Sous le thème : « Dynamique climatique et vulnérabilité socio-sanitaire des agriculteurs dans le hollidjè au sud-est du Bénin », Mounirou Séidou a présenté sa thèse de doctorat en Géographe et gestion de l’environnement, option environnement et santé, codirigée par les Professeurs Euloge Ogouwalé et Monique Tossou de l’Université d’Abomey-Calavi. La soutenance s’est déroulée samedi 13 novembre 2021 par visioconférence dans la salle Mird de l’Université d’Abomey-Calavi, devant un jury international dirigé par le Professeur Expédit W. Vissin.
Mention très honorable et félicitations du jury, c’est la sentence prononcée par le jury au terme de la présentation. La thématique développée par Mounirou Séidou entre dans les champs d’investigation du domaine Climat et santé. Elle met en relief la vulnérabilité socio-sanitaire des agriculteurs dans un contexte de variabilité et de changements climatiques au sud-est du Bénin.
Au titre des résultats
Les résultats montrent que les valeurs de l’UTCI, du point de vue thermique, traduisent de façon générale des ambiances chaudes dans le “Hollidjé”. Les valeurs de Tva montrent une ambiance confortable de sensation émolliente et déprimante et une ambiance hydratante de sensation débilitante au niveau des mois sauf en mai, juin et octobre au cours desquels règne une ambiance hydratante du type débilitant.
Les résultats de l’analyse pollinique de l’atmosphère montrent l’émission de plusieurs spores et des pollens dont le rythme coïncide avec celui de l’apparition des Infestions Respiratoires Aiguës. Les mois de mars, mai et juin présentent une émission importante des pollens et spores correspondent à un accroissement de cas d’IRA. L’émission des pollens et des spores s’explique à 63 % et 47 % par l’apparition des IRA. Le NJT perdu en cas de paludisme est de 21 jours en moyenne pour l’agriculteur et 25 jours pour l’agricultrice, en cas d’IRA, le NJT perdu en moyen est de 3 jours pour l’agriculteur et 5 jours pour l’agricultrice. En cas de maladies sans assistance, la perte en superficie est de 5,5 Cantin (2200 m²) et une perte financière de 55 %. Pendant les récoltes, elle est de 5 Cantin (2000 m2) et celle financière à 50 %. A l’étape de labour/semis/sarclage, les pertes de 1, à 1,5 Cantin et financièrement est de 10 à 15 %. Au cours de la récolte, elle est de 0,5 à 1 Cantin (400 m²) avec une perte financière de 5 à 10 %. Les mesures d’atténuation de l’effet des rayons solaires sur l’organisme sont entre autres : l’utilisation des hangars (67,8 %), l’ombrage des arbres (79,5 %), le port des chapeaux (11,6 %). Les mesures d’atténuation permettant de réduire l’effet de la chaleur sur l’organisme sont : rester torse nu (95,7 %), l’hydratation en buvant de l’eau de boisson chaque demi-heure environ, 84,9 %, démarrent très tôt les activités à 5 heures afin de maximiser l’effort physique avant l’inconfort de la journée. Les recours thérapeutiques comme méthode préventives et curatives utilisées par les agriculteurs sont l’automédication (19,5 %) et le guérisseur traditionnel, la purification du corps (7,1 %).
Mounirou SEIDOU est né le 03 décembre 1982 à Kilibo. Après son Baccalauréat obtenu en 2005, il s’est inscrit au département de géographie et aménagement du territoire en 2008 où il termine ses études en 2014 avec une maîtrise en Aménagent du territoire. Il décide de s’inscrire en Master de Gestion des Risques et Catastrophes à l’Université d’Abomey-Calavi et obtient en 2015 le Master II. Il poursuit dans cette droite ligne pour la thèse de doctorat en Géographie et Gestion de l’Environnement de l’Université d’Abomey-Calavi.