Les Béninois venus de l’étranger ont découvert hier, jeudi 19 décembre 2013, le vrai visage de leur pays. C’était bien au palais des congrès. Il n’y a pas eu d’électricité pour permettre le déroulement des assises à cet endroit comme prévu. Pour défaut de satisfaction de leurs revendications, les travailleurs du Palais des Congrès sont en grève comme dans les secteurs de la justice et de la santé puis, à partir du 14 janvier, dans le secteur de l’éducation. Les travailleurs, qui n’ont pas pu trouver d’interlocuteur pour leur donner rapidement satisfaction, ont été obligés de cesser de travailler. Et la conséquence est que le défaut d’électricité a empêché l’ouverture de la cérémonie officielle à laquelle les Béninois de l’étranger ont été conviés.
Comme à l’habitude des autorités béninoises, les responsables de la Société béninoise d’énergie électrique (Sbee) ont été conviés pour contourner les travailleurs afin de fournir l’électricité. Erreur ! Ils n’ont rien pu faire. La cérémonie a été reportée à l’après-midi malgré le déplacement du corps diplomatique et le tapi rouge déroulé pour le Chef de l’Etat. Voilà comment va le Bénin qui vous a accueilli, le mercredi 18 décembre 2013, avec la découverte au port de 130 tonnes de médicaments à base de drogue non déclarés à la justice. Et lorsqu’on en parle, il faut que les Béninois vivant à l’étranger le sachent. La justice béninoise est actuellement en grève. Les spécialistes dans le secteur de la santé sont en grève sans service minimum. Le secteur coton est arraché à un privé par le gouvernement qui le gère aujourd’hui contre le cri de détresse de nombre d’acteurs et la violation des textes. Le gouvernement n’est pas en bons termes avec les grands opérateurs économiques créateurs d’emplois et grands contributeurs à l’assiette fiscale. Le gouvernement et l’opposition ont rompu le dialogue depuis plus de deux ans. L’opposition n’a pas accès à l’Office de radiodiffusion et télévision du Bénin (Ortb) et a fini par assigner deux responsables de cet organe de service public. Les élections communales prévues pour le premier semestre 2013 n’ont pas eu lieu, puis le mandat des élus communaux et locaux est prolongé indéfiniment. La raison est le manque d’affectation de moyens financiers au Comité d’orientation et de supervision de la correction de la liste électorale permanente informatisée (Lépi). Cette dernière comporte plus de deux millions d’inscrits sur simple témoignage. Et plusieurs Béninois n’y figurent pas.
Dans le même temps, la turbine à gaz de Maria Gléta, après un investissement de 45 milliards, ne produit que 15 mégawatts pour le moment sur 80 MW prévus. Après un investissement de quatorze milliards environ, la construction du nouveau siège du Parlement béninois est bloquée. Et le gouvernement a envisagé de l’abandonner pour construire un autre siège ailleurs.
Par ailleurs, le Président de l’Ong Alcrer, spécialisée dans la lutte contre, entre autres, la corruption et le régionalisme, M. Martin Assogba, est actuellement à Paris pour se faire extraire des balles du cou après une fusillade dont il a été l’objet le 9 décembre 2013.
Ainsi donc, les Béninois sont en insécurité perpétuelle. La mévente et le chômage battent leur plein. Voilà le pays pour lequel les Béninois de la diaspora sont rentrés au bercail. Si par les assises et surtout des actes ils réussissent à ne serait-ce qu’amorcer l’inversion de la tendance, ce serait leur manière de sauver un Bénin qui va à la dérive.
Junior Fatongninougbo