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Le Matinal N° 4252 du 19/12/2013

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Affaire tentative d’assassinat de Martin Assogba:La Police et la Gendarmerie en conflit avec la justice
Publié le vendredi 20 decembre 2013   |  Le Matinal


Le
© Autre presse par DR
Le Procureur de la République près du Tribunal de première Instance d’Abomey Calavi, Appolinaire Dassi.


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Le point de presse fait par le Procureur de la République près le Tribunal de première instance (Tpi) d’Abomey-Calavi mardi 17 décembre 2013 sur l’agression contre Martin Assogba a mis en verve les N°1 de la Police nationale Louis-Philippe Houndégnon et de la Gendarmerie nationale, le Colonel Awal Nagnimi. Ainsi, 24 heures après la présentation des éléments de l’enquête par le magistrat qui a expliqué le bien fondé de la décision de mise en liberté des huit personnes suspectées et interpellées par la Police et la Gendarmerie, Louis-Philippe Houndégnon et le Colonel Awal Nagnimi ont offensé la justice en émettant des opinions qui expriment des regrets.

Si le Directeur de la Gendarmerie nationale s’est montré prudent en se contentant d’expliquer que ce sont les premiers témoignages qui ont permis d’orienter l’enquête sur le terrain d’une affaire domaniale, tel n’est pas le cas de son homologue de la Police nationale. Alors que la Justice estime sur la base des éléments mis à sa disposition qu’il n’a rien trouvé à mettre à la charge des personnes interpellées, Louis-Philippe Houndégnon n’est pas de son avis. Après avoir insisté que ce crime trouve son origine dans une affaire domaniale, il est allé plus loin en affirmant que les personnes interpellées ne sont pas innocentes. « La Police et la Gendarmerie sont formelles la-dessus… », a martelé le Directeur général de la Police nationale. Il ne s’en est pas contenté. Il a défendu bec et ongles que les soupçons de la Police se justifient aussi par le passé qui colle au dos des suspects arrêtés. « Ce gens dont nous parlons ont dans la zone de Ouèdo, un antécédent comportemental grave. Il y a des gens qui ont des antécédents criminels. Il y a même un braqueur dans le lot... », a soutenu le fonctionnaire de la Police. De plus, il a tenté d’expliquer comme il le veut, certaines expressions utilisées par le magistrat Apollinaire Dassi, Procureur près le Tpi d’Abomey-Calavi. Par exemple au sujet des plombs retrouvés dans le véhicule, ou encore ce qui concerne la précision donnée par le magistrat sur le professionnalisme du tireur. En somme, c’est du délire. Louis-Philippe Houndégnon est allé au-delà de la limite. C’est quand même le Procureur de la République, le supérieur hiérarchique des Officiers de police d judiciaire qui a donné ses explications. Après quoi, la Police et la Gendarmerie ne sont plus autorisées à piper mot. Plus que quiconque dans les relations Police-Justice, Louis-Philippe Houndégnon est en conflit avec des magistrats. Parce qu’il a été et continue d’être un problème pour la justice. A plusieurs reprises, il a en effet montré ses penchants à se mettre au-dessus de la République. Lorsqu’il était commissaire central de la ville de Cotonou, il a bafoué la Cour constitutionnelle. Il n’avait pas cru devoir déférer aux mesures d’instructions de la Haute juridiction saisie d’une requête de Bernard Houssoukpêvi pour arrestation arbitraire par le commissariat central de Cotonou. Dans sa décision Dcc 22-115, la Cour constitutionnelle l’a condamné pour violation de la Constitution. Certes, les cas de violations de la Constitution sont fréquents dans les unités de Police, mais ce qui est doublement condamnable, c’est le fait que Louis-Philippe Houndégnon se refuse à quatre reprises de se mettre à la disposition de la Haute juridiction. Au cours de son show médiatique d’hier à Porto-Novo, il ne lui manquait qu’à protester publique et vigoureusement contre la décision prise par le Procureur de la République près le Tpi d’Abomey-Calavi en harmonie avec le Parquet général. Dans ses agissements, on ne sera pas étonné d’apprendre que le Directeur général de la Police nationale est téléguidé par quelqu’un qui aime l’utiliser comme son chien d’attaque. Or, plutôt que de chercher à plaire à celui-là, Louis-Philippe Houndégnon ferait mieux de renforcer les racines de la Justice et de l’Institution qu’il dirige. Quoiqu’il en soit, le dossier de la tentative d’assassinat de Martin Assogba est en train de desservir au Directeur général de la Police nationale comme ce fut le cas dans les affaires dites tentative d’empoisonnement et présumé coup d’Etat visant le Chef de l’Etat, son mentor.

Fidèle Nanga

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