" On va dorénavant informatiser tout notre système de production"
Nanti d'un Dea en philosophie obtenu à l'Université nationale du Bénin (Unb), Patrice Dossou-Gouchola est rentré au bercail après avoir passé huit bonnes années aux États-Unis. C'est alors qu'il s'est lancé dans l'entrepreneuriat d'où la création en octobre 2008 de sa première boulangerie. Connu sous le pseudonyme de Papa Sènan, le fils de Bernard Dossou, l'ancien maire de Porto-Novo s'est rapidement mis à la tâche. C'est ainsi qu'il s'est spécialisé dans la gestion des boulangeries et des chambres froides. Plébiscité le samedi 20 novembre dernier par ses pairs à l'occasion du congrès constitutif de l'Association des promoteurs et exploitants de boulangeries des départements de l'Ouémé-Plateau (Apebdop) qui s'est tenu à la maison des jeunes de Djègan-Kpèvi, ce spécialiste en économie et en statistique lève ici un coin de voile sur son plan d'actions. Lisez plutôt !
- Vos impressions après ce plébiscite
Je suis très ému par la confiance que mes pairs ont placée en ma modeste personne. C'est vrai que la tâche ne sera pas du tout aisée car, il s'agira de réorganiser ce secteur. Comme vous le savez bien, trois Béninois sur cinq consomment du pain. C'est donc une tâche colossale. Je remercie tous ceux-là qui m'ont fait confiance en m'accordant leur suffrage.
- Comment comptez-vous réorganiser ce secteur très vital?
Comme je l'avais affirmé plus haut, la tâche ne sera pas de tout repos car, on a affaire à plusieurs promoteurs et chacun ne pense qu'à ses intérêts au détriment de ceux du groupe. Publiquement, ils acceptent tout ce que vous leur proposez mais, derrière, chacun fait comme bon lui semble. C'est la toute première difficulté qu'on va combattre. Ensuite, on est confronté à la mauvaise foi des bonnes dames, c'est-à-dire les vendeuses de pain Nombre d'entre elles nous utilisent pour se faire de l'argent. Dans notre programme d'actions, il est prévu la mise en place des structures pour pouvoir arrêter la saignée. En effet, il n'est pas rare de voir ces bonnes dames venir prendre du pain à crédit alors qu'elles ont les moyens pour payer sur place. Leur technique est simple. Elles viennent dans une boulangerie, elles se procurent d'une quantité de pains à crédit. Elles vont dans une deuxième et une troisième boulangerie où elles font de même. On essaiera d'arrêter cette pratique car, ce n'est pas qu'elles n'ont pas les moyens de payer, mais, elles font montre d'une mauvaise foi qui ne nous arrange pas.
Du côté des employés, on assiste à ce niveau à une transhumance qui ne dit pas son nom. En effet, vous voyez des employés qui vous gâchent une production et qui vous quittent sans avoir payer la facture et qui se retrouvent dans une autre unité de production du jour au lendemain. Je crois qu'on va véritablement mettre de l'ordre dans ce secteur très sensible de la vie des populations. On pense donc informatiser notre système de production. Tout le monde sera fiché. Il y aura dorénavant au niveau du secrétariat général de notre association, les noms de toutes les boulangeries et de tous les employés qui y travaillent de sorte qu'on puisse suivre tous les mouvements. Au niveau des bonnes dames aussi, on mettra en place des structures qui les empêcheront de nous gruger.
- Votre appel
Je remercie tous ceux-là qui de près ou de loin ont contribué à la mise en place de cette association qui permettra de mettre de l'ordre dans le rang des promoteurs et exploitants de boulangeries des départements de l'Ouémé et du Plateau car la pagaille a assez duré. J'ose croire que les autres départements vont nous emboîter le pas.