L’EMPLOI DES JEUNES AU BENIN : L’ESPOIR D’UN AVENIR MEILLEUR
La question de la jeunesse a été de tout temps une préoccupation majeure au cœur des politiques de développement des régimes qui se sont succédé à la tête de l’Etat béninois jusqu’à ce jour. Avec une population caractérisée par une extrême jeunesse (les 2/3 de la population ont moins de 25 ans), le Bénin connaît une poussée démographique en pleine croissance (2.7% environ par an). Le poids démographique des jeunes, leur vulnérabilité et leur précarité ont amené les pouvoirs publics à multiplier, depuis plusieurs décennies des initiatives, des réflexions pour une prise en compte de cette problématique ainsi que de ses enjeux dans les stratégies nationales de développement en raison même de l’importante frange de la population jeune considérée comme le « fer de lance de la Nation ». A cet effet, il existe plusieurs études et documents consacrés à cette problématique dont les plus importants sont :
Etudes Nationales de Perspectives à Long Terme, Bénin 2025 Alafia ;
Symposium National sur le Devenir de la Jeunesse (Janvier 2001) ;
Politique Nationale de la Jeunesse (2001) ;
Plan National d’Actions pour l’Emploi (PNAE 2011-2015) ;
Plan National de Développement (2018-2025) ;
Politique Nationale pour l’Emploi (2019-2025) ;
Le Programme d’Actions du Gouvernement (PAG) ;
Le Rapport d’Enquête sur les Politiques publiques en faveur de la Jeunesse dans l’espace francophone (OIF, 2020).
Les différentes études commanditées et menées au plan national sur la problématique des jeunes et les recommandations internationales auxquelles le Bénin a souscrites ont nourri les orientations nationales et les différentes politiques mises en place en faveur des jeunes.
La liste n’est certainement pas exhaustive mais son abondance renseigne à suffisance sur les efforts des différents gouvernements pour la prise en compte d’une politique spécifique à la jeunesse. Ces différents Documents ont l’avantage d’avoir clairement posé le diagnostic sur les questions des jeunes, d’avoir identifié les enjeux et les défis et surtout d’avoir formulé les solutions ainsi que des orientations pour leur mise en œuvre. Car, il s’agit « d’assurer aux jeunes béninois le plein épanouissement de leurs facultés physique, mentale et morale et de créer les conditions favorables à leur insertion dans les secteurs de la société afin qu’ils deviennent des acteurs du développement durable. »
Il faut toutefois déplorer que la plupart de ces documents sont restés des catalogues d’intentions vu qu’ils n’ont pas apporté les résultats escomptés ou que leur mise en œuvre n’a pas suivi de façon rigoureuse. Il y a donc lieu de reconnaître que les lignes ont significativement bougé sur le sujet avec l’avènement du régime de la Rupture au pouvoir en avril 2016, matérialisé par la mise à flots des réflexions, l’actualisation des documents existants et surtout pour d’autres leur opérationnalisation. C’est le cas par exemple de la Politique Nationale de l’Emploi (PNE 2019-2025) qui est le fruit de l’évaluation du Plan National d’Action pour l’Emploi (2011-2015) et sa mise en cohérence avec les Etudes Nationales de Perspectives à Long Terme Bénin 2025 Alafia, le Programme d’Actions du Gouvernement (PAG 2016-2021) et le Plan National de Développement (2018-2025).
Je m’accentuerai dans cette chronique sur les avancées majeures enregistrées sur cette question depuis avril 2016 à ce jour sous le régime de la Rupture avant de formuler quelques éléments de contributions et rassurer la jeunesse béninoise que l’espoir pour lui garantir un meilleur avenir est dorénavant possible.
LES AVANCEES EN FAVEUR DES JEUNES SOUS LE REGIME DE LA RUPTURE
Des améliorations apportées, les aspirations des jeunes et leur désir de participer à la construction de la Nation dans tous les secteurs, ont donné lieu à plusieurs résolutions prises par les pouvoirs publics dont je retiens quelques-unes :
Impliquer les jeunes dans le développement économique national à travers :
La mise en place des programmes d’emploi au plan national pour favoriser l’insertion socio-professionnelle et la promotion de l’auto-emploi des jeunes.
