Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Ouverture du procès Aïvo: Sans suspens

Publié le lundi 6 decembre 2021  |  Matin libre
Joël
© aCotonou.com par Didier ASSOGBA
Joël Aïvo,constitutionnaliste, professeur des universités et homme politique béninois membre de L`opposition lors de lancement du Front pour la restauration de la démocratie collective
Cotonou, le 13 janvier 2021, la coalition de l`opposition ``Front pour la restauration de la démocratie collective `` mis sur les fonds baptismaux. Se regroupement vise le retour aux acquis de la Conférence nationale des forces vives de février 1990.
Comment


Après 8 mois de détention préventive, le procès de l’universitaire et opposant s’ouvre ce lundi 6 décembre 2021 à Porto-Novo. Sans surprise, le professeur de droit constitutionnel plaidera non coupable et engagera la responsabilité des juges de la CRIET dans l’instrumentalisation de la Cour pour éliminer un adversaire politique d’autant plus que selon ses avocats, les quatre mois d’instruction n’ont toujours pas permis à leur client de savoir sur quelle base juridique concrète il a été arrêté et détenu.



Frédéric Joël Aïvo a rendez-vous aves ses juges. L’universitaire et opposant arrêté quatre jours après l’élection présidentielle du 11 avril 2011 qui a permis au président Talon de se maintenir pour un deuxième mandat, est accusé de blanchiment d’argent et d‘atteinte à la sureté de l’Etat. Huit mois après son arrestation le 15 avril 2021, le procès au fond de l’opposant s’ouvre ce lundi 06 décembre 2021 à la Cour de Répression des Infractions Economiques et du Terrorisme (CRIET) à Porto-Novo. « Enfin ! », soupire-t-on dans les rangs des soutiens de l’opposant qui attendaient ce procès depuis le 15 juillet 2021, sûrs de l’innocence du constitutionnaliste.

Détournement de procédure ?

Si l’opposant a dû ronger son frein depuis près de 8 mois, c’est qu’à l’ouverture du procès de flagrance le 15 juillet 2021, le parquet spécial avait demandé à la cour de se déclarer incompétente et de renvoyer le dossier en instruction, pour dit-il, approfondir le dossier. Furieux, les avocats avaient en son temps dénoncé un « détournement de procédure », s’appuyant sur l’article 402 du code de procédure pénale qui impose à la justice d’organiser un procès dans les 72h suivant l’arrestation d’une personne en situation de flagrant délit, comme l’avait pourtant prétendu Mario Metonou, le 16 avril 2021 au moment où il prenait sa réquisition de placement sous mandat de dépôt.

Une expédition punitive ?

Saillant et combatif, le Professeur Joël Aïvo n’a rien perdu de sa verve malgré les nombreux mois de sa détention. Dans un document qui a fuité dans la presse quelques jours après le renvoi de l’affaire en instruction, l’opposant avait rappelé au juge des liberté qu’il n’avait été « arrêté et poursuivi que parce qu’il a préparé au vu et au su de tout le monde, une candidature indépendante capable de provoquer l’alternance au sommet de l’Etat ». Ses soutiens n’en démordent pas, la procédure dont il est l’objet n’est rien d’autre qu’une « expédition punitive d’une personne qui a osé proposer une alternative au pouvoir en place ». La semaine dernière sur Matin Libre, Me Fatiou Ousman, l’un des fidèles soutiens du professeur exprimait son souhait de voir la justice, pour une fois, de ne pas se laisser dicter son agenda et sa conduite.

Du dossier d’accusation

Pourtant, selon des documents auxquels Matin Libre a pu avoir accès comme preuve de sa culpabilité pour le chef d’accusation d’atteinte à la sûreté de l’Etat, la chambre d’instruction reproche à l’opposant d’avoir dit qu’un nouveau président prêtera serment le 6 avril 2021. Mais a-t-il initié quoi que ce soit d’illicite dans la perspective de cette occurrence ? Le procès qui s’ouvre ce matin éclairera certainement l’opinion. Quant au blanchiment d’argent, l’accusation n’aurait pas apporté davantage de preuve.

Si le professeur Aïvo est reconnu coupable à l’issue de ce procès, il risque d’être définitivement éliminé de la scène politique béninois.



M.M
Commentaires