Hier, lundi 06 décembre 2021, le professeur Joël Aïvo a comparu devant la Criet pour des faits d’ « atteinte à la sûreté de l’Etat » et de « blanchiment de capitaux ». Un long procès qui a duré toute la journée et le verdict rendu aux environs de 2h 30. Devant les juges de la Cour, le constitutionnaliste, candidat recalé de l’opposition à la présidentielle de 2021, a soutenu une fois encore que ses ennuis judiciaires sont la résultante de son engagement à offrir aux Béninois une autre alternative politique. . « Madame la Présidente, je ne suis dupe de rien. Je suis poursuivi pour avoir incarné une alternative démocratique pour mon pays. Je suis poursuivi pour avoir préparé une candidature indépendante capable de provoquer l’alternance au sommet de l’Etat », a laissé entendre Joël Aïvo. Dans sa réquisition, le Procureur spécial Mario Mètonou est revenu sur les faits mis à la charge du professeur de droit : complot contre l’autorité de l’Etat et blanchiment de capitaux. Pour le Ps, la simple acceptation morale suffit pour la commission de l’infraction de complot contre l’autorité de l’Etat. Il parle d’élément intentionnel et matériel à la commission de l’infraction. De ce fait, il demande aux juges de condamner Joël Aïvo à 10 ans de réclusion criminelle et 50 millions FCFA d’amende. Il s’en est suivi les plaidoiries des avocats de Joël Aïvo. Pour Me Aboubacar Baparapé, il s’agit d’une situation politique connue de tous. « C’est un réquisitoire sans appel. La mission du Procureur spécial, celle de condamner les innocents n’est pas enviable », a-t-il contrattaqué. A sa suite, Me Nadine Dossou Sakponou laisse entendre que depuis le début du procès, il n’y a aucune pièce pour montrer la culpabilité des co-accusés. Pour Me Jacques Bonou, avocat au barreau de Bobigny en France, le Procureur spécial, dans sa manière de conduire le dossier, s’est trompé. Les autres avocats du Professeur ont aussi réclamé la relaxe pure et simple de leur client. C’est alors que parole a été donnée à l’accusé pour prononcer ses derniers mots avant le verdict. « Madame la Présidente, messieurs les accesseurs. Il ne revient pas à la justice criminelle d’arbitrer les adversités politiques. Ensuite, j’aimerais vous faire remarquer que seule la démocratie est éternelle. On peut en sortir mais croyez-moi, on y revient toujours. La démocratie, c’est la sécurité et la sûreté pour tous. Hors de la démocratie, c’est l’aventure pour nous tous. Aujourd’hui c’est moi, à qui le tour demain ? Pour finir Madame la Présidente, Messieurs les accesseurs, depuis le 15 avril, j’ai décidé de faire don de ma personne à notre pays. Vous êtes aussi des enfants de ce pays, faites de moi ce que vous voulez », laissé entendre le Professeur Joël Aïvo.