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Violences contre avocat : le barreau craint une recrudescence

Publié le mardi 9 novembre 2021  |  La Nation
Prospère
© Autre presse par DR
Prospère Ahounou, le bâtonnier entouré de ses confrères
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Par Joel TOKPONOU

A travers une déclaration de presse, ce lundi 8 novembre, l’Ordre des avocats du Bénin exprime sa crainte d’un début de violences et voies de fait contre ses membres. Pour cette raison, il a décidé d’un boycott de toutes les audiences pendant 72 heures.
Les avocats boycottent toutes les audiences dans les cours et tribunaux du 8 au 10 novembre 2021. Cette décision de l’Ordre des avocats est entrée en vigueur depuis hier, laissant constater un blocage de certaines activités au palais de justice de Cotonou et ailleurs. Les avocats protestent ainsi contre les violences dont a été victime un des leurs alors qu’il était en position d’assistance à l’un de ses clients.
« Ce qui est arrivé à notre confrère nous paraît être le début du commencement de la légitimation des violences et des voies de fait contre l’avocat dans l’exercice de la profession et partant de la ruine à terme de celle-ci », a déclaré le bâtonnier Prospère Ahounou, entouré de ses confrères. « Cela va au-delà de l’atteinte à la dignité et à l’honneur de la profession d’avocat dans notre pays.»,
poursuit le bâtonnier. C’est pour cette raison que « l’Ordre des avocats du Bénin dénonce ces agissements attentatoires à la dignité, à l’honorabilité et à la liberté de l’avocat, un des principaux acteurs du service public de la justice ».
La goutte d’eau de trop
Tout est parti d’un incident qui s’est produit, mercredi 29 septembre dernier. Alors qu’il assistait son client interpellé et conduit dans ses entrepôts à PK 10 route de Porto-Novo, l’avocat aurait été pris à partie par les forces de l’ordre bien qu’il ait décliné son identité, carte professionnelle à l’appui. « … Il a été brutalisé, violenté, son téléphone et son porte-carte contenant sa carte professionnelle arrachés, et lui-même conduit manu militari au commissariat de police d’Ekpè », rapporte le bâtonnier. Malgré toutes les démarches, l’avocat n’a pu recouvrer la liberté qu’après plus de six heures de garde à vue sans que le motif lui ait été notifié. Il aura fallu la descente du bâtonnier, alerté par un usager du commissariat d’Ekpè, de même que de plusieurs avocats informés, et après de vives et longues protestations, pour que le commissaire se décide finalement à libérer l’avocat, fait savoir l’Ordre.
Cette situation, à en croire les avocats, viole aussi bien les normes nationales, communautaires qu’internationales. Ils citent entre autres l’article 7 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, l’article 5 du règlement n°05/Cm/Uemoa relatif à l’harmonisation des règles régissant la profession d’avocat dans cet espace du 25 septembre 2014 et plusieurs articles de la Constitution béninoise.
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