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À la Une: première attaque terroriste au Bénin

Publié le lundi 6 decembre 2021  |  RFI
Attentat
© aCotonou.com par Androuicha
Attentat terroriste à l’Hôtel Radisson Blu de Bamako
Vendredi 20 novembre 2015. Bamako.Attentat terroriste à l’Hôtel Radisson Blu
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« L’armée bande ses muscles et se déploie dans le Nord-Bénin » : c’est la Une du quotidien béninois l’Evènement Précis. « Les villes de Banikora et de Porga dans le nord du pays sont désormais sous haute sécurité, pointe le journal. Et ceci, après des attaques terroristes survenues mardi et mercredi dernier. Des attaques qui ont fait deux morts et des blessés graves dans les rangs des forces armées béninoises. Au moins deux (ou trois) djihadistes ont été neutralisés. Face à cette situation et la psychose qui règne désormais dans la zone, l’armée Béninoise y a renforcé sa présence depuis vendredi dernier. Des patrouilles des forces de défense et de sécurité sont visibles dans les deux régions, selon une source locale. Un lourd contingent a été déployé sur le terrain avec de puissants armements de guerre. »

« Le temps des djihadistes », soupire l’Evènement Précis : « Nous y voilà ! (…) Les djihadistes qui ont pu pénétrer l’extrême nord de l’Atacora, veulent y instaurer l’islam de force. Imposer leur version de l’islam dans des communautés essentiellement animistes, quelquefois chrétiennes, mais rarement musulmanes. (…) Nous ne sommes malheureusement pas dans un processus qui prendra fin dans un an ou deux. Il durera des générations, estime le quotidien béninois, tant que certains penseront qu’ils sont en mission pour Allah. Nous n’en sommes qu’au début. »

Il fallait s’y attendre…

Le Monde Afrique précise pour sa part que « l’attaque du 2 décembre à Porga a été attribuée par plusieurs sources sécuritaires à l’un des groupuscules affiliés au GSIM, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans. 'Elle pourrait avoir été commise par des hommes de la Katiba Macina, une unité combattante de djihadistes basée à Kompienga, une ville du sud-est du Burkina Faso située à proximité des frontières togolaises et béninoises', estime Kars de Bruijne, un chercheur néerlandais, auteur d’un rapport en juin dernier sur la situation sécuritaire dans le nord du Bénin. 'Des opérations, menées par les forces burkinabés, se sont déroulées dans cette région il y a environ trois semaines, précise-t-il encore, et elles pourraient avoir contraint les djihadistes à se replier vers le Bénin'. »

En tout cas, relève encore Le Monde Afrique, « la menace n’est pas nouvelle. Depuis 2019, le nord du Bénin, bordé par des zones forestières denses et difficiles d’accès, voit se multiplier les incursions d’hommes armés, conséquence directe de l’expansion des groupes terroristes dans les Etats voisins : dans l’est du Burkina Faso et dans le sud du Niger. »

Implication sous-régionale et nationale
Pour Le Pays, au Burkina Faso, « Patrice Talon, le président béninois, a du mouron à se faire. Car, les terroristes sont ainsi faits que quand ils prennent pied dans un pays, les en déloger devient pratiquement une tâche impossible. Le Niger, le Mali et le Burkina sont bien placés pour le savoir, s’exclame le quotidien ouagalais ; eux qui sont dans l’œil du cyclone des terroristes depuis plus de cinq ans. D’ores et déjà, les autorités béninoises doivent se rendre à l’évidence que le Bénin, seul, ne peut pas vaincre le terrorisme. C’est pourquoi on peut regretter que cette fois-ci, il ne se soit pas associé à l’opération conjointe contre le terrorisme qui vient de s’achever, aux côtés du Burkina, du Ghana, de la Côte d’Ivoire et du Togo. Ce genre d’opérations doit se multiplier jusqu’à ce que les terroristes se rendent à l’évidence que l’ensemble des pays de la sous-région est devenu invivable pour eux. L’autre vérité que les Béninois doivent retenir, relève encore Le Pays, c’est que sans l’implication et la collaboration des populations, les forces de défense et de sécurité seules seront impuissantes face aux terroristes. Cela relève aujourd’hui d’une lapalissade au Sahel où, dans certains pays, les terroristes ont réussi pratiquement le tour de force de s’attirer la sympathie voire le soutien de certaines populations. »

Vigilance !

Et c’est justement dans ce sens que le ministre béninois de l’Intérieur, Alassane Séidou a lancé jeudi devant les élus locaux, dans ce département de l’Atacora, un appel à la vigilance. C’est ce que pointe La Nouvelle Tribune à Cotonou. « Il est indispensable d’éviter la frustration et la stigmatisation au sein des populations, a affirmé le ministre de l’Intérieur, car la pauvreté est le terreau du terrorisme. »
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