Des travaux d’endiguement et de relogement des ménages sont en cours depuis jeudi 11 novembre sur la façade littorale d’Agoué où une marée haute a provoqué, dans la nuit du vendredi à samedi dernier, l’inondation de plusieurs habitations. Ces diligences gouvernementales sont financées par la Banque mondiale à travers le Projet d’investissement de résilience des zones côtières en Afrique de l’Ouest (Waca-ResIP-Bénin).
Après la mise en œuvre des mesures urgentes ayant permis de parer au plus pressé, le gouvernement déploie, depuis jeudi dernier, son plan d’action technique pour corriger les dysfonctionnements ayant favorisé, dans la nuit du vendredi à samedi dernier, l’inondation de plusieurs habitations sur la berge d’Agoué, à environ 500 m de la frontière Bénin-Togo. Il s’agit de deux grands chantiers dont le premier consiste en l’érection d’une digue haute de 2,5 m sur une longueur de 100 m. Le rideau de sable épais vise à faire d’une pierre, deux coups : fermer une tranchée précédemment ouverte sur 70 m entre l’Océan Atlantique et un bras mort du fleuve Mono puis empêcher les éventuelles submersions d’eaux marines. En effet, l’embouchure artificielle créée sur la berge serait, au dire des techniciens, responsable de la grave situation d’inondation survenue à Agoué alors que le même phénomène de submersion marine a été enregistré, en ce début de novembre, sur les autres points chauds de la façade littorale du Bénin. La présente haute marée est qualifiée de phénomène inhabituel, « un dérèglement climatique » par des spécialistes en raison, disent-ils, de ce qu’on est en période de marée basse. Les travaux ont été lancés par le préfet Bienvenu Milohin et une délégation de la Banque mondiale qui a mis à disposition le financement nécessaire à travers le Projet d’investissement de résilience des zones côtières en Afrique de l’Ouest (Waca-ResIP-Bénin).
Relogement
Le second chantier que le préfet et sa suite ont supervisé a trait à la libération de la berge. Précédemment installés en ces lieux, plusieurs ménages ont été amenés à procéder au démantèlement de leurs habitations. Les dédommagements définitifs vont suivre dans le cadre du projet Waca-ResIP-Bénin. Pour le moment, le relogement des ménages exposés au risque se fera sur trois sites d’accueil retenus de commun accord entre la mairie de Grand-Popo et l’Agence nationale de la protection civile (Anpc). Au dire de l’autorité préfectorale, l’urgence de déplacer les ménages concernés se justifie par les prévisions météorologiques qui, dit-il, signalent, de nouveau, des risques de tempête sur le long du golfe de Guinée. Face à cette éventualité, souligne l’autorité, il est de la responsabilité du gouvernement de ne pas abandonner les populations concernées à leur sort. Mieux, le préfet promet que le projet de relogement est porteur de meilleures conditions de vie. Dans ce cadre, ce sont 50 cabines qui sont prévues pour être construites sur trois différents sites et ce, avec des commodités telles que la mise en place de points d’eau potable, des dispositifs d’éclairage public et la mise à disposition des cabines d’aisance mobiles, détaille le représentant de la mairie de Grand-Popo. A la suite de la libération en cours de la berge, le gouvernement entend procéder au nettoyage des lieux pour en faire une zone tampon de sécurité, à en croire le chargé du projet Waca-ResIP-Bénin, Dr Bio Djarra Moussa. Il projette la fin des travaux pour la fin des deux prochaines semaines.