Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Benin    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



La Presse du Jour N° 2036 du 19/12/2013

Voir la Titrologie

  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Politique

Sortie médiatique du Front citoyen pour la sauvegarde des acquis démocratiques : Détchénou et les siens appellent les Béninois à s’indigner, mais pas dans la violence (Les vérités de Gaston Zossou)
Publié le samedi 21 decembre 2013   |  La Presse du Jour


Gaston
© Autre presse par DR
Gaston Zossou, Ancien ministre de la communication et membre du mouvement "Alternative citoyenne"


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

L’heure est grave ! Le Bénin va mal et les membres du Front citoyen pour la sauvegarde des acquis démocratiques ne veulent pas être comptables des dérives dans lesquelles le Bénin s’enfonce tous les jours. C’est contre ces dérives qu’ils ont appelé les Béninois à s’indigner.
Jeudi 19 décembre 2013. Bourse du travail de Cotonou. Il sonnait environ 10h30. Dans l’une des salles de Conférence de ce lieu de ralliement des travailleurs, Antoine Détchénou, Président du Front citoyen pour la sauvegarde des acquis démocratiques, a donné rendez-vous aux professionnels des médias. A ses côtés, Karimou Rafiatou, Gédéon Dassoundo, Moïse Lalèyè, Affo Djobo Amicétou, Richard Sènou, Orden Alladatin, Gaston Zossou, Dieudonné Lokossou, Clotaire Olihidé, Mama Adamou N’Djaye et bien d’autres cadres du Front citoyen pour la sauvegarde des acquis démocratiques. Avec cette horde de personnalités, on ne pouvait plus douter de la suite. Au banc des accusés, la gestion que Dr Boni Yayi fait du Bénin qu’il a hérité du Général Mathieu Kérékou. Rien n’a été laissé au hasard. La violation de la Constitution et particulièrement des libertés individuelles et collectives consacrées par cette Constitution, les scandales à répétition au sommet de l’Etat, la validation du concours frauduleux de recrutement d’APE au profit du ministère des finances, le retard délibéré dans le renouvellement des conseils communaux, la lenteur que connait la correction de la Lépi, etc. Tous ces maux qui compromettent dangereusement l’Etat de droit au Bénin ont été évoqués par le Président Détchénou relayé par Karimou Rafiatou (sur, entre autres, le dossier relatif à la création anarchique des centres universitaires), Clotaire Lohidé (sur le refus de renouveler pour le Bénin le second compact du Mca), Gaston Zossou (sur l’insécurité qui règne dans notre pays et qui a pour cible les hommes politiques et les défenseurs des droits de l’homme…). Sur la question relative à la Lépi, le Président Détchénou a réitéré la position du Front qui, lors de l’une de ses sorties médiatiques, a exigé l’annulation pure et simple du processus de correction de cette liste qui ne servira qu’à organiser des élections frauduleuses gagnées d’avance par le régime Yayi. Antoine Détchénou a aussi dénoncé le gaspillage des deniers publics matérialisé par le nombre exagéré de ministères. Sur la question de la lutte contre la corruption, Antoine Détchénou a déclaré « qu’un corrompu ou un corrupteur ne peut pas faire une lutte conséquente contre la corruption ».

« Les obsèques récentes de Nelson Mandela ont été l’occasion d’une célébration universelle de son combat, des vertus qu’il a incarnées dans sa vie… Les peuples africains en général et le peuple béninois en particulier ont retrouvé en lui l’image du dirigeant qu’ils auraient aimé avoir. Hélas, nous en sommes loin dans la plupart des cas et, s’agissant du Bénin, nous ne voyons pas laquelle de ces vertus inspire un tant soit peu le Président Boni Yayi », a dit Antoine Détchénou. Pour lui, cette célébration des obsèques de Mandela est un puissant encouragement pour les peuples à persévérer dans la lutte contre la mal gouvernance et pour l’émergence de leaders qui s’inspirent de la vie de Mandela.

