La récente réforme initiée par le gouvernement du Président Patrice Talon pour améliorer et dépolitiser l’administration communale suscite toujours des interrogations au sein des conseils communaux. Mais, quelle stratégie mettre en œuvre pour permettre aux différents acteurs, en l’occurrence les conseils communaux d’être informés de ces réformes. C’est pour répondre à ses interrogations et mettre la lumière sur les objectifs que vise le gouvernement que le Ministre de la décentralisation et de la gouvernance locale, Raphaël Akotegnon a entamé depuis le jeudi 25 novembre 2021, une tournée d’échanges et d’explication dans les départements du Bénin.
Echanger sur la vie des communes à travers diverses thématiques, dont le fonctionnement de l’Administration communale, la sécurité transfrontalière, la transhumance, la mobilisation des ressources propres des communes, l’Etat civil, la gestion des marchés publics, la gestion des ressources humaines, les montages des dossiers techniques de projets et l’entretien du patrimoine communal. Ce sont là les sujets à l’ordre du jour des différentes séances qu’a eu le ministre de la décentralisation Raphaël Akotegnon face aux conseils communaux de l’Alibori. En effet, pour le compte de la première étape de cette tournée, les communes de Banikoara, Ségbana et Kandi ont été visitées par le ministre et son équipe. De Banikoara à Kandi en passant par Ségbana, les échanges se sont déroulés dans une ambiance conviviale. Avec les différents conseils communaux, des réflexions profondes ont été faites par l’autorité ministérielle et sa délégation sur les conditions de travail des agents de la tutelle. L’occasion a été pour le ministre Akotegnon de revenir sur la pertinence et les différents aspects de la loi N°2021-14 du 21 octobre 2021 portant code de l’Administration territoriale en République du Bénin. A ce titre, il a souligné que conformément aux dispositions de cette loi, la réforme entrera en vigueur dès le début de l’année 2022.
« Contrairement aux idées répandues dans l’opinion publique, la réforme est initiée pour renforcer et dépolitiser l’administration communale. Les communes conservent la plénitude de leurs compétences. Le maire demeure la première autorité politico-administrative de la commune. Il est renforcé dans sa position par l’instauration d’un nouvel organe dénommé le conseil de supervision composé du maire, des adjoints aux maires et des présidents de commissions permanentes, désormais au nombre de quatre (04) dans toutes les communes. Cet organe présidé par le maire adopte les documents budgétaires et de planification du développement local avant leur soumission au conseil communal pour validation. Un secrétaire exécutif sera nommé par arrêter du Maire après tirage au sort dans le fichier national des principales fonctions administratives de mairie », a expliqué le ministre à propos des rumeurs faisant état de ce que ladite réforme est initiée pour déposséder les maires de leurs compétences.
Cette réforme, selon le Raphaël Akotegnon, vise de façon spécifique à assurer l’efficacité du pilotage et de la gestion de l’administration communale, réduire les interférences politiques dans la gestion administrative et des ressources communales et donner plus de visibilité aux actions publiques de développement dans les communes.
Des préoccupations des communes
Des points faits par Raphaël Akotegnon au terme de ces visites, il ressort que certaines difficultés freinent l’élan du développement des communes sillonnées. Il s’agit de la vulnérabilité sécuritaire des communes du département, les besoins de renforcement infrastructurel notamment l’électrification, l’approvisionnement d’eau potable en milieu rural, le déficit de Centres de santé et du plateau technique qui y va avec, le désenclavement des communes, nécessitant l’accélération du programme d’asphaltage dans le département, les difficultés liées à la mise en œuvre des nouvelles dispositions des textes réorganisant l’Etat civil en République du Bénin, le défaut de maillage des communes par les fournisseurs de service de communication, l’insuffisance de commissariat d’arrondissement et des effectifs des forces de sécurité publique dans les Communes, l’insuffisance de ressources humaines qualifiées dans les communes, la vulnérabilité de la frontière béninoise avec le voisin de l’Est, la recrudescence des problèmes fonciers, la persistance de la transhumance transfrontalière et du nomadisme persistant sources de conflits et d’insécurités, l’absence de locaux adéquat pour abriter les bureaux d’arrondissement dans bien de communes, les difficultés liées à la gestion des carrières de sable, les conflits de limites entre les unités administratives, difficiles conditions de travail des enseignants dans les zones déshéritées. Autant de préoccupations qui n’ont pas laissé indifférent Raphaël Akotegnon.
« Les dispositions envisagées et les recommandations formulées pour résorber les problèmes qui ressortent de nos échanges, feront l’objet d’un plan d’actions de mise en œuvre dont le suivi sera fait de façon très proche par mes services techniques compétents, notamment la Préfecture et la Direction des Collectivités Territoriale, sous ma responsabilité personnelle », a rassuré le Raphaël Akotegnon. Il faut noter qu’après l’Alibori, cap sera mis sur le département du Borgou pour le même exercice.