Selon le rythme qu’il s’est donné, le régime Talon déroule sa batterie de mesures visant à honorer son engagement d’œuvrer pour une profonde transformation du Bénin.
Dans cette dynamique, il y a eu les réformes structurelles, celles politiques…Même nos états d’esprit subissent une certaine mutation pour nous mettre au diapason des exigences que requiert le progrès.
Est venue l’ère des réformes sociales, celles qui impactent notre vie sociale, nos comportements sociétaux.
Ce sont plus les réformes politiques, qui ont fait grincer les dents et conduit à des crispations et tensions. Les changements politiques provoquent des tensions et même des guerres parce qu’ils touchent aux intérêts des politiciens, à leurs petites commodités, à toutes ces petites choses qui leur assurent rentes et flattent leurs égos, et auxquelles, habitués, ils tiennent tant qu’ils ne supportent aucun changement , même de nature progressiste.
Les changements sociaux, pour ne pas dire sociétaux, sont plus difficiles à accomplir en raison de ce qu’ils touchent directement ce qu’il y a de plus ancré en nous au point de leur vouer un tel culte qu’il n’est pas facile d’y toucher sans soulever la désapprobation générale, les récriminations des lobbies qui se targuent de représenter la société.
Au-delà de nos habitudes, voire nos us et coutumes, c’est parfois notre foi que tout changement envisagé vient heurter. Ce qui rend toute réforme en la matière complexe. Difficile, dans ces conditions, et même périlleux, pour tout gouvernement qui essaye d’introduire de nouvelles normes.
Mais le monde change, des problèmes et défis nouveaux apparaissent. Les normes doivent suivre ces évolutions, pour continuer à se conformer aux habitudes, et apporter des réponses adéquates aux enjeux qui se posent aux sociétés modernes. C’est le sens qu’il convient de donner aux nombreuses réformes entreprises par le gouvernement Talon et qui prennent corps depuis peu. Et qui, sans surprise, font débat.
Ces réformes visent cependant à renforcer le statut de la femme dans une société béninoise plutôt phallocratique où le mâle, proéminent à tout point de vue, est roi !
Aussi, plus de champ est-il désormais donné pour la répression des violences basées sur le genre, pour que la femme dispose de plus de contrôle sur son corps en matière de santé reproductive notamment, et jouisse d’un droit égalitaire à celui de l’homme vis-a-vis de sa progéniture, etc.
Le débat et les récriminations qui y sont attachés ne remettent pas en cause ces réformes, mais témoignent plutôt de leur pertinence, car la houle que ces mutations soulèvent est la preuve qu’une corde sensible est touchée…Et qu’il ne faut pas s’arrêter sur les réactions épidermiques, mais aller jusqu’au bout des mutations qu’impose la société, la nôtre en l’occurrence, elle aussi en pleine mutation l