Les vérités de Gaston Zossou
Par ses propos, Gaston Zossou a touché le cœur des uns et des autres. Beaucoup étaient à un doigt de couler les larmes lorsque l’ancien ministre de la communication de Mathieu Kérékou a évoqué le massacre des pauvres de Djidagba. « C’est le moment pour nous de réfléchir en profondeur à ce qui nous arrive. Dans le fond, celui qui nous dirige aujourd’hui sait qu’il a conservé le pouvoir entre ses mains par la fraude et la violence. La fraude avec l’outil frauduleux que constitue la Lépi et la violence physique que nous avons subie quand, au lendemain de ces élections frauduleuses, nous avions éprouvé le besoin de nous exprimer. Quand on détient un bien qui n’est pas à soi, un bien que l’on a volé, on l’appelle en français un butin. On le cache, on le tient trop fort, on s’accroche et on dissuade les personnes qui sont autour de soi parce qu’on se culpabilise. La violence qui se développe aujourd’hui dans notre pays n’est que le résultat du besoin de surprotection d’un pouvoir volé, usurpé. Aujourd’hui, des Béninois sont victimes de violences, de menaces. On sème la peur dans nos cœurs. On voudrait nous proposer une situation dans laquelle il y un tout puissant, imprévisible et nous autres, pour survivre, devons être en train de trembler et de tituber à reculons. Nous avons assez titubé à reculons. Maintenant, nous sommes dos au mur, nous allons camper et livrer bataille. Notre premier réflexe n’est pas la rue, n’est pas la violence. C’est la parole, c’est l’exigence du dialogue. Celui qui nous dirige aujourd’hui, de mon point de vue, a commis un crime. Il a divisé notre pays. Il l’a fait cyniquement, sournoisement. Il l’a dit, et nous ne l’oublierons jamais, à une occasion solennelle, jour de fête pour les Béninois, jour d’orgueil et d’espérance, il a évoqué les siens et les autres. Il a même parlé des siens du Bénin profond ! Et quand Boni Yayi a identifié les siens et les autres, ce n’est pas juste pour les déterminer, c’est pour les opposer, a-t-il dit, les engager à se battre les uns contre les autres. Ici dans cette salle, nous sommes des personnes de tout le Bénin. Nous allons diluer le venin lancé par Yayi le 1er août 2012 et refaire un Bénin uni, un Bénin ensemble, indivisible. Il y a aujourd’hui des compatriotes qui ne peuvent pas prendre les grandes routes. Ils ont peur des embuscades. Ils se savent menacés. Ceux dont on connait la position politique souffrent de beaucoup de tracasseries dont la mise à mort économique, entre autres. Aujourd’hui, nous avons des compatriotes exilés politiques. Dans notre pays à Adja-Ouèrè, des paysans réunis dans le cadre de leurs activités coopératives ont été attaqués et fusillés de dos. Nous avons reçu les veuves, les orphelins et les rescapés. Nous avons parlé avec une dame qui a reçu une balle dans la région lombaire, qui l’a transpercée et a détruit sa grossesse alors qu’elle attendait des jumeaux. Nous avons reçu un jeune homme grand, beau et bien fait. Il courrait devant les gendarmes et on lui a tiré dans le dos. Il a perdu l’usage de son bras droit. Quand au village on est déjà pauvre et on n’a pas son bras droit, imaginez quelle est la misère ! Et ces orphelins sont confiés à qui ? », a dit Gaston Zossou qui a fait observer que Yayi divise les Béninois pour qu’ils se battent entre eux et qu’on le laisse continuer dévaster le Bénin. « Je voudrais parler du MCA parce que l’histoire retient qu’un militaire, un certain Mathieu Kérékou, en conduisant son gouvernement et en s’appuyant de façon particulière sur un certain Bruno Amoussou, a pu donner de notre pays une image et un état des lieux qui ont fait que notre pays a été élu à ce privilège-là. Cela a été fait en un temps par des gens qui, sans beaucoup de culture, ont porté la barre à une hauteur où les Docteurs en économie n’ont pas pu la maintenir. Il y a un proverbe nago qui dit que si tu ne peux pas porter le nom d’une communauté, il ne faut pas le rabaisser. Yayi nous rabaisse tous les jours. C’est le moment pour nous de comprendre qu’au-dessus de tout, il y a la patrie et la nécessité pour nous de préserver ces lieux-ci. Cette terre pour nous est la nôtre. On ne nous en chassera pas. Les insanités qui sont proférées vont développer de notre part une belle résistance dans la concorde et non dans la violence. Chers amis, ne regardez plus les aînés, des partis politiques, des mouvements associatifs, comme la solution. Allons chacun à la conquête de la liberté pour vaincre ceux qui ont érigé l’argent au rang de divinité ». Tel est l’appel lancé par le ministre Gaston Zossou.
Affissou Anonrin

 Commentaires