Que le Pouvoir de la Rupture décide de tisser sa (nouvelle) corde au bout de l’ancienne, ça n’est pas gagné d’avance. Dans bien des cas, il aurait remis en cause cette ancienne corde, et pourquoi pas l’aurait ensevelie pour qu’on n’en parle plus. Surtout pour ce qui est de certaines réalisations concrétisées sous les Pouvoirs précédents. L’hôtel Plm Alédjo qui va disparaître pour laisser place à une cité balnéaire, la résidence de l’ancien président, Général Mathieu Kérékou rasée pour en faire un simple jardin, la Sonacop, la Sonapra, l’Onasa, etc. dissouts sous la gouvernance de Patrice Talon sont encore vivaces dans les esprits et rappellent clairement ce qu’on peut qualifier d’agressivité qui caractérise certaines de ses décisions. Pour une société moribonde comme la Sitex et des usines de transformation de produits agroalimentaires qui n’ont jamais tourné et rien rapporté dans les caisses de l’Etat depuis six ans, à peine on ne se demande pas ce qui a pu se passer pour que le gouvernement de la Rupture accorde un sursis à ces infrastructures industrielles. Pour ceux qui ne le savent pas, c’est en conseil des ministres le 27 octobre 2021 que le gouvernement de Patrice Talon a prononcé la mise en concession de l’usine de transformation du coton en textile de Lokossa puis de trois usines de transformation de tomates, d’ananas et d’oranges montées sous la gouvernance Yayi. Lire l’extrait du compte rendu du conseil des ministres du mercredi 27 octobre 2021 pour plus de détails sur la méthode douce employée par la Rupture qui, cette fois-ci, n’a pas voulu effacer un pan de l’histoire du Bénin à travers le maintien des usines.
II-2. Mise en concession des sites abritant les usines de production de jus d’orange de Zakpota, de jus d’ananas d’Allada et de purée de tomate de Kpomassè.
Pour rappel, les unités de transformation de produits agricoles installées en 2015 n’ont jamais été mises en service. Le Conseil des Ministres avait décidé en octobre 2016, de procéder à leur cession, mais l’appel d’offres s’était avéré infructueux, les montants proposés par les soumissionnaires étant largement en-deçà des prix d’acquisition et d’installation.
Aussi, afin de sauvegarder les investissements, le Conseil du 29 juillet 2020 avait-il autorisé la reprise du processus de cession desdites unités de transformation.
Au terme des travaux du comité technique de dépouillement et d’évaluation des offres, seules les unités de transformation de tomates à Kpomassè, d’ananas à Allada et d’orange à Zakpota ont été retenues.
Ainsi, celles-ci feront l’objet d’un contrat de concession avec les sociétés CAJ ENGINEERING SARL et ORANA SA, qui paieront des redevances annuelles à l’Etat, conformément aux textes en vigueur.
Lesdites sociétés se sont engagées pour des investissements conséquents destinés à la relance des unités concernées, dans des délais déterminés. Il est à préciser que si aucun investissement n’est effectué dans les six mois qui suivent la signature ou si la mise en exploitation n’est pas effective dans les dix-huit mois, l’Etat pourra leur retirer la concession.
Les ministres chargés du dossier sont instruits de procéder diligemment à l’accomplissement des formalités y relatives.
II-4. Mise en concession du site abritant la Société des Industries textiles du Bénin (SITEX) S.A. pour la reprise de l’exploitation.
Confrontée à la vétusté de ses équipements, la SITEX S.A. connaît d’énormes difficultés de production qui, depuis 2003, impactent négativement autant ses activités que la qualité de ses produits.
Afin de la réhabiliter et relancer l’activité industrielle dans la ville de Lokossa, le Gouvernement a conclu un accord avec la Société DONGACO S.A. qui a soumis une offre de reprise.
Aux termes dudit accord, cette Société va notamment :
conserver le nom commercial, la marque SITEX, en continuant à assurer la présence de cette entité pionnière dans la transformation du coton fibre sur le marché national, régional et international ainsi que la filature industrielle et l’impression de marques prisées ;
maintenir les emplois existants, en créer de nouveaux et générer de la valeur ajoutée pour l’économie béninoise en investissant durablement dans l’industrie de transformation ;
racheter l’ensemble des stocks, matières premières, consommables, encours et produits finis correspondant à des demandes en instance.
Ce faisant, la pérennité de l’activité de transformation du coton béninois sera assurée avec l’acquisition, par la nouvelle société, d’équipements modernes. Le repreneur disposera d’un délai de 18 mois pour faire les investissements nécessaires et mettre en exploitation l’usine à son plein potentiel.
Pour ce faire, le Conseil a autorisé la formalisation de l’accord pour la mise en exploitation de l’outil industriel, moyennant une redevance annuelle à verser à l’Etat, conformément aux textes en vigueur.