Pendant six heures d’affilée, les députés ont fait le débat général sur le rapport du projet de budget général de l’Etat pour la gestion 2014 soumis à l’étude de l’Assemblée nationale. Il s’équilibre en recettes et en dépenses à 1127,502 milliards. C’est un budget incohérent, irréaliste, selon l’opposition. Les mouvanciers critiques évoquent la perte des crédits pour incapacité ; et les défenseurs du gouvernement estiment que l’Exécutif a fait des efforts qui méritent le vote favorable du budget.
Le projet de budget général de l’Etat pour la gestion 2014 soumis à l’étude de l’Assemblée nationale s’équilibre en recettes et en dépenses à 1127,502 milliards de francs CFA, contre 1044,5 milliards de francs Cfa en 2013, soit une augmentation de 83 milliards de francs Cfa correspondant à un taux d’accroissement de 7,95%. Le projet de budget général de l’Etat pour la gestion 2014 présente, par rapport aux ressources intérieures évaluées à 873,9 milliards de Cfa (dont les ressources des comptes spéciaux du trésor de montant de 33,060 milliards de francs cfa), un déficit prévisionnel de 253,5 milliards de francs Cfa contre 248,4 milliards de francs Cfa en 2013, soit une augmentation du déficit de 5,1 milliards de francs cfa. Selon la conclusion du rapport de la commission des finances et des échanges, après l’examen de ce projet de budget, certains députés ont fustigé le manque de fiabilité des prévisions de recettes et de dépenses dudit projet de budget. Ils ont également dénoncé le manque de pertinence des choix et orientations dudit projet.
Ils ont, par ailleurs, déploré le fait que le gouvernement, en transmettant le projet de loi de finances gestion 2014 à la représentation nationale, ait fait référence à la loi organique N°866021 du 26 septembre 1986 relative aux lois de finances. Selon eux, l’ancienne loi organique ayant été abrogée, c’est la nouvelle loi organique N°2013-14 du 27 septembre 2013 relative aux lois de finances qui devrait régir ne serait-ce que partiellement la préparation du projet de loi de finances pour la gestion 2014. Cette préoccupation a d’ailleurs fait l’objet d’une question préjudicielle. Ceci a provoqué une suspension qui a permis à la commission des finances d’accorder les violons. Par contre, d’autres députés ont estimé que le gouvernement a fourni assez d’efforts dans la mobilisation des ressources en ces moments de diminution de l’aide publique au développement de la part de l’extérieur.
La réponse du gouvernement
Selon le ministre du plan Marcel de Souza, c’est vrai qu’il y a malaise entre l’administration et le secteur privé. Pour son collègue des finances Jonas Gbian, les prévisions macro-économiques sont faites sur la base d’hypothèses réalistes et non trop optimistes. Depuis trois ans, les réalisations sont atteintes. Concernant la dette de 12 milliards, le ministre des finances dira que le gouvernement ne doit pas 12 milliards aux égreneurs.
En fait, les égreneurs demandent 7 milliards pour les pertes à cause de l’égrenage à façon et 5 milliards de taxes pour le retard de déstockage de leurs magasins. On en parlera bientôt avec les égreneurs, a-t-il dit. Le fonds national des retraites du Bénin est déficitaire. Pour l’équilibrer, la solution est de revoir l’âge de départ à la retraite. C’est le prix à payer. Des ressources financières sont prévues dans les charges non reparties pour financer les élections et la mise à jour de la Lépi. C’est suite à ces échanges houleux que les amendements ont été étudiés dans une commission gouvernement/commission des finances.