(École, famille, société : il est temps de prendre le taureau par les cornes)
Du mois de Janvier à Août 2021, 26 mineures âgées de 04 à 16 ans ont été violées dans la commune d’Abomey-Calavi. Selon les statistiques de l’Ong Famille nutrition et développement, 21 cas de viols ont été enregistrés du 1er janvier au 30 juillet 2021. Dans le seul mois d’août, 5 nouveaux cas se sont ajoutés, selon les données du Centre de promotion sociale et du Service social du tribunal d’Abomey-Calavi. A Glo-Djigbé, toujours dans la même commune, samedi 13 novembre dernier, un enfant de 15 ans a été déposé en prison pour viol sur une mineure de 06 ans. Il s’agit d’un apprenti maçon de 15 ans qui a sexuellement abusé d’une fillette de 06 ans.
A Lokossa, la semaine dernière, c’est un boulanger de 24 ans qui a été interpellé par la police républicaine pour kidnapping d’une mineure de 16 ans. Il tentait de conduire la fillette à son domicile quand un conducteur de taxi-moto a alerté la police. A Kétou, c’est une autre affaire de viol sur mineure qui se transforme en harcèlement par voie électronique. Une jeune fille aurait été violée par trois hommes, il y a deux ans environ. Dans le temps, les parents de la victime auraient opté pour un règlement à l’amiable. Mais ils ne savaient pas que les bourreaux avaient pris le soin de filmer la scène. Ils sont maintenant revenus à la charge et font chanter la fille de 15 ans. Elle est ainsi contrainte à satisfaire sexuellement et régulièrement ses violeurs afin que ceux-ci ne mettent pas à exécution la menace de divulguer la vidéo sur les réseaux sociaux. Exaspérés par la situation, les parents de la fille ont porté plainte le 18 novembre dernier. Les mis en cause ont été interpellés mais sont libérés, contre toute attente, ce 21 novembre.
Ainsi se présente le tableau très peu reluisant des violences faites aux filles, ces derniers jours. Eu égard à tous ces cas, qui ne sont certainement pas exhaustifs pour 2021, il y a urgence d’agir. Et nul ne doit être de trop parce que toutes les familles sont exposées. Aucune famille n’est à l’abri à cette allure. Chaque fois qu’une fille mineure sort de la maison pour aller à l’école, faire une petite course dans le quartier, les parents doivent s’assurer qu’elle ne soit pas seule. Comment comprendre que ces déviances reprennent de plus belle dans un contexte de répression des violences faites aux femmes ? Le renforcement de l’arsenal juridique et institutionnel, les lourdes condamnations des auteurs par la justice sont-ils la solution ?
La situation doit interpeller les autorités à divers niveaux, de même que les Ongs qui sont dans la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles. Éducation, sensibilisation par tous les maillons : enseignants, parents, juristes, sociologues, psychologues, organisations non gouvernementales, autorités religieuses, étatiques… En un mot, l’école doit pleinement jouer sa partition. La famille et la société également. Anticiper et mettre en place des systèmes d’alerte doivent devenir le réflexe dans les familles afin de protéger les filles.