bonne élection des membres de l’assemblée consulaire et contredisent fortement et dangereusement le souci du chef de l’Etat de moderniser l’institution consulaire.
Toute cette longue période consacrée aux réformes n’aurait finalement servi à rien. C’est pourquoi, il urge que le premier magistrat intervienne et demande la reprise des opérations de recensement tout au moins dans les régions économiques où les fraudes ont été massives.
