À l’heure de la COP 26 et du réchauffement climatique, les vastes réserves d’hydrocarbures découvertes au large de la Côte d’Ivoire doivent-elles être exploitées ? Le débat n’est pas vraiment ouvert dans la société ivoirienne, même si certaines ONG prennent position.
Le choix est cornélien entre l’enfer climatique et le paradis budgétaire. Les immenses réserves d’hydrocarbures découvertes au large d’Abidjan par l’italien Eni font saliver tous ceux qui rêvent d’une Côte d’Ivoire subitement devenue un émirat tropical. La manne est estimée au bas mot à 1,5 milliard de barils d’or noir et 2 000 milliards de pieds-cubes de gaz. Des chiffres impressionnants et qui pourraient booster le développement de la Côte d’Ivoire.
Peut-on reprocher à un pays de penser à son développement, Surtout sur le continent qui pollue le moins la planète ? Pour les décideurs ivoiriens, le débat est tranché : la manne pétrolière servira à construire le pays. Mais tout le monde n’est pas de cet avis.
« Nous sommes dans un siècle où il n’est pas question de se réjouir de la découverte de pétrole, estime ainsi Caumouth Alban Koissi, représentant en Côte d’Ivoire de l’ONG Page verte internationale. Dans un pays ensoleillé comme la Côte d’Ivoire, il faut plutôt penser aux énergies alternatives comme le solaire. Mais on n’y pense pas, on est heureux du pétrole. Les pays africains font ce qu’ils peuvent aussi. On a besoin d’améliorer le niveau de vie des populations, et cela passe par le développement. Mais on doit le faire avec des énergies moins polluantes. Et, étant donné que les États africains n’ont pas la force financière pour y parvenir, il faut de l’aide de la part des pays qui se sont enrichis grâce au pétrole. »
Caumouth Alban Kouassi, qui revient de Glasgow, déplore qu’en matière d’aide aux pays du Sud, les grandes puissances n’aient pas respecté leurs promesses passées, ni même adopté le mécanisme de réparation pour pertes et préjudice. Un principe de solidarité qui fait selon lui cruellement défaut.