A intervalles plus ou moins réguliers, les formations politiques trouvent le temps d’organiser des messes de communion avec leurs militants. Se présentant sous la forme de congrès, de conseil national, d’université de vacances…ces rencontres permettent aux partis d’aborder des préoccupations internes, le plus souvent en vue de rendez-vous électoraux. Déjà, les législatives de 2023 font courir le personnel politique. Ceux qui ne veulent pas rater ce rendez-vous s’activent dans le but de tirer leur épingle du jeu. La double rencontre politique initiée par le parti Force cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) qui se tiendra le week-end prochain à Dassa participe de cette dynamique. Une semaine plus tard, ce sera au tour du Parti du renouveau démocratique (Prd) de faire, à quelques exceptions près, le même exercice.
« Le parti FCBE, face aux défis de la réforme du système partisan ». C’est ce thème qui motive l’organisation, le 10 décembre prochain, du conseil national du parti dirigé par Paul Hounkpè, chef de file de l’opposition. Dès le lendemain, un congrès extraordinaire est prévu, le tout dans la ville de Dassa. Comme s’il s’agissait d’une réponse du berger à la bergère, encore que ce n’est pas le cas, Adrien Houngbédji et ses partisans se retrouvent quelques jours plus tard à Porto-Novo pour tenir le 5ème congrès ordinaire du parti.
Au-delà des questions liées au fonctionnement et aux couacs relevés au sein de ces regroupements, il serait intéressant qu’ils saisissent l’occasion pour se prononcer sur les sujets d’intérêt national. Au lieu de ne se pencher que sur des préoccupations politiques, voire politiciennes, ces partis feront œuvre utile, s’ils daignent donner de la voix sur certaines difficultés rencontrées au quotidien par les populations.
La crise des Aspirants aux métiers d’enseignant (Ame) qui a connu son pic avec la récente suspension du contrat des meneurs de grève, les incendies répétées causées par l’essence « kpayo » ça et là, la vaccination des populations voulue par le gouvernement comme moyen de prévention contre la Covid-19, les attaques terroristes perpétrées contre les Forces de défense et de sécurité dans le septentrion, la réforme de l’assurance santé censée être mise en œuvre dès janvier 2022, les solutions aux problèmes de circulation dans les grandes villes, les grands travaux annoncés par le gouvernement… sont des sujets qui intéressent les Béninois.
L’animation de la vie politique impose aux partis de donner leur son de cloche sur les questions d’intérêt national. Hélas, ils sont très peu nombreux à s’adonner à cet exercice. Quand il arrive au personnel politique de se prononcer sur certains sujets, on a du mal à noter des propositions pertinentes. Selon le bord politique, on assiste soit à des applaudissements nourris, soit à des tirs croisés contre le gouvernement. La réforme du système partisan devrait participer d’un renouveau des pratiques politiques.
Il faut espérer que dans les prochains jours, la Fcbe et le Prd se démarquent. Comme cela, ils auraient inspiré l’Union progressiste, le Bloc républicain, le Mouvement des élites engagées pour le développement du Bénin, le parti Les démocrates… Soit dit en passant, mention spéciale aux dirigeants de cette formation politique qui sont sortis de leur silence au lendemain des attaques terroristes dont les Forces de défense et de sécurité ont été victimes. Des débats d’idées, des confrontations utiles, des discussions fructueuses pour le pays, c’est de cela que la nation a besoin. Là-dessus, les partis ne peuvent plus continuer à se dérober à leur devoir.