(Pour que le Port ne soit pas une porte d’entrée de maladies)
Double cérémonie, vendredi 03 décembre 2021, au siège du Projet d’Appui au développement du secteur portuaire (PASPort) à Cotonou. L’Agence belge de développement (Enabel) a procédé à la remise de matériel de laboratoire pour la Plateforme portuaire de surveillance environnementale (Ppse) et à la signature de la Convention de subsides entre Enabel et l’Institut de recherche pour le développement (Ird).
Il n’y a pas que le corps humain qui soit vecteur de maladies. Les marchandises peuvent également transporter des germes de maladie. Pour empêcher la propagation d’organismes aquatiques nuisibles d’une région à une autre, le Bénin a ratifié plusieurs conventions dont notamment la Convention de Montego Bay qui stipule que « les Etats prennent toutes les mesures nécessaires pour prévenir, réduire ou maîtriser l’introduction intentionnelle ou accidentelle en une partie du milieu d’espèces étrangères ou nouvelles pouvant provoquer des changements considérables ou nuisibles ». En 2018, une collaboration entre le Port de Cotonou, l’Institut de recherche pour le développement (Ird), l’Ecole polytechnique d’Abomey-Calavi (Epac) et l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA) a permis de mettre en place la Plateforme portuaire de surveillance environnementale (Ppse) ayant pour but le suivi et la surveillance des espèces invasives via le Port de Cotonou. C’est donc dans le but de concrétiser ce partenariat et le développer que le projet PASPort appuie le Port autonome de Cotonou à travers l’acquisition de matériel et petits équipements pour un montant d’environ 140 000 euros. Dans le même temps, une convention de subside avec l’Ird, d’un montant de 148 000 euros, permettra la prise en charge de l’ensemble des frais de la recherche opérationnelle et les bourses d’études qui portera sur le suivi de 4 populations d’espèces envahissantes.
Après une visite guidée et commentée des matériels acquis pour le laboratoire de la Plateforme portuaire de surveillance environnementale (Ppse), le Représentant résident de Enabel au Bénin Jean-François Michel a, dans son allocution, mis l’accent sur une étude locale menée au Port de Cotonou. Laquelle stipule que les rongeurs envahissants sont responsables de près de 60 000 euros par an de dégâts sur le riz importé et stocké dans les entrepôts.
Pour la représentante du Directeur de l’Epac, Prisca Assogba, la Ppse permet de mener des activités de terrain et de laboratoire en vue de surveiller les espèces envahissantes susceptibles de descendre des navires ou de monter à bord et d’anticiper les problèmes qu’elles peuvent générer.
Ses propos sont renchéris par Arlette Tchabi, la représentante du Dg/Port. A ses dires, la Ppse fournira des expertises aux acteurs portuaires et para-portuaires qui seront contraints de veiller à ce que leurs activités ne génèrent pas d’invasions biologiques. Elle rassure de l’engagement du Port à poursuivre la collaboration avec Enabel et les autres partenaires pour la pérennité des activités du laboratoire en vue de l’atteinte des objectifs communs.
Enseignant chercheur et Entomologiste médical, Dr Roch Aikpon trouve qu’il est très important de mettre sur pied une surveillance entomologique de ces vecteurs là pour assurer la veille sur la transmission de ces maladies vectorielles.
« Le Port a pour la première fois cette capacité à surveiller et reconnaître et s’engager à éviter que l’enceinte portuaire ne soit une porte d’entrée de ce genre de problème biologique pour le Bénin », a laissé entendre Dr Gauthier Dobigny, Chercheur à l’Ird.