L’ampleur du crime organisé dans un pays dépend de facteurs autonomes, comme le montre la courte comparaison de la situation en Côte d’Ivoire et au Cameroun, deux pays qui présentent des caractéristiques presque similaires.
Selon la plus récente édition de l’analyse comparée sur le crime organisé en Afrique publiée le 25 novembre par l’organisation dénommée ENACT, l’évolution du crime organisé a progressé différemment selon qu’on soit en Côte d’Ivoire ou au Cameroun, deux pays qui partagent le fait d’être les leaders des deux sous-régions que sont l’UEMOA et la CEMAC.
L’indice affiche pour le Cameroun une hausse de 0,33 point tandis qu’en Côte d’Ivoire, il se présente en baisse de 0,08 point. Sur le classement continental, le Cameroun (10e) reste devant la Côte d’Ivoire (11e) pour ce qui est de l’indice du crime organisé. Dans le détail des indicateurs, les deux pays sont au coude à coude pour ce qui est des différentes grilles d’analyse. Toutefois, bien que le Cameroun soit le théâtre de plusieurs conflits armés en son sein, les ventes d’armes sont jugées plus importantes en Côte d’Ivoire.
On note aussi qu’il y a plus de réseaux criminels au Cameroun qu’en Côte d’Ivoire. Mais au pays d’Alassane Ouattara, la part des actes criminels commis par des personnes considérées comme étrangères est importante.
Sur le classement régional, la RDC demeure le pays d’Afrique à l’indice du crime organisé le plus élevé. Elle est suivie du Nigeria (tendance à la baisse). La République centrafricaine, l’Afrique du Sud et le Kenya (deux exemples de démocraties en Afrique) bouclent le top 5. Le Rwanda et Eswatini, deux pays gouvernés par des dirigeants « forts » font partie du top 5 des pays à l’indice de criminalité le plus faible en Afrique, à côté des républiques insulaires.
L’indice ENACT de criminalité organisée en Afrique est un outil multidimensionnel qui mesure à la fois le niveau de criminalité des pays et leur résistance à la criminalité organisée. Son objectif est de guider les décideurs politiques et les organismes régionaux afin qu’ils priorisent leurs interventions sur la base d’une évaluation globale des vulnérabilités, et puissent avoir les moyens de mesurer l’efficacité de leurs interventions.