Le Professeur Romuald Tchibozo a présenté le mercredi 27 octobre 2021lors des travaux scientifiques de la semaine culturelle du Bénin qui s’est déroulée au Musée Quai Branly-Jacques Chirac à Paris, les grandes lignes des préoccupations du Bénin après la restitution des trésors royaux. Ces échanges se sont déroulés sous les hospices du Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique Éléonore Yayi Ladekan et en présence des Ministres Aurélien Agbénonci des Affaires Etrangères et Jean-Michel Abimbola en charge de la Culture.
Au cours de cette rencontre scientifique, la délégation béninoise composée d’universitaires de haut rang, n’a pas fait piètre figure. Le Professeur titulaire Romuald Tchibozo, à l’instar des différents conférenciers qui ont planché, a épaté toute l’assistance de par la qualité de sa communication sur « La migration des objets d’art dans une histoire globale’ ». Les différents échanges scientifiques ont permis de mettre en lumière le travail qualitatif de recherche et de transfert de compétences effectué depuis de longs mois par les experts béninois et Internationaux dans le cadre du processus de restitution des Trésors royaux du Bénin. Les experts présents ont rassuré de ce qu’au terme de la restitution des 26 œuvres au Bénin, ils continueront à mutualiser leurs compétences et ressources aux fins de documenter davantage l’histoire mémorielle de l’humanité.
Dans son intervention, le professeur titulaire Romuald Tchibozo a souligné le caractère singulier de ce moment redouté depuis si longtemps en rappelant les appréhensions du penseur français Paul Ricœur qui écrivait déjà en 1961 : « Nul ne peut dire ce qui adviendra de notre civilisation quand elle aura véritablement rencontré d’autres civilisations autrement que par le choc de la conquête et de la domination ... Nous voici à cette rencontre, autrement que par le choc de la force et je crois, pour ma part, que ce scepticisme va disparaître petit à petit et laisser place à la compréhension interculturelle », a laissé entendre le professeur Tchibozo. « Nous sommes ici en face d’une histoire relationnelle qui fait intervenir plusieurs espaces pour l’observation et les analyses. Il est aussi utile de souligner que dans cette perspective, les échanges, les influences entre sociétés et cultures, ne se font pas seulement à sens unique, mais souvent à double sens et qu’il y a des circulations culturelles, des circulations de savoirs qui s’établissent entre espaces dominés et espaces dominants », a-t-il fait savoir. Pour le Professeur, c’est un grand jour pour les relations franco-béninoises pour plusieurs raisons. « Déjà célèbres à Agbomè, elles ont pris une autre dimension par leur présence. Ce qui intéresse le gouvernement du Bénin, entre autres, c’est qu’elles contribuent à son rayonnement culturel et touristique… », a dit le Professeur Tchibozo.
Les axes de la coopérations scientifiques
Il a également insisté sur les axes de la coopération scientifique qui tournent essentiellement autour de l’intensification des recherches sur les objets dans des équipes pluridisciplinaires et surtout, les bassins de sa collection ailleurs qu’en France, notamment sur le territoire béninois et en Afrique. Les nouveaux musées doivent être des centres de recherche par excellence. Les projets de recherche et les financements adéquats doivent aider à aller plus vite.
Dans le registre des communications, le Directeur du Département de l’enseignement et de la recherche au musée du Quai Branly, Philippe Charlier et l’Archéologue maître de conférences à l’Université Abomey–Calavi, Didier N’Dah, ont livré les résultats de leurs études sur des techniques et leurs expériences sur des recherches archéologiques effectuées sur le site d’Abomey. « L’histoire d’objets » et « Le parcours des objets d’Abomey » ont été respectivement présentés par Didier Houénoudé, Enseignant-chercheur à l’Université d’Abomey-Calavi et Gaëlle Beaujean, Responsable de collections Afrique au musée du Quai Branly Jacques Chirac. L’ensemble de ces différents échanges scientifiques ont permis de mettre en lumière le travail qualitatif de recherches des experts pour une coopération scientifique.