Dans un souci de réorganisation du transport urbain dans la ville de Cotonou, le Préfet du Littoral, Alain Orounla avec le concours des autorités communales, a décidé de restreindre la circulation des minibus de transport en commun. Deux sites des gares routières de Vodjè et d’Abattoir sont donc mis à la disposition des transporteurs. Avec l’utilisation de ces deux nouvelles gares, les minibus, communément appelés « tokpa-tokpa » et les taxis ne pourront plus circuler à l’intérieur de la ville économique.
Plus de « tokpa-tokpa » et de taxis en circulation dans la ville de Cotonou. Ainsi, à compter du lundi 29 novembre 2021, « tout ce qui est taxi et qui arrive de Porto-Novo s’arrête à l’Abattoir et ne rentre plus dans la ville de Cotonou. Ils déchargent à l’Abattoir et prennent des clients à l’Abattoir pour la direction de Porto-Novo. Au niveau de Vodjè, tout ce qui est taxi qui arrive de Calavi, Bohicon, Lomé, etc, déchargent sur le site de Vodjè et se retournent là avec d’éventuels clients ». Si pour l’autorité préfectorale, cette réorganisation va permettre d’assainir le secteur du transport en commun et surtout de faciliter la mobilité urbaine et de désengorger la ville de Cotonou, elle est loin d’être perçue comme une décision bien pensée. En effet, il est inutile de perdre de vue que le point de chute des passagers embarquant à bord de ces véhicules de transport en commun reste le marché international de Dantokpa. Qu’ils viennent de Porto-Novo ou d’Abomey-Calavi ou autres. C’est donc clair qu’avec une telle décision, des dépenses supplémentaires doivent être prises en compte désormais par les pauvres populations. Car faut-il le préciser, le choix de ces minibus par les passagers s’explique par le coût qui demeure très accessible et une certaine garantie de sécurité routière même si certains pourraient évoquer le confort. Il y a plus de risques d’accidents de circulation avec les conducteurs de taxi-motos ou zems à Cotonou qu’avec les minibus. Les statistiques officielles sur les accidents de circulation en disent long. Pourquoi alors décider d’exposer davantage les populations aux risques d’accidents de circulation ? Dans un contexte de morosité économique, les seules victimes restent d’ailleurs les populations. Plus important, c’est le marché de Dantokpa qui prendra un nouveau coup en ce qui concerne l’affluence. L’affluence n’étant plus la même, selon des témoignages, avec de nouvelles mesures de restriction d’accès au marché. Des mesures en vigueur depuis quelques semaines. Alors qu’avec la période des fêtes de fin d’année, les commerçants dudit marché espèrent accroître leur chiffre d’affaires, la décision de l’autorité préfectorale est déjà perçue comme une massue sur la tête de ces derniers. Et pour plusieurs observateurs, certes, cela permettra d’éviter des embouteillages et des stationnements anarchiques mais le timing pose problème. De toute façon, il n’est pas tard d’y penser à nouveau.