10 Novembre 2021. C’est la date retenue pour restituer une partie des biens culturels béninois emportés par les colons français. Plus précisément 26 œuvres culturelles constituées entre autres des statues des rois de Danxomè, récades… fouleront la terre de leurs aïeux après des siècles d’expositions dans des musées français. Du moins, si l’on s’en tient à l’annonce faite par les ministres Jean-Michel Abimbola et Aurelien Agbénonci, la semaine dernière. Cette nouvelle réjouit les Béninois et aussi les ancêtres qui applaudissent certainement depuis l’au-delà. Au-delà de l’enthousiasme, le retour de ces objets suscite aussi l’inquiétude. Car, la question de la conservation et de la protection de ces objets se pose tout comme celle de leur valorisation. Ainsi, l’on se demande si le Bénin est effectivement prêt à recevoir ces objets. Une chose est de réclamer ce qui nous appartient mais l’autre est de pouvoir les conserver dans de bonnes conditions à long terme. Surtout quand il s’agit des objets d’art qui demandent beaucoup de rigueur et d’exigence dans leur conservation.
Depuis la réclamation des objets d’art, il était annoncé la construction de quatre musées devant les accueillir à Abomey, Ouidah, Allada et Porto-Novo. Mais depuis lors, cet objectif n’est pas atteint. Mieux, on dirait que ces différentes constructions sont restées à l’étape d’annonce. A part quelques musées appartenant aux privés, un vide infrastructurel caractérise notre pays si bien qu’on se demande où resteront ces objets en attendant la construction des quatre musées annoncés. C’est la réponse à cette question qui intéresse actuellement les Béninois afin d’éviter de courir dans tous les sens une fois que ces 26 objets seront effectivement au pays. Vu la fragilité de ces objets, il serait préférable qu’ils ne subissent pas assez de mouvements à la recherche de centres d’accueil convenables. Nous savons que l’insécurité zéro n’existe pas en France où ces objets ont été gardés pendant des siècles. Certains objets ont sûrement été volés ou subis des casses et autres, mais l’Etat béninois doit faire en sorte que l’intégrité physique de ces œuvres soit préservée pour la postérité. Pour cela, le défi de la conservation se pose et s’impose…Après, il serait plus aisé d’ouvrir l’impérieux chapitre de la valorisation desdits objets d’art. Une finalité tout aussi déterminante quew capitale. Les prochains jours aideront à se faire une idée plus claire de la conduite de ce dossier cher au gouvernement béninois.