La mise en adéquation de la formation avec les besoins de l’emploi pour rapprocher les offres et les demandes d’emploi.
Développer les Technologies de l’information et de la communication et l’économie numérique, des secteurs pourvoyeurs d’emploi des jeunes.
Promouvoir la santé des jeunes en vue de leur développement harmonieux.
Contribuer à l’éducation et à la participation des jeunes à la promotion de l’environnement.
Impliquer les jeunes à la sauvegarde du patrimoine culturel et touristique national en suscitant et en encourageant la création artistique et la promotion du tourisme chez les jeunes.
Le Programme d’Actions du Gouvernement de la Rupture, dans sa mise en œuvre au cours du quinquennat 2016-2021, a pris en compte les aspirations des jeunes dans ces divers secteurs. Ainsi dans le tourisme et la culture, l’économie numérique, les télécommunications et les Technologies de l’Information et de la Communication ont connu un vaste programme d’investissements en infrastructures. Avec les TIC comme catalyseur de dynamique économique et de modernisation du pays, le Bénin est devenu un pays de référence au regard des avancées notables enregistrées dans le secteur de l’économie numérique et de la digitalisation. Le secteur de l’éducation a enregistré de grandes réformes en vue d’adapter le système éducatif aux besoins réels du pays et des entreprises.
Au titre des programmes d’emploi des jeunes, des avancées significatives ont eu lieu avec le Programme Spécial d’Insertion dans l’Emploi et le Projet d’Inclusion des Jeunes, visant l’amélioration de l’employabilité et de la réactivité des jeunes sur le marché du travail, ainsi des Programmes d’Appui à l’Entrepreneuriat des jeunes pour susciter en eux l’esprit d’entreprendre dans les secteurs prioritaires du PAG et accompagner la croissance de leurs entreprises.
L’ESPOIR D’UN AVENIR MEILLEUR AUX JEUNES
Si les réformes, dans les secteurs prioritaires du PAG 2016-2021, ont permis d’assainir l’environnement des affaires favorable à la mise en œuvre des différents programmes d’emploi des jeunes, les résultats obtenus restent toutefois mitigés. En effet, un stock important de jeunes diplômés sous-employés, environ 72% en 2018 contre 72,90% en 2015, reste à recycler.
D’où, à mon humble avis, la nécessité de la mise en place d’un programme spécial de recyclage des jeunes diplômés, en situation de sous-emploi, pour adapter leurs compétences aux besoins actuels du marché du travail, à l’instar du Projet d’Inclusion des Jeunes vulnérables.
La réforme du Guichet Unique de Promotion de l’Emploi, engagée par le Gouvernement, constitue à cet effet, une lueur d’espoir au regard de ses nombreux avantages au nombre desquels je peux citer :
l’offre d’un cadre normatif et une interface unique de gestion de la problématique de l’emploi ;
la correction du faible impact et de la faible lisibilité des actions de promotion de l’emploi dus à la superposition des offres et services ;
la transparence sur le marché de l’emploi en termes de disponibilité d’informations pour améliorer l’orientation des jeunes ;
Etc.
Ces avantages règlent les problèmes d’asymétrie d’informations relatives à l’offre et à la demande sur le marché de l’emploi ainsi que l’absence de synergies entre les acteurs de l’écosystème et d’unicité de coordination.
Au regard de son importance, il apparaît impérieux de faire aboutir très rapidement cette réforme et de l’opérationnaliser à travers la création d’une structure spécifique, avec une autonomie financière et administrative, qui se consacrera, désormais à plein temps, à la mise en œuvre de la Politique Nationale de l’Emploi. Ceci me semble une condition essentielle pour atteindre l’objectif de réduire de 50% le taux de sous-emploi des jeunes au Bénin d’ici 2025.